"La peine de mort est une atteinte à la dignité humaine"
Alioune Tine, président de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO), a estimé mercredi à Dakar que la peine de mort constitue une ‘’atteinte à la dignité humaine’’, tout en restant ‘’contradictoire’’ avec la justice.
‘’L’abolition de la peine de mort est l’une des plus importantes décisions qu’ait prise notre pays en matière de droits de l’homme. La peine de mort est archaïque, sauvage et barbare. Elle n’est pas une justice sociale, mais plutôt une vengeance, ’’ a déclaré M. Tine Il animait une conférence-débat organisée par l’ambassade de France à Dakar, à l’occasion de la célébration de la 10-ème Journée mondiale contre la peine de mort et dont le thème porte sur ‘’l’abolition de la peine de mort’’.
‘’La valeur dissuasive de la peine de mort est illusoire et, en Afrique, sa pratique est très souvent liée à des régimes dictatoriaux’’, a relevé le défenseur des droits de l’homme selon qui ‘’tuer froidement une personne sous prétexte d’une décision de justice d’Etat ressort du sacrilège’’. Pour sa part, Me Demba Ciré Bathily, avocat au barreau de Dakar, a affirmé que ‘’la peine de mort n’est rien d’autre qu’une forme d’assassinat d’une personne par l’Etat’’. ‘’Il n’y a aucune corrélation entre peine de mort et criminalité. La peine de mort n’est pas une réponse à la criminalité, mais plutôt une atteinte au droit et à la vie’’, a-t-il jugé.
Pour Me Assane Diouma Ndiaye, président de la Ligue sénégalaise des droits de l’Homme (LSDH) ’‘’ un système judiciaire, quelle que soit sa fiabilité, est source d’erreurs’’. Selon lui, ‘’le but réel de la justice n’est pas d’ôter des vies, mais d’amener la personne incriminée à reconnaître ses délits et à se repentir’’. ‘’Juger c’est comprendre’’, a-t-il indiqué, soulignant que ‘’la marche de l’Humanité vers l’éradication de la peine de mort est irréversible’’. Les panélistes sont d’avis que les études et analyses menées ont démontré qu’il n’y a aucune corrélation entre la peine de mort et la criminalité et que l’application de la peine capitale ne constitue en rien ‘’un moyen de dissuasion’’ mais ressortait de ‘’ l’obscurantisme’’.
APS