Abdoulaye Daouda Diallo reste dans l'équipe d'Amadou Ba
Le président du Conseil économique, social et environnemental (Cese) ne jettera pas l'éponge. Après des discussions avec Macky Sall, à cinq mois du scrutin présidentiel, il a accepté de se ranger derrière le candidat de Benno Bokk Yaakaar, Amadou Ba, privilégiant l’unité et la cohésion. L'idée est de ne donner aucune chance à leurs adversaires qu’il nomme ''entrepreneurs du chaos''.
Depuis que le président Sall a pris, le 3 juillet dernier, la décision de ne pas briguer un autre mandat, la compétition s'annonçait rude entre Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Diallo, Mahammed Boun Abdallah Dionne, Mame Boye Diao et Aly Ngouille Ndiaye, entre autres. Une compétition que l'actuel Premier ministre a remportée.
Mais à la suite de sa désignation comme candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) à l’élection présidentielle du 25 février 2024, le désordre s'est installé. Néanmoins, les choses semblent se tasser, notamment avec la sortie de ce samedi du président du président du Conseil économique, social et environnemental (Cese).
Abdoulaye Daouda Diallo, dont la candidature avait été déclarée, a décidé de faire machine arrière. Lui qui fut un adversaire redoutable d'Amadou Ba dans cette bataille reste finalement dans BBY pour lui apporter son soutien. ''Après plusieurs rencontres avec le président de la République, après plusieurs échanges avec mes camarades et sympathisants, j'ai décidé, au terme d'une mûre réflexion, de répondre à son appel, de privilégier l'unité et la cohésion, à cinq mois du scrutin présidentiel. La conséquence immédiate est le retrait de ma candidature, dans l'espoir qu'une telle décision, avec l'aide du Tout-Puissant, garantira la victoire le 25 février et la sauvegarde de l'héritage politique du président Macky Sall'', a annoncé, samedi, le président du Cese.
Abdoulaye Daouda Diallo a donné des explications plus détaillées sur ce qui a motivé son choix. ''Relativement au scrutin présidentiel de 2024, j'ai beaucoup échangé avec le président de la République, ces derniers jours’’, déclare ADD. Il note avoir mesuré, avec Macky Sall, les conséquences que pourraient induire les candidatures multiples déclarées au sein de la coalition au pouvoir. ''Il ne faut donner aucune chance aux entrepreneurs du chaos qui n'ont pour but, en s'installant au pouvoir, que de défaire ce que nous avons construit avec patience, abnégation et pugnacité. En ces temps troubles, chacun d'entre nous, chers compatriotes, a l'impérieux devoir de préserver cette fameuse 'exception sénégalaise' dont nous avons hérité des pères fondateurs de notre nation'', dit-il.
''La division est le plus grand ennemi d'un parti politique''
ADD soutient que l'épreuve du suffrage universel, lors des récentes élections locales et législatives, l'a convaincu que ''la division est le plus grand ennemi d'un parti politique''. Donc, il invite ses camarades à être à la hauteur des enjeux de l'heure et d'être soucieux de l'intérêt général.
Abordant sa candidature, M. Diallo explique qu'''elle était d'abord et avant tout la sauvegarde des idéaux et de l'identité du parti Alliance pour la République, son histoire, son parcours, ses racines, sa singularité dans la vie politique sénégalaise et ses valeurs que portent fièrement ceux et celles que l'on désigne communément comme des APR authentiques''.
En effet, dit-il, quand le président Macky Sall avait entrepris, en 2008, sa longue marche vers la deuxième alternance, l'objectif n'était pas simplement la conquête du pouvoir. ADD souligne qu'ils avaient également pour vision de construire un grand projet (à l'horizon 2035, PSE). ''Pour perpétuer le projet, j'étais prêt à répondre à l'appel de mes amis et camarades. Prêt à assumer les conséquences de ma décision de présenter ma candidature à l'élection présidentielle. Prêt à assumer les responsabilités que les Sénégalais voudraient bien me confier, une fois désigné candidat et élu'', poursuit Abdoulaye Daouda Diallo.
Il souligne qu’il s'est engagé en politique, en 2008, aux côtés de l'opposant Macky Sall, avec qui et en compagnie d'autres camarades ils ont cheminé durant sa conquête victorieuse du pouvoir. Une période difficile, parsemée d'embûches. ''Nous avions enduré ensemble les privations et rigueurs de la toute-puissante machine du pouvoir libéral de l'époque. Mais avec abnégation, courage et détermination, nous sommes allés à la conquête des suffrages du peuple sénégalais'', se remémore le président du Conseil économique, social et environnemental.
Ce cap passé avec brio, il a eu le privilège d'être aux côtés du chef de l'État, à son accession à la magistrature suprême. ''Le président Macky Sall a permis au citoyen sénégalais, enfant du Fouta que je suis, pur produit de l'école sénégalaise, de servir la République à de très hautes charges, d'abord comme ministre chargé du Budget, ensuite comme ministre de l'Intérieur, ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, et enfin comme ministre des Finances et du Budget'', énumère-t-il en signe de gratitude.
BABACAR SY SEYE