Publié le 2 Aug 2024 - 12:06
MAURITANIE

Biram Dah Abeid charge El-Ghazouani

 

Jamra a accueilli ce jeudi le principal opposant au régime de Mohamed Ould El-Ghazouani, nouvellement réélu président de la Mauritanie. Biram Dah Abeid continue de contester les résultats de la Présidentielle du 29 juin dernier.

 

Tel un symbole ! Pendant que le président de la République Bassirou Diomaye Diakhar Faye s'est rendu en Mauritanie afin d'assister à la prestation de serment d’El-Ghazouani, réélu pour un nouveau mandat, son principal opposant continue de contester l’élection du 29 juin dernier. “La vérité est la suivante : le 29 juin dernier, nous avons assisté à un hold-up électoral en Mauritanie. Dans tous les grands centres de vote, je suis arrivé devant Mohamed Ould El-Ghazouani. Même s'il a prêté serment ce jeudi, il a quand même confisqué la volonté du peuple mauritanien qui aspirait clairement au changement”, conteste d'emblée le chef de l'opposition mauritanienne Biram Dah Abeid.

Ce dernier renchérit pour insinuer un vol pur et simple du dernier scrutin : “L'actuel président, qui a usurpé les élections, il faut le rappeler, a voulu bâtir sa victoire sur les décomptes des votes effectués dans les bureaux situés dans l'extrême désert. Non seulement l'électorat est insignifiant dans ces contrées lointaines, mais l'opposition, du fait des ruses mises en place par El-Ghazouani, n'y disposait pas de représentants.”

Le candidat de la coalition Biram2024 a par ailleurs expliqué les différents subterfuges mis en place par El-Ghazouani et son camp pour se maintenir au pouvoir. “Le jeu démocratique en Mauritanie est biaisé à la base. Certains partis de l'opposition souffrent le martyre pour mener leurs activités politiques, ne bénéficient d'aucune assistance notamment financière venant de l'État central, sans oublier que les plus coriaces pour faire face sont sans cesse muselés par le pouvoir”.

Monsieur Dah Abeid poursuit son argumentaire pour en venir à cette autre donnée qui obstrue “l'expression optimale de la démocratie”. Il estime qu'à la veille de chaque élection, comme ce fut le cas fin juin, “certains concitoyens éprouvent toutes les peines du monde pour disposer de leur carte d'électeur. Sans oublier que certains groupes ethniques a priori défavorables au pouvoir ne sont pas inscrits sur le fichier. À cela vient s'ajouter l'absence de bureaux de vote dans des endroits pro-opposition comme ici au Sénégal”.

Lors de ce point de presse, l'opposant mauritanien a laissé entendre que même s'il avait perdu une bataille, rien n'était encore joué : “Aujourd'hui, il est officiellement installé président de la République. Mais n'empêche, nous allons poursuivre la lutte. En usant des moyens légaux qui s'offrent à nous, faits de marches, conférences et points de presse, discours, etc. D'une manière ou d'une autre, le combat va continuer. Mais nous comptons encore une fois sur la mobilisation sans faiblesse du peuple mauritanien”.

Monsieur Dah Abeid n'a pas non plus caché sa peine, car estimant qu’El-Ghazouani avait voulu “surfer sur le jeu ethnique pour corroborer son forfait”.

Mais il s'est quand même réjoui de l'esprit de dépassement des Mauritaniens face à cette approche. “Fort heureusement, le peuple de la Mauritanie a été assez mature pour lire dans son jeu. Aujourd'hui, même les Arabo-Berbères militent dans les partis politiques que nous dirigeons. C'est dire à quel point les populations sont contre certaines considérations pour un quelconque discours politique”.

Pour conclure, il s'est penché sur la situation économique de son pays. “Aujourd'hui, la Mauritanie est complètement à terre. Plus aucun service ne marche convenablement. Pourtant, c'est un pays immensément riche. Mais cette richesse ne profite pas au peuple ; elle fait plutôt l'affaire de l'élite au pouvoir et de certains pays occidentaux complices. Cette situation les arrange, le maintient de cet état également, car il facilite le pillage de nos ressources pour l'Occident d'une manière générale”, argumente Biram Dah Abeid.

Le Sénégal, pas un choix fortuit

Pourquoi le Sénégal ? À cette interrogation, Biram Dah Abeid a bien voulu répondre : “Le Sénégal, parce que tout simplement c'est un modèle démocratique éprouvé dans la sous-région et en général dans toute l'Afrique. Rien qu'en mars 2024, les Sénégalais avaient encore donné une leçon de démocratie au monde entier avec la troisième alternance ayant consacré l'accession de Bassirou Diomaye Diakhar Faye à la magistrature suprême. Mais rappelons que Dakar est un premier pas. D'autres initiatives suivront, nous nous rendrons un peu partout en Afrique, pour aller vers la diaspora et délivrer notre message.”

L'autre raison, selon l'opposant, est qu'il considère le Sénégal comme étant sa seconde patrie. “J'ai une maison ici à Dakar. Ma femme et mes enfants y vivent et y font leurs études. J'ai même fait un passage, à une certaine époque, à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. En outre, je peux le dire ici, l'un de mes rêves les plus chers est le retour de la Sénégambie avec bien sûr la Mauritanie dedans. Les frontières doivent disparaître, la balkanisation de l'Afrique engendrée par le colon ne doit pas être perçue comme une fatalité”.

Mamadou Diop

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