Une hausse des exportations que ne couvrent pas les importations
Le Sénégal a connu un déficit commercial estimé à 222,3 milliards de francs CFA, résultant des mesures effectuées par la direction de la prévision des études économiques (DPEE). Cependant, le taux de couverture des importations par les exportations a augmenté de 1,0 point de pourcentage, s’établissant ainsi à 59,7%.
La balance extérieure du Sénégal est encore dans le rouge. Les dernières études fournies par la direction de la prévision des études économiques (DPEE) confirment cette tendance. Au mois d’août 2022, le pays a connu une augmentation des importations de biens (+22,5 milliards) plus importante que celle des exportations (+17,0 milliards). Dans le détail, les achats de biens depuis l’extérieur ont enregistré une croissance de 3,7% (+22,5 milliards) pour se situer à 627,0 milliards contre 604,4 milliards au mois de juillet. Cette situation, selon les statisticiens, est essentiellement due à une augmentation des achats des ‘’machines, appareils et moteurs’’ (+25,8 milliards), du riz (+9,4 milliards), des fruits et légumes comestibles (+4,9 milliards) et du froment et méteil (+3,9 milliards). Par contre, cette évolution a été atténuée par une régression des achats des autres produits pétroliers (-75,7 milliards) et du maïs (-20,4 milliards).
Par rapport à la même période en 2021, les importations de biens ont progressé de 37,0% (+169,2 milliards). Cette augmentation est attribuable à l’évolution des achats d’autres produits pétroliers (+56,3 milliards), du maïs (+18,2 milliards), des « machines, appareils & moteurs » (+25,8 milliards), du riz (+ 24,5 milliards), du froment et méteil (+4,4 milliards) et des fruits et légumes comestibles (+3,3 milliards). En revanche, cette progression a été ralentie par une baisse des importations des huiles brutes de pétrole (-40,7 milliards) et du maïs (-3,0 milliards).
Au même moment, les exportations ont connu une hausse de 5,4% (+17,0 milliards), en variation mensuelle, atteignant 329,4 milliards. Cette progression, selon la DPEE, est favorisée par l’augmentation des produits pétroliers (+44,6 milliards), de l’or brut (+12,9 milliards), de l’acide phosphorique (+12,0 milliards) et du zircon (+2,9 milliards). Cependant, elle a été atténuée par une baisse du titane (-14,1 milliards), des produits halieutiques (-7,5 milliards) et des produits arachidiers (-3,6 milliards). En glissement annuel, les ventes de biens à l’extérieur se sont améliorées de 39,9% (+94,0 milliards), passant de 235,5 milliards à 329,4 milliards. Cette croissance est attribuée à l’augmentation des produits pétroliers (+36,3 milliards), de l’acide phosphorique (+32,8 milliards), de l’or brut (+4,9 milliards) et du zircon (+3,8 milliards). Néanmoins, ces hausses ont été atténuées par un repli du titane (-6,8 milliards).
Au niveau sous régional, les expéditions des biens depuis le Sénégal, ressorties à 112,6 milliards, ont crû de 14,9% (+14,6 milliards) par rapport à juillet 2022. Elles ont représenté 34,2% de la valeur totale des exportations au mois d’août 2022, soit une évolution de 2,8 points de pourcentage de plus comparé à un mois plus tôt, soulignent les agents de la DPEE. Le Mali demeure le premier client du Sénégal avec une part de marché de 86,9%, soit une progression de 39,0 points de pourcentage par rapport au mois de juillet.
Suivant les mêmes tendances, les importations de biens ont augmenté de 17,3% (+1,2 milliard), s’établissant ainsi à 8,1 milliards contre 6,9 milliards au mois de juillet. Elles constituent 1,3% de la valeur totale des importations de biens, soit une amélioration de 0,2 point de pourcentage comparé au mois précédent. Le premier fournisseur du Sénégal reste toujours la Côte d’Ivoire avec une part de marché évaluée à 88,0% contre 91,2% au mois de juillet, soit un repli de 3,2 points de pourcentage. Les produits les plus importés de la Côte d’Ivoire concernent les tabacs brutes et fabriqués (12,5%), les matières plastiques artificielles (10,7%), les fruits et légumes comestibles (10,2%), les huiles et graisses animales et végétales (7,0%), les autres produits sucrés (6,7%) et les produits industriels para-chimiques (6,1%).
