Diomaye Faye promet de consolider les acquis des « glorieux devanciers »

Hier, un hommage national a été rendu au Pr Amadou Makhtar Mbow, homme politique sénégalais et premier Sénégalais à avoir été directeur général de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). La cérémonie s’est tenue en présence du président de la République Diomaye Faye.
Pour le président de la République, le Sénégal rend hommage à « l’un de ses plus illustres fils, dont le parcours et l’action irradient notre conscience nationale et inspirent le récit ». Bassirou Diomaye Faye considère que la quête de l’égalité entre les cultures et entre les peuples, menée par A. M. Mbow, est toujours d’actualité. « Soyez assurés qu’en tant que dépositaires du pouvoir politique, nous prendrons toute notre part pour consolider les acquis de nos glorieux devanciers dans le combat pour la réhabilitation de l’histoire, de la mémoire, de la dignité des Africains, en somme, du panafricanisme », a promis le chef de l’Etat au Centre international de conférences Abdou Diouf (CICAD).
« Nous nous réunissons pour accomplir ensemble un acte de conscience collective, un devoir de mémoire et pour honorer un rendez-vous de la nation avec elle-même. Nous nous réunissons pour un moment d’histoire où la mémoire devient la matrice d’un avenir commun… », a indiqué le chef de l’État. Pour lui, Amadou Makhtar Mbow permet de penser à l’avenir du pays en puisant dans les vestiges de l’histoire les vertus qui demeurent encore les défis du continent africain, à savoir l’éducation, la culture, l’information et la communication, l’égalité, etc.
À en croire le chef de l’État, il s’agit à travers cette célébration de magnifier « les politiques de reconquête mémorielle » initiées depuis le début de son mandat. Diomaye a cité la quête de la vérité historique à la suite du massacre de Thiaroye le 1er décembre 1944, et le fait de redonner à des rues et espaces de vie les noms de ceux dont l’empreinte historique a façonné l’identité du pays. « Amadou Makhtar Mbow savait que l’intelligence n’a de valeur que lorsqu’elle élève l’homme et sert la collectivité. Il savait que la culture n’a de sens que si elle préserve la dignité de l’être humain et la souveraineté des peuples », a-t-il soutenu.
Le président Faye considère qu’en tant que levier de développement, l’éducation doit participer à la démocratisation des connaissances et réduire les vulnérabilités qui traversent les pays du Sud. « La journée qui nous réunit aujourd’hui démontre que la culture n’est pas un ornement, mais la sève qui nourrit la nation, la mémoire qui la guide et la lumière qui la projette vers l’avenir. Ce 28 octobre 2025, nous honorons certes un homme, mais nous célébrons aussi un Sénégal qui croit en la puissance du savoir et de la culture, en la force du travail et en la grandeur de toute une nation », a indiqué M. Faye, estimant que les écoles et daras aspirent à être dépositaires de l’identité culturelle afin d’en assurer une fidèle transmission à la prospérité.
Le chef de l’Etat de poursuivre : « L’Afrique, dans le passé berceau de beaucoup de savoirs, doit être aujourd’hui encore source de savoirs qu’elle diffuse dans le monde. L’Afrique doit être créatrice de solutions, de ressources et de croissance endogène. Cette ambition souveraine, loin de demeurer une pétition de principe, structure les orientations systémiques de nos politiques publiques et ce, surtout dans les domaines de l’éducation, de la formation, de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, en somme, en matière d’épistémologie des savoirs ».
L’Afrique, comme l’a enseigné Amadou Makhtar Mbow, poursuit-il, « doit tenir son rang en tant que berceau de l’humanité pour s’arrimer aux mutations scientifiques, numériques, mais aussi technologiques de nos sociétés ».
La vision d’Amadou Makhtar Mbow
« L’orientation de la Fondation vers le domaine des savoirs endogènes procède d’une volonté clairement exprimée par le parrain lors de la présentation du projet portant son nom au lendemain de la célébration de son centenaire au Sénégal en mars 2021, en pleine crise de la pandémie de Covid-19 », a souligné le président de la Fondation Amadou Makhtar Mbow, Amadou Kane. À cette période, rappelle-t-il, l’absence de traitement face à cette pandémie planétaire avait généré de fortes inquiétudes et suscité des réflexions. « Les savoirs endogènes, selon la vision d’Amadou Makhtar Mbow, constituent l’ensemble des connaissances, pratiques, techniques et valeurs développées par les sociétés africaines à travers leur histoire et leur interaction avec l’environnement », a relevé Amadou Kane, rappelant aussi l’importance des langues nationales.
L’orientation centrée sur les thérapies issues des savoirs endogènes s’inscrit dans l’approche One Health qui repose sur le principe que les santés humaine, animale, végétale et environnementale sont interconnectées. Elle plaide, selon M. Kane, pour un décloisonnement des approches sanitaires en abordant la santé de manière holistique. « L’extraction scientifique des principes actifs des plantes médicinales s’inscrit parfaitement dans une démarche intégrée, respectueuse de notre patrimoine et de l’esprit d’Amadou Makhtar Mbow. La recherche dans notre patrimoine culturel de connaissances techniques et pratiques thérapeutiques traditionnelles constitue aujourd’hui un enjeu d’actualité », dit-il.
BABACAR SY SEYE







