L'ingénieur attrait par sa tante expatriée
Établie en France depuis plusieurs années et proche de la retraite, F. Cissé avait décidé d'investir dans l’immobilier au Sénégal. Elle mit à profit de courtes vacances au pays en 2009, pour remettre à son neveu M. Dramé, un ingénieur de profession, la somme de 25 millions de francs destinée à la matérialisation du projet. Ils convinrent de construire des villas qui seront mises en location.
Le neveu s'approcha alors d'un certain Ousmane Ndoye, un courtier, qui accepta de lui vendre un terrain. Il ignorait alors qu'il avait affaire à un escroc connu des fichiers de la police. Donc, au courant de l'année 2009, Ousmane Ndoye lui céda un terrain situé sur la VDN, à 14 millions de francs. Dès la finalisation de la transaction, l'ingénieur commença les travaux de construction.
Après quelques mois de travaux, les gendarmes de la direction de surveillance et de contrôle de l'occupation de sols de Dakar (DESCOS), accompagnés d’un bulldozer, vinrent raser tous les édifices en construction. Du fait que la zone, appelée zone aéronautique ou zone non aedificandi, pose un problème de sécurité.
Hier devant le tribunal des flagrants délits, le prévenu a expliqué aux juges qu'après la démolition des constructions, il est allé voir Ousmane Ndoye. Le courtier lui céda un autre terrain situé à Mbao. Là encore, le détenu se mit aussitôt à construire. Mais, quelques semaines plus tard, une dame s'est présentée pour lui dire que le terrain lui appartenait. Elle présenta à cet effet des documents à l'appui. Sur ces entrefaites, F. Cissé rentra au Sénégal. Voyant que son projet n'avait pas abouti, elle porta plainte contre son neveu qui a été placé sous mandat de dépôt, le 06 mars dernier.
''Je ne savais pas que j'avais en face de moi une canaille. D'ailleurs, j'ai porté plainte contre lui. Si je le savais, je n'allais même pas acheter, à plus forte raison construire'', a ajouté M. Dramé. Malgré ses regrets, l'avocat de la plaignante a réclamé la somme de 30 millions de dommages et intérêts. Le parquet a requis la relaxe du prévenu.
Car, selon lui, le prévenu a mené des travaux sur les sites, au vu des éléments versés. Dans la même veine, l'avocat du détenu a demandé au tribunal de relaxer son client. ''Il n'y a pas de délit, du fait que la somme mise dans les travaux entamés équivaut à la somme remise par la partie civile'', a souligné l'avocat. L'ingénieur sera fixé sur son sort aujourd'hui.
EMMANUEL BOUBA YANGA