Les alentours du Stade Senghor transformés en foirail
Les alentours du Stade Léopold Sédar Senghor ont été transformés en lieu de vente de moutons venus du Sénégal, de la Mauritanie et du Mali, mais sur place l’on se plaint d'une absence de clientèle à laquelle s’ajoute le problème de l’insécurité.
‘’Vous avez constaté vous-mêmes, il n’y a pas encore de clients, comme l’année dernière. Du matin au soir on peut voir huit à dix acheteurs’’, indique Modibo Bâ, venu du Mali avec une centaine de moutons, espérant que ‘’d’ici vendredi il y aura beaucoup’’ d’acheteurs. ‘’Les Sénégalais, poursuit-il, préfèrent toujours attendre les derniers moments’’.
Au ‘’Foirail Senghor’’, le prix du mouton varie de 60.000 francs Cfa à 160.000 francs. Pour Ousseynou Ndiaye, un client trouvé sur les lieux, ‘’c’est très cher’’. ‘’J’ai acheté un bélier à 90.000 mille francs, alors qu’auparavant, on pouvait trouver un mouton à 60.000 et parfois même à 45.000 francs'', souligne t-il.
Selon lui, ‘’les vendeurs de moutons devraient penser à la conjoncture actuelle, car trouver de l'argent est un véritable casse-tête pour les chefs de familles''. Pour Momar Tamsir Goudiaby, ‘’il n'est pas question d'acheter un mouton à 160.000 pour une seule journée’’. ''J'ai 45.000 francs. Les vendeurs me proposent entre 160.000 et 60.000 francs Cfa. Pour moi il n'est pas question d'acheter un mouton à ce prix là’’, tranche t-il. Confronté à la cherté du mouton, Momar a finalement préféré différer ses achats jusqu’au jour de la Tabaski, espérant que les vendeurs diminueront les prix.
Le coût des bêtes s’explique par les frais de voyage élevés, selon les propriétaires. ‘’Du Mali jusqu’ici, les frais de voyage sont à 250.000 francs. J’ai fais deux fois le trajet. Vous voyez, ça coûte cher. A chaque poste de contrôle, il faut payer 1000 à 10.000 francs Cfa’’, explique Abou Diallo. A cela s’ajoutent les frais de séjour. ‘’Nous payons tous les jours l’eau et l’aliment de bétail. Tout cela nous revient très cher’’, souligne t-il.
Outre la rareté des clients, les vendeurs déclarent qu'ils sont confrontés au vol de bétail. ‘’Nous avons perdu des moutons ici. Chaque jour que Dieu fait, un de nos amis vient nous signaler la perte d’un animal. Il y a un problème d’insécurité’’, selon El Hadji Malick Bâ porte-parole des vendeurs installés dans les abords du Stade Léopold Sédar Senghor.
‘’Nous sommes obligés de payer des gardiens pour qu’ils nous surveillent nos moutons la nuit. Et dans ces conditions, comment voulez-vous qu'on diminue les prix. Nous invitons les autorités locales et étatiques à nous aider avec les policiers et nous renforcer l’éclairage’’, poursuit-il.
APS