« Ce dialogue, c’est du bluff », selon Aliou Mamadou Dia
Le candidat du Parti de l’unité et du rassemblement (Pur), Aliou Mamadou Dia n’ira pas au dialogue national à l’initiative du chef de l’Etat qui s'ouvre ce lundi au centre de conférence international d'Abdou Diouf (Cicad). Selon lui, « Il est temps d’arrêter cette récréation car le dilatoire a trop duré et ces concertations ou dialogue c’est du bluff ».
Dans un post, il annonce que « mon mandataire a été sollicité pour retirer les cartons d'invitation, mais je lui ai dit que ce n'était pas nécessaire de gaspiller notre carburant pour un dialogue auquel nous ne participerons pas ». Selon lui, « en rompant unilatéralement le processus électoral, le président Macky Sall, qui est soumis à un ordre juridique, a encore fait hors sujet. On l’attendait à ce qu’il nous fixe une date ». Pour lui, « l‘heure n’est pas au dialogue ou aux concertations encore moins dans ces schémas d’interprétation des Article 32 ou 36 alinéa 2 de la constitution ». En outre, « ses interlocuteurs sont les 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel qui sont directement concernés », poursuit-il. Par conséquent, « qu’il prenne un décret pour convoquer le corps électoral en se conformant à la décision du Conseil constitutionnel ». A l’en croire, « ce flou qu’il essaie d’entretenir ne passera pas. Les Sénégalais ne veulent pas de dialogue mais de concertations avec les 19 candidats ».
La coalition « Diomaye Président » crie à la « haute trahison » La coalition « Diomaye Président 2024 », à l’instar des 15 autres candidats définitivement retenus par le Conseil constitutionnel pour briguer la magistrature suprême du Sénégal regroupés autour de la plateforme « FC25 », a rejeté toute participation au dialogue initié par le chef de l’Etat prévu ce lundi 26 et mardi 27 février courant au Cicad pour discuter de la date de la présidentielle en perspective. Selon les partisans du candidat à la présidentielle actuellement en détention Bassirou Diomaye Faye, « l’injonction faite aux autorités par le Conseil constitutionnel d’organiser l’élection avant le 2 avril, date d’expiration officielle du mandat du président Macky Sall est exigence est non-négociable car pour annuler le décret et pour voter la loi pour reporter les élections, Macky n’a pas appelé les opposants au dialogue », souligne un communiqué de la coalition. Pour eux, « il a fait ce qu’il sait faire : manipuler, comploter ». Aussi, « pour fixer une date des élections, « avons-nous besoin de dialogue, s’est interrogée la coalition. Convaincu qu’il « veut créer le chaos en faisant du dilatoire », elle est d’avis que « s’il reste jusqu’au 10 mars sans fixer une date pour les élections, il trahira la nation et commettra une haute trahison ». A cet effet, faute de ne pas organiser les élections à date et manquant d’élégance démocratique comme ce fut le cas de ses prédécesseurs Diouf et Wade qui avaient organisé des élections qu’ils avaient perdues, « il devra être arrêté et traduit devant la justice pour haute trahison ». Elle a en outre évoqué l’agenda que le président Macky Sall compte dérouler pour pacifier l’espace public et le soutien qu’il apporterait à une demande de liberté provisoire formulée par le candidat Bassirou Diomaye Faye encore en prison ainsi que la proposition d’une loi d’amnistie en gestation couvrant les évènements tragiques ayant eu lieu dans le pays en mars 2021 et en juin 2023. Dans ce cadre, la coalition estime que « le grand nombre de personnes tuées et arrêtées depuis lors et les blessures profondes qu’elles ont laissées dans la société sénégalaise ne peuvent être reléguées dans l’abîme de l’oubli ». Selon elle, « une société ne se reconstruit pas sur la légalisation de l’impunité ». Par conséquent, elle dit s’opposer par principe à l’amnistie des crimes de sang et des délits économiques » non sans exiger « la libération inconditionnelle du président Ousmane Sonko et leur candidat Bassirou Diomaye Faye ainsi que toutes les personnes interpellées et détenues dans les prisons et maisons d’arrêt et de correction du pays pour pacifier l’espace public et landerneau politique car c’est l’Etat du Sénégal qui les a arrêtés pour des raisons politiques ». Pape Djibril Fall non partant Le député non-inscrit et candidat à la Présidentielle 2024, Pape Djibril Fall, n’ira pas aux concertations initiées par le chef de l’Etat. Selon lui, ce dialogue prévu ce lundi 26 février 2024 et devant aboutir à la fixation de la date de la Présidentielle en perspective « n’est pas sincère ». En réaction à la prise de parole publique du président de la république, Macky Sall, invitant la classe politique, les organisations citoyennes et les forces vives de la Nation à des concertations pour discuter avec le chef de l’Etat aux fins d’arrêter une date consensuelle pour la tenue de la prochaine élection présidentielle, le leader des « Serviteurs », le député non-inscrit Pape Djibril Fall, en point de presse ce dimanche, a décliné son invitation. A l’instar de ses pairs candidats à l’élection présidentielle retenus par le Conseil constitutionnel regroupés autour du FC25 », il estime que « le président Macky Sall a banalisé le dialogue ». En lieu et place, « c’est une compromission ». Convaincu que « le dialogue de Macky Sall n’est pas sincère », il a estimé qu’ « il est le seul et unique responsable de cette situation ». En conséquence de quoi, « nous ne serons pas à la table des négociations et il n’y aura pas de consensus ». |
Malamine CISSE