Publié le 18 Aug 2023 - 15:56
OUSMANE SONKO, CHERTÉ DE LA VIE, ÉMIGRATION

Bougane Guèye sans gants

 

En conférence de presse hier, le leader de la coalition Gueum Sa Bopp a abordé de nombreuses questions, dont le cas Ousmane Sonko, le coût de la vie et l’émigration clandestine. 

 

Dès l’entame de son propos, Bougane Guèye Dany a rappelé au président Macky Sall qu’il ne lui reste que six mois à la tête du pays. Or, il poursuit une chasse aux sorcières de l’opposition, particulièrement Pastef. Il demande au chef de l’État, pour des raisons politiques, de libérer Ousmane Sonko pour que le Sénégal ait une élection présidentielle inclusive. ‘’Nous constatons, de plus en plus, avec les nouvelles qui nous parviennent de ses avocats, que la santé de Sonko se dégrade de jour en jour. C’est pourquoi nous réitérons cette demande, ‘ci njékk’, au président Macky Sall, en lui disant d’user de son pouvoir pour libérer, pour des raisons humanitaires, Ousmane Sonko avant que l’irréparable ne se produise’’.

Selon lui, ‘’l’adversité en politique ne doit pas pousser à certaines extrémités ou même extrémismes. La politique est une affaire de gentlemen, poursuit le leader de Gueum Sa Bopp. Donc, président Macky, en bon gentleman, libérez Ousmane Sonko pour ces deux raisons que nous venons d’énumérer. Nous formulons la même demande pour Cheikh Bara Ndiaye, Diomaye Faye, Amy Dia, Djamil Sané, Kaba Diakité, Fallilou Keita, Pape Abdoulaye Touré, Hannibal Djim, Cheikh Omar Diagne, Karim Guèye Xrum Xax, Nitt Doff et Oustaz Assane Seck de Sen TV, ainsi que l’accélération des procédures concernant tous les autres détenus dont je suis persuadé qu’ils seront libérés par la justice, étant donné qu’aucune charge sérieuse ne pèse sur eux’’.

Abordant la question du coût de la vie, Bougane Guèye souligne que les baisses annoncées ont paradoxalement entraîné une flambée des prix des denrées de première nécessité. Il en est de même du prix du loyer. ‘’Les ménages sont confrontés à une pénurie sévère d'oignons, alors qu’ici on produit 400 000 t pour des besoins en consommation qui tournent autour de 300 000 t par an, soit un excédent de 100 000 t. Hélas, une bonne partie de cette production pourrit entre les mains des vaillants agriculteurs. Idem pour la production de riz dans la vallée du Sénégal, ce qui altère nos chances de réaliser l’autosuffisance tant claironnée. Toujours dans le domaine de l'agriculture, en cette période hivernale, nos paysans souffrent le martyre dans le Saloum et le Baol, le Cayor, le Ndiambour et le Niombato, malgré les 100 milliards annoncés pour soutenir la production cette saison’’, dénonce-t-il.

Bougane de renchérir : ‘’La mécanisation de l’agriculture promise reste une chimère et la distribution des semences quant à elle, outre la mauvaise qualité, elle est sélective et insignifiante, 4 kg de semences et 500 g d'engrais par personne.’’

Émigration clandestine

Le leader de Gueum Sa Bopp a également abordé l’épineuse question de l’émigration clandestine, notamment la tragédie de Fass Boye qui, selon lui, est l’illustration de l'échec flagrant de ce régime sur cette question. ‘’Pourquoi Fass Boye, alors que c’est le quai de débarquement le plus important au Sénégal ? La réponse est simple, parce que les pêcheurs n’arrivent plus à continuer leurs activités, du fait de la raréfaction des poissons sur nos côtes jadis l’une des plus poissonneuses au monde. Le recours à l’activité ‘Tiak-Tiak’ démontre à suffisance l’échec du régime de Benno Bokk Yaakaar sur la problématique de l’emploi des jeunes. En 12 ans de règne, Macky Sall exhibe fièrement 66 000 emplois par le biais du fameux programme ‘Xëyu Ndaw Ngi’, alors que les demandeurs d’emploi pour cette même période sont de plus de trois millions. Ce gouvernement dirigé par le Premier ministre Amadou Ba n’a pas de solutions aux maux des Sénégalais, comme d’ailleurs son prédécesseur Boune Abdallah Dionne’’, déplore le politique.

Toutefois, il ne se limite pas à critiquer. Le leader de Gueum Sa Bopp préconise quelques solutions au problème de l’emploi des jeunes. Il urge, dit-il, dans un premier temps, d’accélérer le développement des zones rurales par la mise en place des coopératives d’agriculteurs dans chaque commune rurale, afin de motoriser les outils de production, maitriser la chaine de valeur avec une industrialisation légère pour la transformation sur place. Cette politique pourra freiner l’exode rural, ainsi qu’une bonne partie de l’émigration irrégulière.

En zone urbaine, il opte pour la formation technique, l’auto-emploi, la promotion de l'entrepreneuriat par des structures indépendantes et transparentes, l’industrialisation structurelle, la mise en place d'un programme de réintégration des migrants et l'amélioration des conditions de vie des Sénégalais.

KHOUDIA DIENG (STAGIAIRE)

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