Publié le 17 Oct 2024 - 16:23
CRUES DU FLEUVE SÉNÉGAL

Diomaye Faye à Kédougou demain

 

Le président de la République sera à Kédougou, les 18 et 19 octobre, pour rendre visite aux sinistrés vivant au bord de la Falémé.

 

À cause des débordements du fleuve Sénégal, beaucoup de villes et villages riverains sont inondés. Après la visite du ministre de l’Intérieur et son collègue des Familles dans le nord du pays, c’est au président de la République d’aller s’enquérir de la situation. En Conseil des ministres hier, Bassirou Diomaye Diakhar Faye a informé les membres du gouvernement qu’il se rendra, les 18 et 19 octobre 2024, dans la région de Kédougou, pour notamment ‘’visiter les zones sinistrées le long de la Falémé et apporter la solidarité de la nation aux populations concernées’’.

En outre, il est revenu sur l’assistance de l’État aux populations sinistrées et sur la nécessité d’actualiser les plans de prévention et de résilience contre les risques de catastrophes naturelles. Diomaye Faye a demandé au gouvernement d’intensifier la mise en œuvre du Plan d’urgence de riposte et de secours ainsi que la préservation des cultures, du bétail et des différentes activités économiques des zones touchées.

Au regard des dégâts importants constatés et des risques de récurrence du phénomène lié aux changements climatiques, le chef de l’État a indiqué au gouvernement la nécessité d’actualiser les dispositifs nationaux de protection civile adaptés.  À ce titre, il a relevé l’urgence d’intégrer le principe directeur de la prévention des risques par un suivi systématique de la situation hydrologique nationale en relation étroite avec l’OMVS et l’OMVG. D’où ‘’la nécessité de concevoir des plans d’aménagement adaptés des localités établies le long des fleuves et de leurs affluents, et de mettre en œuvre des plans de résilience pour endiguer les effets des crues sur les habitations et les activités économiques".

Valorisation des filières et secteurs fortement créateurs d’emplois

Sur un autre plan, il a exhorté le gouvernement à davantage valoriser les filières et secteurs fortement créateurs d’emplois. Dans ce sillage, il a demandé au gouvernement de proposer une politique nationale de l’emploi conforme aux objectifs de la Vision Sénégal 2050 déclinée et de veiller au suivi permanent des entreprises publiques et privées en difficulté afin de préserver le tissu économique et l’emploi.

Dans cette dynamique de changement de paradigme dans la gouvernance publique, le chef de l’État a appelé à une responsabilisation plus soutenue du secteur privé national. Il a souligné l’impératif pour le gouvernement ‘’d’accentuer l’amélioration incitative de l’environnement des affaires, notamment en termes d’attractivité et de compétitivité, le renforcement du dialogue État-secteur privé, la digitalisation des administrations, la promotion de ‘champions nationaux’ dans tous les secteurs porteurs et dans toutes les filières stratégiques et, bien sûr, la transformation de l’économie informelle, fortement ancrée dans notre société, pour en faire un levier de croissance et de création d’emplois décents’’.

Diomaye Faye, qui dit accorder une priorité à la maîtrise du secteur extractif, de l’agriculture et du numérique, a appelé à la relance du secteur spécial du tourisme pour lequel ‘’notre pays détient des avantages comparatifs notables’’, selon le communiqué du Conseil des ministres.

Dans cette perspective de promotion d’une économie endogène et ouverte au reste du monde, il a souligné l’importance d’asseoir une politique portuaire et maritime innovante, qui soutient la modernisation et la compétitivité indispensable des ports publics, notamment le Port autonome de Dakar.

Face aux enjeux et défis signalés, le chef de l’État a rappelé au Premier ministre l’importance primordiale de la finalisation, en relation avec toutes les parties prenantes impliquées, du projet de loi sur la souveraineté économique et de la doctrine de financement de l’économie nationale.

Il faut dire qu’au regard des urgences de redressement de la situation économique, le chef de l’État a demandé au gouvernement, sur la base de l’audit des finances publiques effectué, de ‘’poursuivre les efforts d’assainissement du train de vie de l’État ainsi que la consolidation budgétaire engagée afin d’améliorer significativement les marges de manœuvre des pouvoirs publics’’.

Il a souligné l’importance d’un État performant dans ses missions, méthodes et modes d’intervention afin de soutenir la montée en puissance des pôles-territoires identifiés. Ces pôles doivent s’ériger en véritables bassins de l’industrialisation du Sénégal intégrant des filières stratégiques moteurs de croissance, de développement durable équitable et de création d’emplois.

Sur la problématique du financement, Diomaye Faye a indiqué au gouvernement l’urgence d’une évaluation intégrale des dispositifs publics existants ainsi que la nécessité de promouvoir un cadre national robuste et souverain pour impulser le financement adéquat de l’économie. À ce titre, il a demandé au Premier ministre de tenir des concertations nationales sur le crédit et le financement de l’économie.

Sur la même lancée, le chef de l’État a indiqué au Premier ministre la nécessité de présenter en Conseil des ministres un rapport trimestriel d’évaluation de la déclinaison sectorielle et temporelle de Sénégal Vision 2050  sur la période 2025-2029.

Journée mondiale de l’alimentation

 Saisissant l’occasion de la célébration de la Journée mondiale de l’alimentation, le chef de l’État a insisté sur l’impératif d’asseoir notre souveraineté alimentaire à travers "l'accélération de la mise en œuvre d’une politique agricole rénovée et ambitieuse".

À cet effet, Diomaye Faye a indiqué l’urgence de redéfinir les objectifs d’aménagements hydroagricoles, particulièrement au niveau des vallées du fleuve Sénégal et de l’Anambé, pour accroître de façon significative les surfaces emblavées, de même que les productions rizicoles, avec le développement de la mécanisation et l’accroissement des systèmes de maîtrise de l’eau.

Il  a demandé au Premier ministre de prendre les mesures urgentes pour réviser, en fonction des nouveaux objectifs d’aménagement et de production fixés, les lettres de mission et les moyens d’intervention de la Société nationale d’aménagement et d’exploitation des terres du delta du fleuve Sénégal (Saed) et de la Société de développement agricole et industriel (Sodagri) en particulier. Il a rappelé au ministre de l’Agriculture l’urgence de sécuriser les assiettes foncières des domaines agricoles communautaires et de l’Isra en vue d’intensifier le rythme de production des semences certifiées en quantité suffisante. Il a demandé au gouvernement de ‘’renforcer la transformation locale de la production agricole nationale tout en soulignant que la filière riz devra être mieux accompagnée par la baisse des coûts de l’énergie durant la transformation avec le recours notable à l’énergie solaire au niveau des rizeries installées".

Il a, en outre, relevé la nécessité de faire le point et de présenter les perspectives de développement des centres polyvalents de formation en agriculture.

Le chef de l’État a invité le gouvernement à renforcer davantage le secteur des pêches, au regard de sa contribution significative à la qualité de l’alimentation des populations. Dans cet élan, il a demandé au Premier ministre de renforcer les ressources allouées au sous-secteur porteur de l’aquaculture afin de permettre le maillage optimal du territoire national.

Le président de la République a demandé au Premier ministre d’engager la réflexion pour la création, à terme, d’un Conseil national de l’alimentation. Ce cadre stratégique multisectoriel permettra de mieux consolider les politiques, programmes, projets et structures concourant au renforcement des productions nationales céréalières, animales et halieutiques, mais également à la surveillance des approvisionnements, à la sécurité sanitaire des aliments et à la qualité de la consommation nationale.

BABACAR SY SEYE

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