Publié le 12 Aug 2024 - 06:34
MOUSTIQUAIRES ACQUISES GRATUITEMENT VENDUES DANS LE MARCHÉ  

Le coup de gueule du coordinateur du PNLP 

 

Lutter contre le paludisme dans le département de Keur Massar, en impliquant les maîtres coraniques. C’est l’objectif du docteur Doudou Sène, le coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP). C’est dans ce sens qu’il a fait, hier, un don de 2 000 moustiquaires imprégnées à l’endroit de 295 ‘’daaras’’ des six communes dudit département. A l’occasion, il a dénoncé le fait que les moustiquaires acquises grâce à la générosité des partenaires se retrouvent sur le marché, au lieu d’être cédées gratuitement aux populations.

"Keur Massar a une particularité dans la région de Dakar. C’est une zone où il y a beaucoup d’inondations avec la stagnation des eaux pluviales, mais aussi la présence de la décharge de Mbeubeuss. Tout cela contribue au développement du vecteur qui est l’anophèle. La plupart des cas que nous recevons à Dakar proviennent parfois du district sanitaire de Keur Massar et de ses environs. C’est inadmissible que l’État du Sénégal fasse d’énormes efforts pour mobiliser des ressources financières avec ses partenaires et acquérir des moustiquaires, et que ces moustiquaires destinées à la population gratuitement, notamment aux femmes enceintes et aux enfants âgés de moins de 5 ans, soient revendues sur le marché", a fulminé le Dr Sène.

Ce faisant, Dr Sène compte sur les maîtres coraniques membres du Mouvement des domou Dara de Pastef (Modap) pour venir à bout qu’ils sensibilisent la population sur les bonnes pratiques de lutte contre le paludisme.

Selon lui, l’un des facteurs qui facilitent le paludisme dans cette partie de la banlieue dakaroise, est la présence des eaux de pluie. "Pour une meilleure réussite de l’élimination du paludisme en 2030, il faut une mobilisation de tout le monde. Personne n'est mieux placé que les maîtres coraniques pour réussir cette mission. Vous êtes en contact direct avec la population. Donc, nous comptons sur vous pour réussir cette mission. Il faut que les gens se rendent à l’hôpital quand ils sont malades, surtout dans les 48 heures. Avant cela, il serait mieux d’utiliser les moustiquaires, surtout pour les enfants. Nous comptons sur vous pour une meilleure réussite de cette sensibilisation. Il faut qu’il y ait une bonne pratique sanitaire. Il faut une mobilisation de tout le monde. Battez-vous pour imposer cela", a souhaité le Dr Sène.

Il a rappelé qu'au Sénégal, sur les 400 000 nouveaux cas de paludisme, les régions de Kédougou, Tambacounda et Kolda viennent en tête. La région de Dakar aussi s’approche de la zone rouge.

Pour le coordinateur du Modap de Keur Massar, le fait que leur zone ait la décharge de Mbeubeuss et les eaux de pluie fait qu’il y a un nombre assez important de cas de paludisme. Alioune Badara Diallo a déclaré qu'ils étaient obligés de saisir le PNLP pour un don de moustiquaires imprégnées. "Quand on parle de paludisme dans ce département, on ne peut pas ignorer la décharge de Mbeubeuss et les eaux de pluie. Nous devons nous battre pour participer à cette lutte contre cette maladie. La santé des ‘ndongos’ nous tient à cœur. Nous allons nous battre pour les mettre à l’abri contre cette maladie. Je voudrais aussi vous dire que la distribution de ce don se fera dans les règles de l’art. De la même façon, nous demandons aussi aux maîtres coraniques de les utiliser et non de les ranger. Ces moustiquaires doivent être mises pour protéger les enfants", a promis le coordinateur de Modap à Keur Massar.

 

Section: