Publié le 19 Aug 2024 - 15:07
RÉFORME DE LA JUSTICE, BICÉPHALISME, CRISE DES MÉDIAS…  

TAS balance ses vérités sur l’actuel régime 

 

Réforme de la justice, crise dans le secteur des médias, ‘’bicéphalisme du régime’’, rupture d’avec le système, le président du parti la République des valeurs, Thierno Alassane Sall, demande à Diomaye et à Sonko de revoir leurs copies.

 

Thierno Alassane Sall se désole de la situation que traverse le pays,  quatre  mois après l'élection de Bassirou Diomaye Faye. Le président de la République des valeurs (RDV) constate que les actes posés par l’actuel régime n’ont rien à voir avec ce qu’il avait promis aux populations. Estimant que le changement tant promis tarde à se concrétiser, il dénonce des pratiques antidémocratiques semblables à celles de l'ancien système.

"Ce changement démocratique aurait dû être l'occasion de revoir nos modes de vie, nos façons de faire", a dit le député hier sur les ondes de la RFM.

Au sujet de la réforme de la justice, présentée comme un pilier du renouveau,  l’invité du ‘’Grand Jury’’ dénonce une volonté d'instrumentaliser la justice, soulignant qu’il devrait plutôt y avoir une refonte en profondeur du système judiciaire. Il souligne que les dernières affectations de magistrats sont perçues comme des sanctions, ce qui va à l'encontre  de la promesse d'indépendance. "C'est de la vengeance. Si ces magistrats ont mal agi, il existe des procédures prévues par la justice pour régler ces contentieux et il faut montrer en quoi ils ont mal agi", a déploré Thierno Alassane Sall.

Pour lui, il est également essentiel d'instruire l'ensemble des dossiers concernant les 80 morts environ (lors des manifestations réprimées). À l’en croire, il est nécessaire de mener une enquête en bonne et due forme, de renoncer à la loi d'amnistie et de prendre les mesures nécessaires pour que la lumière soit faite, souligne TAS, qui estime que la loi d’amnistie fait partie d'un accord avec Macky Sall.

Le leader de la République des valeurs s’est  aussi penché sur la  crise dans le secteur des médias. Mettant en  garde contre  les dangers d'une pression excessive sur la presse essentielle à la démocratie, il encourage les discussions avec les acteurs en vue de trouver un modèle économique viable. ‘’Comme l’éducation nationale, la santé, on y injecte (la presse) de l’argent sans attendre de résultats autres que la stabilité et la force du pays. Un pays est fort parce qu’il a une presse forte’’, plaide l’ancien candidat à la Présidentielle. Pour lui, les parties doivent s’assoir autour d’une table ‘’pour voir quels sont les problèmes’’, en tenant compte du fait que ‘’notre économie actuelle ne permet pas de donner suffisamment de publicité à la presse privée’’, a-t-il soutenu. 

À ceux qui sont dans la négation des médias, TAS a tenu à rappeler que si le Sénégal a pu être un pays en paix, qui a enregistré des progrès démocratiques, des alternances, la presse y a joué un rôle important. "Grâce  à elle, l’opposition accède au débat démocratique et cela participe de la vitalité de la nation. C’est grâce à la presse privée qui a joué un rôle salvateur et de service public", a-t-il indiqué, dénonçant les attaques contre les médias constatées depuis l’arrivée des nouvelles autorités au pouvoir.

En ce qui concerne le duo Diomaye-Sonko, Thierno Alassane Sall a relevé, comme beaucoup d’ailleurs, un bicéphalisme dans la gestion du pays. Il dénonce les pouvoirs que s’octroie le Premier ministre. "Les pouvoirs gravitent autour du Premier ministre sans que la Constitution lui confère de telles prérogatives", a-t-il martelé. "On voit bien que c’est le Premier ministre qui, après s’être octroyé quasiment tous les pouvoirs du président de la République, soumet la justice quasiment et veut aussi soumettre l’Assemblée nationale", fulmine l’ancien candidat.

Par ailleurs, parlant  des nominations, il déclare : "On a pris tous les oripeaux et on est en train de les dérouler. On ne sent pas de changement, même psychologique, significatif", déplore-t-il.

BABACAR SY SEYE

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