Publié le 8 Jun 2024 - 12:18
ENTRETIEN AVEC GALLO TALL, PORTE PAROLE ADJOINT DU PDS

‘’Karim a décliné des postes dans le gouvernement’’

 

Gallo Tall, porte-parole adjoint du Parti démocratique sénégalais (PDS), revient avec nous dans cet entretien sur les questions brûlantes au sein de la maison libérale : affaire Woré Sarr, retrouvailles de famille libérale, processus de renouvellement entre autres. Sur la question concernant la constitution d’un grand pôle libéral sans Karim Wade, Gallo Tall s’insurge contre l’initiative de l’ancien responsable libéral de Kaffrine Babacar Gaye qualifiée de fantaisiste.    

 

La démission de Woré Sarr du Pds, à la suite de son remplacement de la fédération des femmes, a créé de nombreux remous au sein de votre parti. Qu’en est-il réellement de cette situation ?

J’ai su, via les médias de la place, la démission de notre camarade et maman Woré Sarr. Mais aux dernières nouvelles, j’ai entendu qu’elle était revenue sur cette décision et elle va continuer à travailler pour l’intérêt du parti. Donc, elle est rentrée dans les rangs. A mon avis, je pense qu’au début de cette affaire, Maman Woré Sarr a parlé sous les coups de la colère. Mais comme vous le savez, le mode de nomination de la responsable des femmes a toujours été la même, depuis l’ère de notre maman Awa Diop nommée par arrêté du Secrétaire Général Me Abdoulaye Wade, bien avant les années 2000. Cette même méthode a prévalu avec la nomination de notre sœur Fatou Sow, désormais la nouvelle responsable des femmes. Je ne dispose pas des paramètres pour savoir pourquoi elle a été remplacée à la tête des femmes. Le parti a pris une décision et je m’y conforme.

Vous avez parlé d’un retour, est ce qu’elle accepte de se ranger derrière Fatou Sow ?

(Il hésite). Pour moi, le fait de revenir dans les rangs c’est quelque chose de positif. Est-ce qu’elle va se ranger derrière Fatou Sow ?  C'est une bonne question, mais je peux vous dire qu’en vérité Woré Sarr est beaucoup plus puissante que Fatou Sow, car elle est la présidente d’honneur des femmes du Pds. Le poste le plus visible c’est le poste de présidente des femmes, mais la présidente d'honneur est un poste honorifique très important au sein de formation politique.

Ce problème a mis en lumière les difficultés du processus de renouvellement que beaucoup considèrent comme un moyen de faire le ménage au profit des Karimistes et au détriment des Wadistes de souche ?

Je pense que c’est une fausse appréciation faite par beaucoup de personnes. Quand on parle de renouvellement, on fait allusion à de nouveaux responsables et de nouvelles têtes. Mais ça ne veut pas dire que le parti a décidé de faire des renouvellements pour chasser qui que ce soit.  Il y a d’autres jeunes armés d’une grande détermination et d’un amour indéfectible pour Karim Wade, c’est pourquoi on a décidé de faire les renouvellements. Tous les responsables se sont signalés pour vraiment jouer leur rôle dans le processus électoral au sein du parti. 

Depuis plusieurs années, on parle d’un Congrès après la fin du processus de renouvellement des structures, où en est réellement ce projet ?

Le congrès viendra en dernier lieu, il faut achever le processus de renouvellement des structures, de la vente des cartes et la convocation des délégués des fédérations pour pouvoir le tenir un Congrès. Nous espérons tenir ce congrès en présence de notre leader Karim Meissa Wade. Les renouvellements des structures ont un petit peu tardé, à cause de la pandémie de la COVID 19. Mais nous travaillons à rapidement aller vers ce congrès.

Vous avez décidé de soutenir Diomaye Faye, lors de la dernière présidentielle, quelle suite donnez-vous à cette collaboration ? 

Je pense que rallier Diomaye ou soutenir Diomaye, c'est deux choses différentes.  Ce sont les partis présents dans la coalition Diomaye président qui sont les alliés du camp présidentielle, nous sommes venus abattre le monstre qui a voulu discréditer notre parti en disant que le Pds soutenait Amadou Ba, ce qui était archi faux, pour aider le Pastef. Nous avons été sollicités pour avoir des représentations dans le gouvernement, mais notre secrétaire général adjoint a décliné l’offre, par contre, nous avons émis des propositions comme la taxe foncière et la lutte contre la vie chère pour les aider dans l’exercice du pouvoir.

