Publié le 23 Feb 2012 - 10:26
IBRAHIMA SENE - BENNOO(2)

«Si Obasanjo n'y arrive pas ...»

Pourtant Madické Niang a déclaré que la France est neutre dans cette élection…

 

(Il coupe) Écoutez ! La France officielle ne peut pas dire qu’elle est derrière Macky Sall ou avec Wade. Non !Ce serait absurde de le dire, mais le parti qui gouverne la France est derrière Macky comme le Parti socialiste est derrière Tanor (NDLR, Ousmane Tanor Dieng, du Parti socialiste). C’est clair et net ! Macky certainement espère que la France va lui tailler un positionnement et qu’elle l’imposera à Wade. C’est-à-dire que si Wade proclame ses résultats, la France agit et reconnaît Macky comme vainqueur puisqu’il a participé à l’élection. Ça peut être son calcul mais je ne suis pas catégorique.

 

 

On parle de report de l’élection présidentielle. Y-êtes-vous favorable ?

 

Oui, mais il faut que Wade parte. S’il part, il faudrait que le candidat du pouvoir puisse participer à des élections libres et transparentes. Sinon, nous reproduirions la même obstruction que Wade a faite vis-à-vis de certains candidats. Il faut permettre au candidat (du régime de Wade) de participer y compris à tous les candidats recalés par le Conseil constitutionnel.

 

 

En d’autres termes, vous êtes pour un départ négocié de Wade comme l’avait proposé le Pr. Abdoulaye Bathily ?

 

Nous sommes pour un départ négocié de Wade. A défaut, ce sera un départ par la rue. C’est clair !

 

 

A quel prix ?

 

Au prix qu’il (Wade) y mettra. Le peuple n’acceptera pas que Wade s’impose dans ce pays.

 

 

On a enregistré 8 à 9 morts depuis le début des manifestations. Cela en vaut-il la peine ?

 

Si cela ne dépendait que de moi ou de ma coalition (Bennoo Siggil Senegaal), il y aurait zéro mort. S’il y a mort, c’est parce que le pouvoir refuse l’exercice des droits des candidats à organiser des manifestations à la Place de l’indépendance qui est un lieu public alors que le code électoral l’autorise.

 

 

Le ministre de l’intérieur, Me Ousmane Ngom évoque des problèmes de sécurité…

 

C’est eux qui sèment l’insécurité parce qu’a chaque fois que nos manifestations sont encadrées, il n y a eu jamais de mort. Mais quand ils (les éléments des forces de l’ordre) nous répriment, nous nous défendons. L‘insécurité, c’est eux qui l’installent.

 

 

Quelle est la prochaine étape ?

 

Nous allons manifester le 22, 23, 24 (février) jusqu’à ce qu’il quitte (le pouvoir). Maintenant, s’il (Wade) pense pouvoir arrêter tout le Sénégal pour gouverner, qu’il le fasse.

 

 

Olusegun Obasanjo a été dépêché par l’Union africaine pour jouer les bons offices. Qu’attendez-vous de cette visite ?

 

Nous attendons d'Obasanjo qu’il parvienne à convaincre Abdoulaye Wade de retirer sa candidature et de permettre une concertation sérieuse pour réorganiser ce qui reste du processus électoral. S’il n’y arrive pas, nous n’avons pas d’autre choix que de continuer l’affrontement.

 

 

Concrètement ?

 

Je ne peux vous en dire les grandes lignes. Nous attendons les propositions qu’Obasanjo va nous fairepour voir si elles sont acceptables ou non. Mais, l’ouverture de discussions avec Wade dépend de son retrait. Ça, Abdoulaye Wade le sait.

 

(première partie de l'interview)

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