Le Sénégal compte sur une diplomatie préventive
Le ministre des Sports, El Hadji Malick Gakou a soutenu, hier au cours d'une audience accordée au 12e Gaindé, que le Gouvernement fera tout pour alléger les sanctions visant le Sénégal suite aux manifestations violentes contre la Côte d’Ivoire.
C’est l’heure des évaluations au lendemain de l’élimination de l’équipe nationale du Sénégal par la Côte d’Ivoire (0-2), en match retour des éliminatoires de Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2013. Après la violence qui a émaillé la rencontre de samedi, le ministre des Sports, El Hadji Malick Gakou, a tenu à recevoir le 12e Gaïndé (comité des supporters des équipes nationales du Sénégal, ndlr) hier au Bulding administratif.
Mais l’actualité n’est pas seulement les actes de violence. Les principales questions qui taraudent l’esprit des Sénégalais, notamment les sanctions de la Caf, l'avenir de la Fédération sénégalaise de football (Fsf) et du sélectionneur Joseph Koto, étaient évoquées.
Pour ce qui est des sanctions qu'encourt le Sénégal après les incidents ayant conduit à l'interruption définitive du match de samedi, le ministre avoue que le gouvernement et les dirigeants sénégalais ne resteront pas les bras croisés. ''Nous attendons de probables sanctions mais nous allons mettre les moyens pour que le Sénégal ne soit pas lourdement sanctionné et nous travaillons dans ce sens. Le gouvernement est en train de tout faire pour éliminer ou alléger les sanctions'', a répondu Gakou sans entrer dans les détails.
Mais une source du ministère, qui a préféré gardé l’anonymat, informe : ''Le Sénégal prépare une grande diplomatie politique et sportive pour alléger les sanctions''. Une action qui comptera sur l’appui de beaucoup d'hommes politiques et sportifs. ''Le groupe sera mené par des personnes influentes et certains ministres des Sports et fédérations de l’Afrique de l’Ouest''. Le Sénégal pourrait compter aussi sur le réseau d'influence du président de l'IAAF, Lamine Diack et sur Me Augustin Senghor qui est vice-président membre de la Commission de discipline de la Caf.
''Le Ministère des Sports a son mot sur le cas du sélectionneur''
S’agissant du cas de la Fédération sénégalaise de football (FSF), El Hadji Malick Gakou se veut clair. ''Le ministre ne peut pas demander à Fédération de démissionner'', a-t-il rappelé. En revanche, sur ce qui est du cas du sélectionneur, Joseph Koto, l'ex-président d'honneur de l'école de lutte ''Balla Gaye 2'' compte prendre une décision. ''Le Ministère a son mot à dire sur le sélectionneur car c’est lui qui le paye, dit-il. Mais laissez-moi le temps de consulter mon entourage et après, je vous informerai''. Les prochains jours s'annoncent houleux.
''Soit le sport tue la violence, soit la violence tue le sport''.
Le ministre est également revenu sur les incidents qui ont émaillé le match Sénégal/Côte d'Ivoire. Pour le responsable du sport sénégalais, les événements de samedi passé au stade Léopold Sédar Senghor sont ''des actes contre-nature à bannir du football et du sport en général''. ''Plus jamais d’événements pareils, a demandé le ministre aux membres du 12e Gaindé. On ne doit pas laisser la violence régner dans nos stades''. Toujours dans la même dynamique, il a préconisé des mesures draconiennes contre la violence dans le sport. ''La violence ne nous laisse pas le choix. On prendra tous les moyens pour l’éradiquer dans le sport sénégalais'', a-t-il dit. Pour lui, il n'y a qu’une seule alternative dorénavant : ''soit le sport tue la violence, soit la violence tue le sport''.
Le ministre a également expliqué pourquoi il a refusé de quitter le stade alors que certains inconditionnels lui jetaient des projectiles. ''J’ai choisi d’être blessé parce que j’avais décidé de ne quitter le stade que lorsque tous nos invités, notamment les Ivoiriens, partiraient de la loge officielle. C’était inadmissible pour moi de laisser un Ivoirien derrière moi'', a-t-il. Et au prix de son sang, puisqu'il en est sorti avec une blessure à la tête, qu'il a tenu à cacher avec un bonnet rouge que portent souvent les membres de la confrérie Tidiane. Car le sacrifice en valait la peine. ''S’il fallait verser tout mon sang pour que le Sénégal se qualifie, j’allais le faire'', a garanti l’ancien président de Guédiawaye FC.
MAMADOU LAMINE SANÉ
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