Publié le 7 Apr 2014 - 11:16
ACCORD DE PARTENARIAT ENTRE L'UE ET L'AFRIQUE DE L'OUEST

La société civile africaine en phase avec  la CEDEAO

 

Les chefs d’État de la CEDEAO ont encore donné un délai de deux mois à leurs négociateurs pour trouver une solution aux problèmes internes avant la signature des APE. Une position salutaire, selon la plate-forme de la société civile ouest-africaine. 

 

A Yamoussoukro, en Côte d'Ivoire, les 28 et 29 mars dernier, les chefs d’État de la CEDEAO ont instruit les ''négociateurs en chef de prendre les mesures nécessaires, dans un délai de deux mois, en vue de trouver une solution aux questions soulevées par certains États membres, notamment le Nigeria, avant la signature de l’Accord de partenariat entre l'Ue et l'Afrique de l'Ouest''. 

Si les présidents des pays membres de la CEDEAO ont pris cette décision, c'est parce qu'ils considèrent ''qu'il reste quelques questions techniques à résoudre dans la négociation des APE''. Ce choix des chefs d’État est ''salutaire'', selon la  plate-forme des organisations de la société civile de l’Afrique de l’Ouest sur l’Accord de Cotonou (POSCAO).

A travers un communiqué, dont une copie est parvenue à EnQuête, la POSCAO se ''félicite de cette décision courageuse et clairvoyante qui marque l’attachement des chefs d’État de la CEDEAO à l’intégration économique régionale et à la protection des économies encore vulnérables de l’Afrique de l’Ouest''. 

Par ailleurs, la société civile, à travers sa note, invite les leaders africains à ''renégocier'' certaines questions ''car les concessions de l’Afrique de l’Ouest sont inappropriées et pourraient avoir des conséquences dramatiques sur l’économie régionale dans le futur''.

Parmi ces questions, qui doivent encore faire l'objet de négociations sérieuses entre la partie européenne et les pays de la CEDEAO, les plus préoccupantes, sont, d'après, la POSCAO, l’offre d’accès au marché, la Clause de la nation la plus favorisée (NPF), les taxes de l’exportation, les clauses de rendez-vous et le PAPED (Partenariat pour le développement).

En outre, concernant ce dernier point, la société civile appelle à la vigilance  des chefs d’État ''sur les contre-vérités avancées à propos du PAPED par l’UE et amplifiées par certains acteurs de la région''. ''L’UE laisse courir le bruit selon lequel elle fournira 6.5 milliards d’euros par tranches de 5 ans à trois reprises, ce qui ferait à l’arrivée près de 19 milliards d’euros en 15 ans.

Elle n’a jamais pris l’engagement de verser 19 milliards d’euros en 15 ans. Elle n’a jamais dit non plus qu’elle versera cet argent dans le Fonds régional APE pour laisser à la CEDEAO la liberté de financer les projets du PAPED avec des procédures améliorées'', dément la POSCAO. 

ALIOU NGAMBY NDIAYE

 

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