Publié le 24 Sep 2014 - 15:23
17 TOURS POUR UN TOTAL DE 648 LOGEMENTS

Macky veut faire émerger le logement social

 

La pose de la première pierre de la cité de l’émergence a eu lieu hier à l’ancienne gare routière de Pompiers. Avec un budget de financement de 21,1 milliards, les Marocains ont la responsabilité de faire émerger 17 immeubles faisant en tout plus de 600 logements.

 

Hier, c’était juste une pierre symbolique posée par le président de la République. Mais le compte à rebours a déjà démarré. Dans 24 mois exactement, les Marocains, épaulés par 1 200 employés, devront faire sortir de terre 17 tours de 10 étages chacune, pour un total de 648 logements. Le reste des locaux étant destiné au commerce et autres services. C’est l’entrée en phase active du Plan Sénégal émergent, selon les termes de Macky Sall.

Bâtis sur une superficie de 2,5 ha, les immeubles de la cité de l’émergence remplaceront les voitures de transport en commun dans ce qui est le désormais ex-gare routière Pompiers. Un espace mythique et plein d’histoire, tant il est le témoin d’un flux important de voyageurs de Dakar vers l’intérieur du pays et vice-versa. ‘’Des souvenirs impérissables nous lient à cette gare routière’’, relève le président qui dit connaître des nostalgiques.

D’un coût total de 21,1 milliards, ce projet est le frère aîné d’un autre dont le lieu d’implantation se trouve à la Patte d’Oie. Il s’agit de la cité de l’avenir. 12 tours de 10 étages y seront érigées. Ce sera 400 logements pour un montant de 12 milliards. Les deux projets feront donc un total de 33 milliards. Une somme qui ne laisse pas indifférent le PDG du Groupe ADDOHA, attributaire du marché. ‘’Nous avons entendu votre appel’’, fait remarquer Anas Sefrioui qui se réjouit par ailleurs de l’environnement politique du Sénégal, propice aux investissements.

Quant au chef de l’Etat, il est intéressé surtout par le caractère inclusif du projet. Il veut que tout un chacun en fasse sa préoccupation. ‘’Le développement intégré ne peut être l’affaire d’une minorité. Il doit être partagé et tenir compte de la diversité des revenus et des conditions sociales’’, précise-t-il. Au-delà de ce projet, l’objectif plus global est de parvenir à une occupation plus organisée et plus rationnelle de l’espace urbain. Avec notamment l’existence de services et d’un minimum de commodité nécessaire à une vie de qualité, pour répondre aux aspirations légitimes des Sénégalais.

Recasement des mécaniciens

C’est d’ailleurs dans le sillage de satisfaire les besoins de ses concitoyens que le président Sall a énuméré les différents projets qui seront lancés entre fin 2014 et début 2015. Il s’agit entre autres des 4 000 logements à Bambilor, du parc industriel de Diamniadio, de la deuxième université et de l’autoroute Thiès-Touba qui font tous partie de deux pôles du Plan Sénégal émergent : les infrastructures et le social. Autant de projets, certes toujours en maquette, mais qui fait déjà dire à Macky Sall que le temps de travail ne s’accommode ni de répit, ni de halte.

Par ailleurs, le chef de l’Etat a fait savoir qu’il n’est pas question de laisser dans la rue les mécaniciens et vendeurs de pièces détachées, déguerpis des lieux. Il a affirmé avoir donné des instructions au Premier ministre afin qu’il trouve des espaces de recasement dans les meilleurs délais. Une façon de  leur permettre de poursuivre leurs activités en toute tranquillité.

L’appel au secteur privé national

Une fois n’est pas coutume. Le président de la République a encore appelé le secteur privé à un partenariat avec l’Etat. Macky Sall a exprimé son souhait d’arriver à une synergie entre l’action publique et les initiatives privées. Même si son appel s’adresse aux privés en général, le chef de l’Etat a une préférence. ‘’J’appelle surtout le secteur privé national. Il y a des besoins et de la place pour toutes les initiatives de partenariat. Nous avons de la place pour ce secteur’’, tente-t-il de convaincre. Selon lui, beaucoup de bâtiments publics menacent ruine. Il y a bien là une opportunité pour les promoteurs privés, et l’Etat va les accompagner. La seule condition est de montrer qu’on peut faire et qu’on est prêt.

BABACAR WILLANE

 

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