La voyante Aïssata Diop fixée sur son sort le 3 novembre

En détention préventive pour provocation à un crime et menaces publiques, la voyante Aïssata Diop a reconnu ses torts devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. Le parquet a requis deux ans d'emprisonnement dont six mois fermes contre elle. Le verdict est attendu le 3 novembre.
MAGUETTE NDAO
Le tribunal des flagrants délits de Dakar a jugé vendredi une affaire qui illustre les dérives possibles des réseaux sociaux. À la barre, Aïssata Diop, une femme se présentant comme une grande voyante internationale, a comparu pour provocation à un crime, menaces, voies de fait et discours contraires aux bonnes mœurs.
Les faits remontent à un live diffusé sur TikTok, au cours duquel la prévenue s'en est violemment prise à Modou Yade, connu pour être impliqué dans le dossier de la disparition mystérieuse de son épouse, Lissa Tine. Dans sa diatribe, Aïssata Diop n'avait pas seulement insulté l'homme ; elle avait aussi tenu des propos alarmants, appelant ses abonnés à « écourter son existence » et promettant de lui « régler son compte » avant la fin de l'année 2025.
Consciente de la gravité de ses paroles, la prévenue a reconnu ses torts à la barre. Elle a exprimé des regrets et demandé pardon au plaignant, visiblement ébranlée par la tournure de l'affaire. En face, Modou Yade a choisi l'apaisement. « Je préfère oublier, c'est une femme qui pourrait être ma mère », a-t-il déclaré, renonçant à toute poursuite personnelle.
Le parquet, pour sa part, a requis deux ans de prison dont six mois fermes, assortis d'une amende de 100 000 F CFA, estimant que les propos de la voyante pouvaient inciter à la violence. La défense a plaidé la clémence, invoquant un élan de colère mal maîtrisé.
Le tribunal rendra son verdict le 3 novembre prochain, date à laquelle Aïssata Diop saura si ses mots lui coûteront sa liberté.