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FINANCES PUBLIQUES
Hausse de 32,1% des dépenses et subvention
Au terme des huit premiers mois de l’année 2022, la gestion budgétaire a été caractérisée par une amélioration de la mobilisation des recettes budgétaires associée à une exécution importante des dépenses, apprend la direction de la prévision des études économiques (DPEE), dans son dernier point de conjoncture pour le compte du mois d’août 2022.
Autant les chiffres sur les recettes budgétaires sont en constantes progrès, autant les dépenses suivent le même rythme. Ainsi, les ressources globales (hors dons en capital) mesurées par la direction de la prévision des études économiques (DPEE) en août 2022 sont estimées à 2075,3 milliards de francs CFA, en hausse de 25,2% comparativement à la même période de 2021. Quant aux dépenses publiques (hors dépenses financées sur ressources extérieures), elles se sont confortées de 27,3%, pour s’établir à 2781,1 milliards. Elles ont été exécutées à hauteur de 2781,1 milliards contre 2185,2 milliards un an auparavant, soit une hausse de 595,9 milliards (+27,3%). Cette progression est expliquée, selon la DPEE, par l’augmentation soutenue des dépenses d’investissement financées sur ressources intérieures et celles de fonctionnement, notamment les transferts et subventions.
En effet, au terme des huit premiers mois de 2022, les dépenses en capital financées sur ressources intérieures ont progressé de 197 milliards (+39,4%) pour se situer à 696,3 milliards. Pour ce qui est des transferts et subventions évalués à 858,4 milliards, une hausse de 208,8 milliards (+32,1%) a été enregistrée, en glissement annuel. Par ailleurs, la masse salariale et les charges d’intérêts sur la dette, évaluées respectivement à 698,2 milliards et 256,8 milliards, ont enregistré des progressions respectives de 17,5% et 20,9% sur la période sous revue.
Ces charges s’appuient sur des recettes budgétaires chiffrées à 2 069,9 milliards et des dons budgétaires estimés à 5,4 milliards. ‘’La bonne tenue des ressources est attribuable aux recettes budgétaires qui ont enregistré une augmentation de 416,1 milliards (+25,2%), sous l’impulsion de la hausse des recettes fiscales (+28,3%)’’, retiennent les économistes. S’agissant de ces dernières, estimées à 1993,0 milliards, leur progression reflète la bonne tenue des recouvrements des impôts directs, des taxes sur biens et services intérieurs, des droits mobilisés au cordon douanier et du FSIPP qui ont progressé, respectivement, de 194,1 milliards, 133,1 milliards, 111,9 milliards et 6,7 milliards pour se situer à 712,1 milliards, 517,4 milliards, 630,3 milliards et 75,1 milliards à fin août 2022.
Toutefois, cette tendance favorable a été atténuée par le maintien de la suspension de la taxe à l’exportation de l’arachide qui avait rapporté 6,3 milliards l’année antérieure et la baisse sur les droits d’enregistrement de 8,6 milliards. Quant aux recettes non fiscales, elles ont régressé de 24 milliards en raison du retard dans la mobilisation des dividendes.
L. Diouf
Progression de la masse monétaire à fin juillet 2022 La masse monétaire a progressé de 200,3 milliards de francs CFA, en variation mensuelle, pour atteindre 8593,9 milliards, à fin juillet 2022, informe la DPEE. Cette évolution est perceptible à travers les dépôts transférables qui ont augmenté de 128,1 milliards, pour s’établir à 4179,4 milliards. Parallèlement, la circulation fiduciaire (billets et pièces hors banques) a progressé de 112,6 milliards pour ressortir à 2129,6 milliards, à fin juillet 2022. S’agissant des autres dépôts inclus dans la masse monétaire, ils ont baissé de 40,3 milliards, se fixant à 2284,9 milliards. Sur un an, la liquidité globale de l’économie est en expansion de 1475,7 milliards ou 20,7%, à fin juillet 2022. |
Lamine Diouf