Publié le 3 Apr 2024 - 17:39
MAKHTAR DIOP, DG SFI

‘’Le discours est rassurant’’

 

Directeur général de la Société financière internationale (SFI), Makhtar Diop est revenu sur le discours rassurant du président et la volonté de son organisation de l’accompagner à mettre en œuvre sa politique.

 

Le président de la République a parlé, dans son discours, de partenariat gagnant-gagnant entre le Sénégal et ses partenaires. Qu’en pensez-vous en tant que dirigeant d’une institution internationale ?

Absolument ! C’est tout à fait en droite ligne avec ce que nous faisons. Nous sommes tout à fait à l’aise et encouragés avec ce discours. Il est extrêmement important pour nous d’avoir des autorités qui ont cette volonté de formuler des politiques ambitieuses et nous sommes là pour les accompagner. Il est très clair que sans une adhésion des pays, sans la volonté, sans commandement, il n’est pas possible d’avoir un développement qui soit durable et soutenable. Nous comptons accompagner les autorités dans la mise en œuvre de leurs politiques économiques pour le développement du Sénégal. Il s’agira de voir de manière spécifique ce qu’on peut faire avec elles, conformément aux priorités définies. Nous allons voir comment augmenter les investissements dans les secteurs identifiés comme l’agriculture, les logements sociaux, le secteur du digital et d’autres secteurs qui permettent de créer des emplois et de réduire le cout de la vie pour les Sénégalais et d’améliorer la compétitivité des entreprises.

Concrètement, quelle sera la nature de cette collaboration dans les secteurs qui ont été visés ?

Dans le secteur agricole, le groupe de la Banque mondiale vient d’avoir une réunion à Saint-Louis pour un développement durable de l’agriculture dans la vallée du fleuve Sénégal. Nous voulons aussi faire la même chose au sud du Sénégal et je vais proposer aux autorités de faire la même chose dans les pays voisins du Sénégal : en Guinée, Guinée-Bissau, Gambie et d’avoir un programme régional de développement de l’agriculture.

Pour ce faire, nous sommes en discussions avancées pour le financement de la Banque agricole. Nous souhaiterions leur donner des lignes de crédit pour accompagner le secteur agricole dans cette partie du Sénégal. Et si le gouvernement est ouvert, nous travaillerons pour une augmentation du capital de la banque, parce que nous considérons que c’est important pour le financement de l’agriculture.

Dans le domaine du logement, nous avons déjà des initiatives. Nous sommes en discussions avancées avec la BHS (Banque de l’habitat du Sénégal). L’objectif est d’augmenter la capacité de la BHS à financer non seulement l’acquisition de logements sociaux, mais aussi d’aider les investisseurs qui veulent entrer dans ce domaine et qui, souvent, n’ont pas accès à des ressources longues et adéquates. Et si la BHS était prête à aller vers une augmentation du capital, la SFI serait prête à l’accompagner. Nous n’avons pas de contraintes à ce niveau. C’est juste quelques exemples.

Nous allons aussi le faire dans d’autres domaines, notamment le digital.

Il faut souligner qu’à la fin de cette année fiscale, la SFI aura mis 500 millions de dollars au Sénégal et nous sommes prêts à augmenter ce volume.

Dernièrement, certains ont fait état de frayeur de la part des marchés. Le pensez-vous et que faudrait-il faire pour rassurer les marchés ?

Je ne peux attester qu’il y a une frayeur des marchés. Je n’ai pas d’éléments pour le dire. Ce que je peux dire, c’est que les marchés sont toujours attentifs lorsqu’il y a un changement politique, à ce que les nouvelles autorités disent et ce qu’elles vont faire.  À ce jour, je n’ai rien entendu qui soit de nature à inquiéter les marchés. Je pense que le discours du président est rassurant. Les discours qu’il a faits jusqu’à aujourd’hui, je ne sens aucun élément qui puisse créer objectivement de la frayeur.

Il y a quand même tout ce débat autour du franc CFA. Ne serait-ce pas de nature à inquiéter les investisseurs ?

D’abord, il faut préciser que ce débat est loin d’être nouveau. Moi-même, j’ai eu à travailler sur ces questions déjà dans les années 1990. Ce n’est donc pas nouveau. C’est une question complexe ; on peut en parler comme tous les autres sujets. Ce que je sais, c’est qu’avoir une monnaie régionale c’est une bonne chose. Faciliter le mouvement des marchandises et des hommes dans de grands cadres comme l’UEMOA est un principe essentiel. Maintenant, quelle est la forme spécifique que cela prendra ? Je laisse la question aux autorités sénégalaises. Avec le réalisme que j’ai perçu aujourd’hui, je pense qu’il y aura une réponse pragmatique à cette question.

 ABDOULAYE DIOP, MINISTRE DES AFFAIRES ETRANGERES DU MALI

‘’ Pour l’instant, nous suivons ce qui se passe au Sénégal’’

Avec le président du Conseil national de la transition, le colonel Malick Diaw, le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a fait partie de la riche délégation du Mali à la cérémonie d’investiture du nouveau président de la République du Sénégal. Interpellé sur les retrouvailles entre le Sénégal et son pays, il déclare avec beaucoup de diplomatie : ‘’Nous restons des pays frères et nous devons travailler pour consolider l’amitié et la fraternité entre nos pays. Tout ce qui va dans ce sens le Mali est prêt. Déjà, à l’indépendance, nos pays étaient unis. Il n’y a donc rien qui puisse nous séparer.’’

Le reste, selon lui, c’est des questions politiques  majeures. ‘’Il y a des raisons qui ont poussé nos pays à prendre certaines décisions ; il faut les évaluer pour voir ce qu’il faut faire. Pour l’instant, nous suivons ce qui se passe au Sénégal. Nous souhaitons bonne chance au peuple sénégalais et au nouveau président’’.

MOR AMAR

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