Publié le 7 Feb 2024 - 14:30
SAINT-LOUIS : GRÈVE À L’HÔPITAL RÉGIONAL

Les hémodialysés tirent la sonnette d'alarme

 

La grève des médecins et du personnel soignant de l'hôpital régional de Saint-Louis à de lourdes conséquences sur la prise en charge des malades. Depuis quelques jours, seules les urgences sont assurées. Ainsi, les patients se retrouvent face à un manque de soins. D'où l'urgence de trouver un accord entre les parties prenantes, afin de rétablir le fonctionnement normal de l'hôpital et garantir la sécurité des patients.

 

Le fonctionnement de l'hôpital régional de Saint-Louis reste toujours bloqué par le bras de fer entre les travailleurs et le nouvel ACP.  L'Intersyndicale maintient ses sit-in quotidiens, tandis que les médecins membres du Sames observent une grève de 48 heures pour fustiger l'agression d'un des leurs par des policiers. Une situation qui a créé de grandes difficultés dans la prise en charge des malades.

Dans les différents services, le mouvement d'humeur du personnel a impacté   directement les patients qui se sont ainsi livrés à eux-mêmes.  C'est le cas à l'unité des hémodialysés où les malades ont arboré des brassards rouges pour alerter sur leur inquiétante situation. 

Pour Banda Sarr, président de l’Association des hémodialysés de Saint-Louis, sans la présence des médecins et du personnel soignant, il devient quasi impossible d'obtenir des soins de qualité. “Depuis plus d’une semaine, nous vivons les moments les plus difficiles de notre vie. Nous avons des problèmes de médicaments, d’analyses et d’examens. Au lieu de quatre séances, on se retrouve avec deux seulement. Aujourd'hui, les malades sont plus qu’exposés, parce que le problème n’était pas réglé même avec les quatre séances. Présentement, les malades sont en train de mourir. Nous décrions cette situation. Nous interpellons également les autorités. Les dialysés de Saint-Louis sont des citoyens qui ont droit à une assistance. On doit nous accompagner. Malheureusement, nous sommes laissés en rade. C'est inadmissible !”, a vociféré Banda Sarr. 

Accompagné par une fille d'une vingtaine d’années, un vieux, assis sur une chaise devant la porte d'entrée de l’unité, dénonce avec la dernière énergie le traitement subi par les hémodialysés, en cette période de grève du personnel soignant.  “Actuellement, on se confronte à de grandes difficultés à cause de la grève à l’hôpital régional. Notre vie est en danger, car nous n’arrivons pas à effectuer les séances de dialyse correctement. La séance de dialyse normale dure au minimum quatre heures. Mais depuis deux semaines, nos séances ne durent que deux heures. Les travailleurs de l’hôpital ne veulent pas du nouvel ACP et nous les comprenons. Donc, nous demandons aux autorités locales et nationales de trouver des solutions pour le bon fonctionnement de l’hôpital et de ses services”, a appelé M. Guèye. 

Les usagers exigent l’intervention des autorités 

Mais l'unité des hémodialysés n'est pas le seul secteur de la structure sanitaire qui a été paralysé par la grève.  Les services de chirurgie sont également impactés. Les opérations non urgentes ont été reportées et seules les interventions vitales sont réalisées. Les patients dont l'état de santé nécessite une hospitalisation sont également confrontés à des problèmes, en raison du manque de personnel pour les gérer. “Ma mère avait un rendez-vous parce qu’elle est diabétique et est suivie à l'hôpital. Mais à notre grande surprise, on n'a eu aucun interlocuteur, ni à l'entrée ni au service concerné. Nous sommes obligés de rentrer sans se faire consulter, alors que la maman souffre. Les autorités doivent agir rapidement pour que cette situation arrête“, a fustigé Marasme Falla. 

D’ailleurs, de nombreux patients se retrouvant dans une situation d'urgence sans pouvoir être pris en charge à l’hôpital se sont tournés vers les centres médicaux de la garnison militaire Nord et de la gendarmerie de Khor. Une “corvée” de plus qu’ont dénoncée les usagers de l’hôpital régional dans la prise en charge des malades.

Pour l'intérêt général et de la région, les usagers ont unanimement appelé les parties prenantes à la reprise du travail et à la résolution rapide de ce conflit, afin de protéger la santé et la vie des patients. Cependant, les négociations entamées depuis la semaine dernière entre les syndicats et les autorités semblent être au point mort, laissant les patients dans une situation critique.

 

IBRAHIMA BOCAR SENE (SAINT-LOUIS) 

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