Publié le 7 Nov 2023 - 12:25
MALGRÉ LES MENACES DU MINISTÈRE DE L'ÉDUCATION NATIONALE

Le Cusems et le Saems intransigeants

 

En réplique au ministère de l'Éducation nationale, l'Alliance du moyen secondaire Cusems-Saems a appelé hier, dans une note, tous les enseignants du Sénégal à la mobilisation pour la réussite de la journée "école morte" d'aujourd'hui. Elle a réaffirmé son engagement et détermination à lutter pour le progrès social et à faire face aux ‘’fossoyeurs de l'école sénégalaise’’.

 

Après l'annonce de la journée ‘’école morte" par l'Alliance du moyen secondaire, ce dimanche, le ministère de l'Éducation nationale a sorti un communiqué en  menaçant les syndicalistes de revenir sur les protocoles de 2018. Face à "ces agissements primitifs" du gouvernement qui ne "pourront guère prospérer",  le Cusems et le Saems ont rendu public, hier, un autre document appelant tous les enseignants du Sénégal à la mobilisation pour la réussite de cette journée prévue aujourd'hui.

Ils ont ainsi réaffirmé leur engagement et leur détermination à lutter pour le progrès social et à faire face aux fossoyeurs de l'école sénégalaise. ‘’L'Alliance du moyen secondaire Saems-Cusems a pris connaissance avec beaucoup de désolation et de tristesse le communiqué du 5 novembre 2023 du ministère de l'Éducation nationale qui se résume en une constellation de méprises sur les dispositions de la loi 61-33, de tentatives d'intimidation et de fausses allégations à l'endroit des syndicats’’, déplorent-ils dans la note.

En effet, rappelle l'alliance, ‘’depuis la signature des protocoles du 30 avril 2018 et du 26 février 2022, le gouvernement verse dans le dilatoire sur les accords portant notamment sur le statut, la carrière et le plan de formation des enseignants’’. Pis encore, regrettent-ils, ‘’depuis le démarrage de l'année scolaire 2023-2024, le sabotage systématique de l'école sénégalaise, orchestré par le gouvernement depuis belle lurette, saute à l'œil nu avec les nombreux déficits constatés dans le système : déficit de matériel, déficit de personnel enseignant et déficit budgétaire avec la réduction drastique des fonds destinés au fonctionnement des établissements. Cette dernière tentative, qui met à genoux notre système éducatif, et la décision illégale portant fermeture de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar illustrent à suffisance les ambitions pernicieuses du régime consistant à priver le Sénégal de ce qu'il a de plus cher, l'école publique’’.

"Année scolaire 2023-2024"

Selon le document, après avoir interpellé l'État sur le non-respect des engagements souscrits portant notamment sur le parachèvement de la dématérialisation, la révision du statut des décisionnaires, le démarrage de toutes les formations à la Fastef et la libération des enseignants en détention arbitraire, le gouvernement  a préféré verser dans son jeu favori : la désinformation, la manipulation, l'intimidation et le reniement.

En effet, malgré les interprétations tendancieuses contenues dans le communiqué du ministère de l'Éducation nationale, "nous rappelons que les syndicats ont toujours inscrit leur action dans le strict respect des dispositions de la loi 61-33 du 15 juin 1961, de la Constitution du Sénégal ainsi que des conventions C87 et C98 de l'OIT qui reconnaissent le droit de grève à tout travailleur.  Aussi, devons-nous préciser que les syndicats ont toujours respecté les dispositions légales en procédant au dépôt d'un préavis dès le début de l'année et au respect du délai d'attente d'un mois avant le lancement de tout plan d'action. Ainsi, les préavis en cours couvrent l'actuel plan d'action".

Dans la  même veine, l'alliance a tenu à rappeler à l'opinion publique nationale et internationale que le véritable conflit qui oppose les syndicats au gouvernement ne relève point d'un manque de respect des dispositions légales, mais plutôt d'un parti pris délibéré du gouvernement de restreindre les accords au volet financier et de son refus systématique et manifeste d'honorer ses engagements. Et sur ce point, disent-ils, "nous tenons à réaffirmer notre intransigeance en rappelant que le seul gage de stabilité de l'école demeure la matérialisation des accords signés".

FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)

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