Publié le 21 Jul 2023 - 10:55
ISMAELA MADIOR FALL SUR LA LIBÉRATION DE BIRAME SOULEYMANE DIOP

''Le président nous a recommandé la clémence'' 

 

L'affaire Birame Souleymane Diop s'est invitée aux débats, hier, à l'Assemblée nationale, lors de l'examen du projet de loi portant révision de la Constitution. Le président du Groupe parlementaire de Yewwi Askan Wi qui est désormais libre, avait été arrêté et envoyé prison, pour actes de nature à compromettre la paix publique et offense au chef de l’État. ''Le président nous a recommandé la clémence.

Et les autorités judiciaires ont fait montre de compréhension. L'honorable Birame Souleymane Diop a pu retrouver sa famille'', a expliqué le ministre de la Justice. En effet, des députés avaient réclamé son jugement selon la procédure de flagrance ou requérir l'autorisation de l'Assemblée nationale, si la voie de l'instruction est privilégiée, conformément aux dispositions des articles 61 de la Constitution et 51 du Règlement intérieur de l'Assemblée nationale.

D'autres ont jugé opportun de privilégier la voie de la clémence pour la libération du Député Birame Soulèye Diop. ''Lorsque j'ai quitté les travaux de la commission, j'ai dit à monsieur le Président de la République : ‘Excellence, j'ai été impressionné par la belle unanimité des députés qui ont tous plaidé la clémence en faveur d'un collègue l'honorable Birame Souleymane Diop'. Je lui ai dit : 'l'autre jour, quand j'ai entendu les députés parlé d'une seule voix, j'étais fier de l'Assemblée nationale du Sénégal et de cet esprit qui y prévaut'', a révélé Ismaila Madior Fall.

Poursuivant, le ministre de la Justice a souligné que les propos étaient graves, parce qu'il s'agissait tout de même d'accusations à l'encontre d'un chef d'Etat étranger. ''Ce qui était susceptible de dégrader les relations diplomatiques entre le Sénégal et ce pays. Ce qui pouvait aussi mettre en dangers la vie de nos milliers de compatriotes qui vivent dans ce pays'', selon le ministre. ''J'avais dit qu'au plan interne, ça ne posait pas de problème, parce que le président Macky Sall pardonne toujours à ceux qui l'insultent. Le président est un démocrate. Mais, lorsque ces propos s'adressent à un autre chef d'Etat, il y a d'autres dimensions qu'il faut tenir en compte, et c'est ça qui a compliqué un peu la situation'', a-t-il poursuivi.

Il a aussi soutenu qu'il n'y a pas une volonté du pouvoir de traquer des opposants, de mettre les gens en prison. ''Ce n'est pas ça qui intéresse le président'', a-t-il dit. Soutenant que, dans un pays, l'État doit assurer sa mission régalienne. ''Quand il y a des gens qui se lèvent pour casser, troubler l'ordre public, il faut que l'État soit debout. Sinon, il ne respecterait pas sa mission régalienne. Quand il y a des sénégalais qui veulent organiser de manifestations, faire des caravanes qui sèment la mort, il faut que l'État soit debout. Il faut que l'État protège les populations et les biens et services. C'est juste ça'', s'est défendu le Constitutionnaliste.

Il estime que les gens qui sont en prison ne sont pas des innocents. ''Il n'y a aucun innocent en prison. Ou alors c'est par erreur. Ceux qui sont en prison sont des gens qui ont été arrêtés sur le théâtre des opérations, en train de prendre part à des manifestations interdites, de piller, de casser, de brûler des maisons de gens. Et l'État est prêt à faire face à ses responsabilités. Mais, il n'est pas question d'arrêter des Sénégalais, députés ou pas'', a-t-il affirmé. Ce qui le député Thierno Alassane Sall a fortement réfuté, dénonçant des arrestations abusives. Ce dernier sera, à son tour, hué par les députés de la majorité.

Par ailleurs, sur la procédure d'urgence, Guy Marius Sagna s'est interrogé sur la nécessité de convoquer les députés pour un projet de loi, alors qu'il y a d'autres choses qui seraient beaucoup plus urgentes dans le pays. ''L'urgence, c'est juste une procédure accélérée. Le dialogue national a livré ses conclusions. Il faut transformer ses conclusions en loi. Il faut que la représentation nationale se réunisse. D'où la nécessité de la convocation de la session extraordinaire. Mais le temps est limité ; il faut donc aller de façon accélérée. C'est cette procédure accélérée qu'on appelle l'urgence. Les délais sont réduits. C'est tout. Donc, ce n'est pas parce qu'il y a urgence dans le pays'', a rétorqué le ministre. 

 

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