Publié le 2 Feb 2024 - 13:30
SYSTÈME ÉDUCATIF SÉNÉGALAIS

Les réformes proposées par le Cudis

 

À l’occasion d’un atelier contre la désinformation et le discours haineux organisé dans un contexte électoral,  le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis) a partagé un recueil dénommé ‘’Sénégal, pluriel et unique : pour un vivre-ensemble exemplaire’’. Il est destiné au système éducatif sénégalais. Les candidats à l’élection présidentielle sont invités à s'approprier ce mémorandum.

 

Le Cadre unitaire de l’islam au Sénégal (Cudis) a organisé, hier, un atelier contre la désinformation et le discours haineux pour préserver la paix et le vivre-ensemble au-delà de l’élection présidentielle. A cette occasion, il  a fourni un mémorandum appelé ‘’Yobbalu candidats yi’’, un recueil dénommé ‘’Sénégal, pluriel et unique : pour un vivre-ensemble exemplaire’’ et destiné au système éducatif sénégalais. ‘’L’idée, c’est d’agir, à ce stade de la préparation de l’élection présidentielle, sur les programmes des candidats et sur les consciences des Sénégalais par rapport aux choix qu’ils doivent faire. Il est très important pour nous de rappeler un certain nombre de points qui sont partagés par tous les acteurs religieux au Sénégal’’, a expliqué le président Cheikh Tidiane Sy Al Amine.

La première proposition de ce mémorandum à l’attention des candidats à la présidence de la République porte sur la création d’un Conseil supérieur islamique et la création permanente d’un ministère chargé des affaires religieuses. ’’La religion est tellement importante au Sénégal, dans nos vies qu’il nous faut un ministère régalien avec un certain poids pour gérer le religieux. Et un Conseil supérieur islamique qui regroupe les différentes obédiences religieuses du pays pour que toutes les affaires religieuses et islamiques puissent être discutées, analysées et qu’on puisse avoir une démarche d’alerte et de prospective dans ce comité’’, a soutenu M. Sy.  

 La deuxième proposition concerne l'intégration du religieux dans le système éducatif, alors que la troisième est axée sur l'intégration des enseignements des grandes figures religieuses dans le système éducatif. En quatrième lieu, il est demandé un plan spécial pour les daaras. Il s'agit d'un plan Marshall massif pour aider les écoles coraniques à s'organiser davantage et à offrir plus de confort afin d'assurer au mieux leur vocation éducative.

Concernant l’utilisation du numérique, le Cudis suggère la mise en place d’un comité afin de mieux réagir face aux propos offensants diffusés sur les réseaux sociaux. À cet effet, dans le but d'une meilleure utilisation de cette révolution numérique qui impacte les vies, le cadre unitaire islamique a établi un partenariat avec Meta (Facebook). Un dispositif sera mis en place dans ce sens, en lien avec l’élection présidentielle.

Une autre proposition concerne la création de la Semaine nationale de la tolérance au Sénégal. Il n'y a pas de semaine dédiée à la célébration de la paix, de la parenté, du vivre-ensemble, regrette le Cudis. Le cadre propose également que les politiques accordent une importance centrale à la famille. "C'est un élément de transmission. C'est un élément qu'il va falloir revitaliser, car il est grandement perturbé par les difficultés quotidiennes, de l'habitat, socioanthropologique. Il faut réellement revoir les politiques familiales pour renforcer celle-ci et lui redonner sa vocation", a soutenu Cheikh Tidiane Sy Al Amine.

Parlant de l’importance de cet atelier contre la désinformation et le discours haineux, le ministre conseiller chargé des affaires religieuses, Abdoul Aziz Kébé, déclare que l’élection présidentielle est un moment pour choisir ‘’le père de la Nation’’ et qu’il va falloir qu’il sache les besoins de ceux qu’il dirige. "La personne que nous choisirons sera au-dessus de nos pères et mères, et deviendra l'autorité suprême pour tous les guides religieux du Sénégal. Il est donc opportun, à ce moment-là, de nous réunir pour mettre en place un cadre, un consensus permettant à tous ceux qui aspirent à la présidence de savoir vers quoi ils tendent, les valeurs qui devraient les animer et les règles éthiques qu'ils devraient adopter", a-t-il déclaré.

Pour le Cudis, cet événement est également l'occasion de souligner que "le Sénégal est un pays béni où la culture de la paix et le vivre-ensemble reposent sur des fondations solides, construites sur l'ouverture à autrui, le métissage, la parenté et surtout la lumière de la foi, éléments qui devraient profondément structurer nos attitudes et nos actions". 

D'après cette organisation, les acteurs religieux ont toujours pris leurs responsabilités dans les situations de crise politique, sociale et économique.

BABACAR SY SEYE

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