Publié le 8 Jun 2024 - 15:25
JOURNÉE MONDIALE DE L'ENVIRONNEMENT

Daouda Ngom rend publique la politique environnementale de Diomaye

 

La célébration de la Journée mondiale de l'environnement a permis au Ministre de l’Environnement et de la Transition écologique (METE), Daouda Ngom, de rendre publique la politique gouvernementale du président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye.

 

"La restauration des terres, la désertification et la résistance à la sécheresse" avec comme slogan "Nos terres. Notre avenir. Nous sommes la génération restauration". Tel est le thème de la Journée mondiale de l'environnement de cette année. Le Ministre de l’Environnement et de la Transition écologique, qui présidait la cérémonie, en a profité pour détailler la politique environnementale du président de la République. Elle repose, selon lui, sur une vision holistique qui place les questions environnementales au cœur des priorités. Cette politique est articulée autour de plusieurs axes stratégiques majeurs.

Daouda Ngom cite l’éducation environnementale et le développement durable qui visent, selon lui, à promouvoir l’écocitoyenneté et l’adoption de comportements favorables à la sauvegarde de l’environnement. Il évoque également l’efficacité énergétique et la transition écologique, qui seront déclinées à travers une stratégie nationale de transition écologique vers un développement durable. Un Fonds national de promotion de l'économie verte sera créé pour catalyser et impulser les investissements verts dans les secteurs de l’économie à haute intensité carbone.

La gestion des déchets sera renforcée par la mise en œuvre d’une loi sur la gestion des déchets, qui se traduira par une responsabilisation accrue des collectivités territoriales et la mise en place d’infrastructures modernes de traitement des déchets. La préservation de la biodiversité sera un levier pour la fourniture de biens et services écosystémiques, avec la mise en œuvre de cette orientation passant par la réactualisation et le renforcement de la Stratégie nationale de conservation de la biodiversité. Cette stratégie vise à recueillir toutes les informations scientifiques et à mettre en œuvre les axes stratégiques pour une conservation efficace de la biodiversité.

La lutte contre les pollutions, les nuisances et les différentes formes de contaminations des milieux récepteurs et de notre cadre de vie, ainsi que la lutte contre le changement climatique et ses impacts, seront renforcées, dit-il.

Le ministre annonce, dans la même veine, un Centre national de compétence et de ressources sur le Changement climatique, ainsi que la mise en place du Programme de résilience des territoires au climat pour assurer une gestion efficace des risques de catastrophes climatiques et protéger les systèmes de production, entre autres.

"Ces orientations politiques, qui vont désormais structurer la feuille de route de mon département, requièrent une appropriation de la part de toutes les composantes de la nation, mais également un soutien des partenaires au développement actifs dans le secteur de l’environnement et de la transition écologique pour connaître le succès escompté. Il faudra rappeler que les problèmes d’environnement qui menacent les générations actuelles et futures sont le fruit de l’action de l’homme. Il n’y a donc pas de solution miracle à espérer. C’est seulement par le biais d’un changement de comportement que nous arriverons à inverser cette tendance périlleuse et léguer aux générations futures une planète viable," a soutenu M. Ngom.

Il invite tout le monde à faire une introspection pour que les actions quotidiennes contribuent à la protection de l’environnement et non à sa dégradation.

"Le rythme de déforestation du Sénégal est estimé à 40 000 ha par an"

Revenant au thème de cette année, le ministre a souligné qu’il est un appel lancé à toutes les composantes de la communauté internationale pour agir afin d’inverser la tendance à la dégradation continue de l’environnement. ‘’L’état de notre planète interpelle chaque citoyen du monde. D’après la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, environ 40 % des terres de la planète sont dégradées, ce qui affecte directement la moitié de la population mondiale et menace la moitié du produit intérieur brut mondial. Il s’y ajoute que le nombre et la durée des sécheresses ont augmenté de 29 % depuis 2000. Sans une action urgente et ambitieuse, les sécheresses pourraient toucher plus de trois quarts de la population mondiale d'ici 2050’’, prévient M. Ngom.

Au Sénégal, comme dans les autres pays de la bande sahélienne, la sécheresse et la désertification figurent parmi les principales causes de la baisse de productivité agricole et de l’insécurité alimentaire. Les conditions climatiques extrêmes liées aux changements climatiques ne cessent d’aggraver la situation.

À titre d’illustration, le ministre a rappelé quelques données chiffrées. Selon le Centre de Suivi écologique (CSE), indique-t-il, la réduction des superficies forestières est de l’ordre de 1 075 000 ha en 25 ans, entre 1990 et 2015. Ces données sont corroborées par les conclusions de la dernière évaluation des ressources forestières du Sénégal, communément appelée Rapport FRA, publiée en 2020, qui montre qu’entre 2015 et 2020, le rythme de déforestation du Sénégal est estimé à 40 000 ha par an.

Le coût total de la dégradation des terres est estimé à un milliard de dollars US, soit 8 % du PIB de l’année 2007, avec la perte, due à la déforestation, d’un quart de la forêt de mangrove depuis les années 1970 sur les 185 000 hectares d’estuaires que compte le pays. L’avancée de la désertification se manifeste également par la migration des isohyètes 300 et 400 mm de 1951 à 2020 (ANACIM 2020).

"Dans un tel contexte, le gouvernement du Sénégal s’est attelé à trouver les voies et moyens d’inverser la tendance tout en renforçant la résilience des populations. C’est ainsi que notre pays a élaboré pour la première fois en 1998 son Programme d'Action national de lutte contre la désertification (PAN/LCD) en application des dispositions de la convention pour lutter contre la désertification, pour identifier les facteurs qui contribuent à la désertification et les mesures concrètes à prendre pour lutter contre celle-ci et atténuer les effets de la sécheresse. Depuis lors, la politique nationale en matière de lutte contre la désertification et la sécheresse n’a cessé d’évoluer pour déboucher aujourd’hui sur des options pragmatiques adossées à des réformes institutionnelles dont la dernière en date est la mise en place de l’Agence Sénégalaise de la reforestation et de la grande muraille verte’’.

La création de cette agence, rappelle-t-il, répond au besoin de promouvoir la reforestation durable du territoire national à travers des actions de restauration des sols et des écosystèmes, de plantation d’arbres et de développement d’une économie forestière verte pour des communautés résilientes.

CHEIKH THIAM

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