Ambiance plus calme que d’habitude
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Comparé aux premiers jours, le procès de Karim Wade s’est déroulé hier sans une très grande effervescence.
Ce n’était pas le grand rush hier devant le palais de justice de Dakar. Contrairement aux deux premiers jours, les militants libéraux ne sont pas venus en masse. Seraient-ils déjà fatigués, après seulement deux journées passées au tribunal? «Non, les uns sont déjà dans la salle, les autres attendent de déjeuner pour venir», lance cette dame, militante libérale toute de bleue vêtue. Foulard rouge autour du poignet, elle compte venir tous les jours, tant que le procès suivra son cours. «Personne ne peut avoir toute cette foule à part Karim Wade. Cela se voit que ce ne sont pas seulement les militants libéraux qui l’admirent, mais le peuple sénégalais», ajoute-t-elle avec beaucoup de fierté.
A part les bérets rouges et les journalistes, pas l’ombre d’un partisan de Karim Wade. C’est le calme total, du début du procès à 14 heures 30 à l’heure de la pause. Là encore, les robes noires sont invisibles. Tous sont restés dans la salle d’audience. 18 heures, le président met un terme aux débats qui se poursuivront ce Mercredi. Cette fois-ci, les avocats de Karim Wade ne comptent pas tenir une conférence de presse. Me Seydou Diagne apporte quelques précisions : «demain, le juge va donner son choix. Mais nous allons, à partir de ce jour, respecter la décision du bâtonnier et suivre ses conseils quand il dit que nous ne devons pas tenir une conférence de presse sans qu’il ne soit avisé», explique-t-il.
Les militants libéraux qui ont pu suivre les débats dont le lutteur Yawou Dial et le rappeur Pacotille, rentrent tranquillement se reposer, en promettant de revenir. L’ancien ministre Serigne Macké Ndiaye a bien voulu répondre aux sollicitations des journalistes. «Il faut régler la forme, avant d’entrer dans le fond. Même les avocats de la partie civile reconnaissent que véritablement la CREI n’est pas compétente pour juger Karim Wade.
Mais là, le procès entre dans sa phase active ; nos avocats vont bien plaider et démontrer que notre frère Karim Wade n’est coupable de rien», renseigne-t-il. Aux avocats de la partie adverse qui traitent déjà le fils de l’ancien chef d’Etat de criminel, Serigne Mbacké Ndiaye répond : «Il faut se limiter au procès et arrêter de faire du déballage. Quand on n’a aucun argument à développer, on se met à insulter des gens et c’est ce qui est regrettable», a conclu l’ancien conseiller de Me Abdoulaye Wade.
NDEYE AWA BEYE