Publié le 4 Sep 2024 - 10:32
DÉTOURNEMENT DE MINEURE ET VIOL

M. Niang risque cinq ans de prison

 

En prison depuis mars 2020, Mouhamed Niang a finalement fait face, hier, aux juges de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar. Accusé de détournement de mineure, viol et pédophilie, il a contesté les faits. Toutefois, il avoue avoir eu des rapports sexuels avec la partie civile qui, à l’époque, avait 16 ans. Pour sa défense, il a soutenu ignorer sa minorité.

 

Le 24 mars 2020, N. A. N. Ndiaye, qui accompagnait une de ses amies, s’est rendu compte qu’il faisait tard. Pour éviter des représailles de son père, elle a fugué. À la base, la demoiselle, qui habite au quartier Thiawlène de Rufisque, comptait se rendre chez sa grand-mère à Diokoul. En cours de route, elle a croisé Mouhamed Niang et lui a conté sa mésaventure. Celui-ci, dans un premier temps, lui a proposé de la ramener chez sa grande sœur. Mais il a changé d’avis et a conduit la jeune fille, qui avait à l’époque 16 ans, chez lui. Dans la chambre qu’il partageait avec un de ses amis, il a entretenu des rapports sexuels avec l’adolescente. Quand son ami et lui ont ramené la fille, ils ont aperçu le père de celle-ci. Pris de panique, ils ont pris la fuite et ont abandonné la mineure qui s’est réfugiée derrière une grotte. Elle ne voulait, en aucun cas, être vue par son père au risque d’être bastonnée.

Malheureusement, n’ayant nulle part où aller, elle s’est résolue à retourner chez elle et a subi les assauts de son père. Son oncle l’ayant soupçonnée d’avoir passé la nuit avec un homme l’a conduite à l’hôpital en compagnie de sa mère. Une conjonction sexuelle a été décelée avec une déchirure ancienne de l’hymen. La jeune fille a accusé Mouhamed Niang qui a été cueilli et placé sous mandat de dépôt depuis 2020.

Face aux juges de la Chambre criminelle du tribunal de Dakar, Mouhamed Niang a contesté les faits de détournement de mineure et de viol qui lui sont reprochés. Toutefois, il a reconnu avoir entretenu des rapports sexuels avec N. A. N. Ndiaye. Pour sa défense, il a déclaré qu’il a été provoqué par la fille qui a enlevé son pantalon en lui proposant d’avoir des rapports intimes avec lui. Ignorant la minorité de celle-ci, il est passé à l’acte. Il a indiqué aussi que le lendemain, il a ramené la fille chez elle, mais elle a pris la fuite.

Cependant, cette dernière a réfuté les allégations de l’accusé. Elle a déclaré fermement qu’elle a été violée par Mouhamed Niang. Des propos contraires à ceux consignés dans le procès-verbal d’enquête.

En effet, devant les enquêteurs, elle avait déclaré n’avoir jamais mentionné avoir été violée. ‘’Le jeune frère de mon père me frappait en disant que j'avais passé la nuit avec un homme, mais je n'ai jamais dit que j'ai été violée. J'ai subi les assauts de mon oncle, c'est par la suite qu'on m'a amenée à l'hôpital’’, avait-elle déclaré.

Le représentant du ministère public a requis cinq ans de prison contre l’accusé Mouhamed Niang pour viol et détournement de mineure. Les avocats de la défense ont sollicité l’acquittement de leur client. ‘’Elle tergiverse depuis le début. La peine encourue est lourde. Je vous demande de l'acquitter purement et simplement à titre principal et au bénéfice du doute à titre subsidiaire. Pour le détournement de mineure, on n'a pas l'acte d'état civil qui nous permet de déterminer la minorité de la partie civile. Et c'est l'intention qui détermine l'infraction. Il n'avait aucune intention de détourner la partie civile’’, a plaidé Me Khady Sène.

Son confrère, Me Ibrahima Mbengue, de poursuivre : ‘’Il résulte du dossier qu'il n'y a point eu viol. Pour le détournement de mineure, la  fille avait fugué. Elle n’était pas sous l’autorité de ses parents. C'est elle-même qui a pris le risque de sortir. Et ce n'est pas nous qui l'avons aidée à se soustraire à l'autorité de ses parents. On ne l'a pas enlevée et on ne l'a pas détournée.’’

La chambre rendra sa décision le 10 septembre.

MAGUETTE NDAO

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