Vers la concrétisation de la «taxe Sida»
L’alliance nationale contre le sida (ANCS) a décidé de rendre opérationnelle l'initiative taxe sida afin de mieux lutter contre la pandémie, face à la raréfaction de ressources
''Un processus d’élaboration de document cadre et de concertation avec les acteurs est en cours pour aller vers l’opérationnalisation de la taxe sida, une initiative originale'', a déclaré samedi dernier la présidente par intérim du conseil d'administration de l'Alliance nationale contre le sida, Rokhaya Nguer. l'information a été livrée au cours de la 9e assemblée générale de l'Ancs.
Cette taxe consiste à prélever 1% sur les salaires des travailleurs afin de mieux lutter contre cette maladie. ''Dans le cadre de la recherche de financements innovants, l’Ancs a lancé l’initiative de la taxe sida (car) elle évolue dans un environnement complexe, difficile, marqué par une raréfaction croissante des ressources et qui nécessite, pour s’en sortir, que l’on engage une réflexion sur l’identification et la mobilisation des ressources alternatives et novatrices pour la pérennisation du programme de lutte contre le Sida'', a justifié Mme Nguer.
Nouveau plan stratégique 2013-2017
Par ailleurs, elle a indiqué qu'un nouveau plan stratégique est en cours qui définit la réponse de l’Ancs et de ses partenaires à cette situation, en tenant compte du contexte mondial de la riposte face au Vih et à un nouveau cadre d’investissement. Les orientations stratégiques de ce plan 2013-2017 seront présentées lors de la 9e assemblée générale. ''Ce plan fait suite à la mise en œuvre du cadre stratégique 2010-2012 réalisé à 95%. Il s’inscrit dans une dynamique de passage à l’échelle des interventions, de poursuite des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) de 2015 et au-delà des résultats, de l’accès universel'', a expliqué Rokhaya Nguer. Ce plan qui définira aussi de façon spécifique le cadre des interventions pour tous les partenaires de l'alliance, s’inspire des orientations du Plan stratégique national du Sénégal.
Autour du thème ''Pérennisation de la réponse au VIH : Ouverture, Appropriation et Responsabilisation'', cette rencontre a regroupé tous les acteurs de la société civile impliqués dans la réponse au Vih/Sida.
60% du financement proviennent de l’extérieur
De son côté, le ministre de la Santé et de l'Action sociale a soutenu que malgré des résultats forts appréciables dans la lutte conte la sida, les difficultés pèsent toujours dans le financement. ''Le financement de la réponse au Sénégal dépend de plus de 60% des partenaires financiers internationaux. Étant donné que ces derniers se retirent progressivement en réduisant leurs contributions chaque année, il revient à notre pays de mettre ses ressources dans cette lutte...», a indiqué Awa Marie Coll Seck. ''Depuis 2011, le Sénégal est confronté à une difficulté croissante à mobiliser les ressources financières nécessaires au financement de son plan stratégique nationale de lutte'', a expliqué Mme Seck. L'objectif est de «relever les défis de 2015 et de l'après 2015 (notamment en engageant) la réflexion sur l’identification et la mobilisation des ressources alternatives et novatrices pour la pérennisation du programme de lutte contre le sida'', a rappelé le ministre.
Viviane DIATTA