Le diagnostic sans complaisance de la Cosydep
Le Conseil d'administration (CA) de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique (Cosydep) s'est réuni à l'effet de tirer le bilan de l'année 2022 et de dégager des perspectives.
Le Conseil d'administration (CA) de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l'éducation publique (Cosydep) a tenu, hier jeudi 29 décembre, son Conseil d’administration ordinaire de l’année 2022. Concernant les éléments marquants de l’année, six points ont été évoqués.
Toutefois, les échanges ont tourné principalement autour des points essentiels traduisant l'expression de problématiques qui concernent le secteur de l'éducation en particulier et le développement économique et social en général.
Face à la presse, Hélène Rama Niang, Présidente du Conseil d’administration, est revenue sur l’éducation face à la situation politique et au contexte préélectoral. ‘’Face au contexte politique à la fois chargé et sensible, le CA considère que cette période préélectorale doit être un moment de célébration et d'approfondissement de la démocratie, au lieu d'être vécue avec angoisse. Le CA réaffirme sa forte préoccupation pour la quiétude et la sécurité dans les lieux d'apprentissage en préservant l'institution scolaire des rivalités entre acteurs engagés dans les élections à venir. Il rappelle aux acteurs politiques que les joutes électorales devraient être des opportunités d'éducation à travers des débats, des manifestations et autres réflexions qui doivent être des occasions d'enseignement à distance pour renforcer la mission d'éducation de l'école’’.
Des défis variés, récurrents et urgents
Poursuivant son propos, la présidente du CA de la Cosydep invite les acteurs à “veiller au bon fonctionnement du comité de suivi des accords en vue de garantir une stabilité durable du système éducatif par la mise en œuvre effective des engagements ; à soutenir le dispositif anticipatoire de dialogue et de veille pour la prévention et la lutte contre les violences en milieu scolaire, dans le respect des missions de chaque partie prenante ; à résorber les déficits en enseignants surtout dans les disciplines scientifiques pour un fonctionnement régulier de l'institution scolaire.
“Si l'on prend en compte les effectifs pléthoriques, les classes à double flux, les 1 500 000 enfants hors école, l'on se retrouve dans des besoins énormes en enseignants, au regard des exigences de l'ODD4. Il faut rendre disponibles des salles de classe en quantité et qualité dans la planification de la réhabilitation des écoles, la résorption des abris provisoires et l'élargissement du réseau scolaire pour faire face à la demande de scolarisation de plus en plus importante, du fait d'une démographie croissante”, a-t-elle estimé.
Elle est d’avis que les locaux doivent être plus résilients face aux crises multiformes et répétitives (sanitaires, climatiques, sécuritaires, humanitaires) avec un dispositif de sécurité, d'hygiène et d'assainissement des écoles. Également, elle estime qu’il faut accélérer les réformes du curriculum et du calendrier scolaire qui sont devenus une demande urgente. Ainsi que leur adaptation aux réalités spécifiques des régions.
De ce fait, Hélène Rama Niang invite à l’instauration d’une collaboration plus franche et plus efficace entre le ministère de l'Éducation et les autres acteurs du secteur. Cela est d'autant plus important, selon elle, que les réformes susceptibles de transformer le système éducatif ne sont pas uniquement techniques, mais comportent aussi une dimension à la fois idéologique, sociale et culturelle.
À ce niveau, il s'agira, à son avis, de promouvoir une gouvernance transparente et inclusive, en mettant à jour, entre autres, les comptes nationaux de l’éducation.
L’éducation comme solution à la crise des valeurs…
Le CA exhorte, ainsi, les communautés et l'État à cultiver les valeurs fondamentales, dès le bas âge. Pour ce faire, Hélène Rama Niang souligne : “Il importe d'investir davantage dans le développement de la petite enfance. Le Sénégal a un taux de préscolarisation encore très faible (17,7 %, RNSE, DPRE/MEN 2021). Or, il est démontré que c'est à ce moment de l'existence que tout se joue.”
De ce fait, poursuit-elle, ‘’le CA rappelle la nécessité d'instaurer une année de préscolarisation obligatoire qui, au-delà de préparer la scolarisation de l'enfant, permet aussi d'installer solidement les bases de la citoyenneté, du civisme, de la vie démocratique, des valeurs qui sous-tendent la bonne gouvernance”.
DIANA DIA (Stagiaire)