Lobbying international contre l'Etat qui maintient l'étau
Le journal Libération a écrit dans son édition d'hier, que l'Etat du Sénégal avait décidé d'engager un bras de fer avec les sociétés minières qui refusaient de payer les taxes exigées par les services du ministère de l'Economie et des finances. L'Etat veut ainsi mettre la main sur 5% des chiffres d'affaires de ces entreprises qui roulent sur de l'or au vu de leurs chiffres d'affaires publiés. Rien que Sabodola, les Industries chimiques du Sénégal (Ics), les Ciments du Sahel et Sococim cumule en chiffres d'affaires plus de 600 milliards de francs Cfa. Sans compter les autres entreprises actives dans les carrières et qui ne sont pas bien connues des sénégalais. Il faut savoir que les contrats signés étaient si favorables aux sociétés minières que cela est aujourd'hui considéré comme un scandale. On évoque des dessous de table qui expliquent que les tenants de l'ancien pouvoir aient fermé les yeux pendant si longtemps sur cette cascade de milliards avant de prendre finalement un loi. L'ancien pouvoir s'étant rendu compte de l'importance du pactole avait finalement pris une loi pour imposer les sociétés minières à hauteur de 5% de leurs chiffres d'affaires. Mais sans jamais l'appliquer.
Le nouveau pouvoir compte aller jusqu'au bout. « S'ils n'acceptent pas, on va actionner tous les moyens de l'Etat. Cela va de l'Avis à tiers détenteurs (Atd) à la saisine par voie d'huissiers, impliquant la saisine des biens de ces sociétés à partir de leurs clients, et la main basse sur les biens immeubles (machines et autres biens) ». C'est dire que ça va chauffer. Mais il ne faut pas croire que les sociétés concernées se croisent les bras à ne rien faire. Nos sources nous signalent un lobbying intense depuis Paris. Lors de sa dernière visite dans la capitale française, le Président Macky Sall avait été saisi sur la question. Mais comme il s'agit là d'une question vitale...