Beaucoup au sein du parti dénoncent le management à distance de Karim Wade depuis Doha. Cette situation est source de tensions. On pointe du doigt une direction hors sol, loin des réalités du terrain.

Karim Wade est le premier secrétaire général adjoint du Pds chargé des orientations et de la stratégie et de l’organisation et de la modernisation. C’est Karim Wade qui a la confiance de son père. Il n’est pas le premier à occuper ce poste. Il y a beaucoup de prédécesseurs à ce poste et tout le monde sait que Karim ne trahira pas son père et si on lui donne ses prérogatives pour organiser, moderniser et financer, il a le droit de donner ses propositions au chef du parti (ndlr : Abdoulaye Wade) qui a le dernier mot. Si Abdoulaye Wade voulait faire une délégation de signature, ce serait normal de le faire au profit de Karim Wade et il n’y a pas de délégation de signature.

Pour quand le retour de Karim Wade au Sénégal ?

C’est une question que nous ne nous posons pas dans le parti. Karim Wade voulait participer au scrutin présidentiel, mais on l’a empêché de participer. Même s’il est Doha, capitale de l’émirat du Qatar, Karim Wade est au cœur de toutes les activités dans notre parti. Il aide le parti et dans notre soutien à Diomaye, lors de la présidentielle, Karim Wade a mis les moyens et à mobiliser toutes les structures du parti et assurer le déplacement des électeurs. Il a mis des finances aux services de la victoire de Diomaye.

Des responsables comme Doudou Wade ont demandé de décharger Abdoulaye Wade de son rôle de SG du parti et un changement de leadership à la tête du parti ?

Je pense que ce sont des propos insensés dire que Abdoulaye Wade n’est plus capable d’assumer sa charge de Sg du parti. C’est archi faux ! Je peux vous dire moi qui l’ai rencontré la semaine, Abdoulaye Wade est en pleine forme et en pleine possession de ses facultés intellectuelles et physiques. Abdoulaye Wade est un homme de droit. S’il était incapable de signer, il allait en avertir la direction du parti et cette dernière va trouver d’autres solutions. Je peux vous assurer qu’il lit et approuve toutes les décisions émanant de la direction du parti.

On voit la constitution de bloc autour d’entités diverses, pouvons-nous assister à une reconstruction d’un grand pôle libéral autour du Pds ?

(Il s'agace). En parlant de bloc, j’ai entendu Babacar Gaye dire vouloir constituer un bloc libéral sans Karim Wade. C'est une aberration. Il aurait pu dire qu’il allait former un bloc libéral sans Abdoulaye Wade et le PDS.  Vouloir faire une alliance libérale sans le père du libéralisme au Sénégal, c’est de la provocation. La majeure partie des libéraux de ce pays sont au Pds et s’ils ne reviennent pas à la raison, nous verrons avec d’autres organisations comment faire pour contrecarrer cette ignominie de Babacar Gaye. (...) Notre but maintenant c’est de faire le maximum pour que, d’ici la fin de l’année, beaucoup de cadres reviennent vers la maison mère, à l’instar de Mayoro Faye (ancien fondateur de l'Alliance Libérale pour le Développement du Sénégal (ALPDS) qui avait quitté le parti, avant de faire son retour l’année dernière).

Qu’attendez réellement du gouvernement de Diomaye Faye que vous avez soutenu lors de la dernière présidentielle ?

On attend du gouvernement qu’il réussisse et qu’ils respectent leurs promesses électorales. Le fait de vouloir réformer la justice est très important à nos yeux, car notre candidat a fait les frais d’une instrumentalisation de cette même justice durant le règne de Macky Sall. Les conventions et les décisions internationales n’ont jamais été respectées par Macky Sall, dans le cas de Karim Wade, et nous espérons que Diomaye va les faire respecter dans le cadre de la réforme de la justice. Ça pourra faire l’affaire de Karim Wade qui a remporté tous les procès à l’extérieur du Sénégal, suite à son emprisonnement à la CREI.

MAMADOU MAKHFOUSE NGOM 

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