Publié le 5 Dec 2019 - 17:20
AFFAIRE DU DEFUNT SERIGNE FALLOU KA

Les policiers et l’Asp encourent 2 ans de prison dont 8 mois ferme 

 

L’affaire Serigne Fallou Ka, du nom de ce détenu mort dans les liens de la détention à Diourbel, a été appelée hier à la barre du tribunal de grande instance de Diourbel. Le délibéré est fixé au 7 janvier 2020.

 

Le ministère public a sollicité et obtenu, hier, du juge, le rejet de la demande de mise en liberté provisoire des policiers et de l’agent de sécurité de proximité, formulée par Me Boubacar Dramé, un des avocats de la défense. Etant donné que le papa de Serigne Fallou Ka, décédé à la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel, n’a pas encore fini de faire son deuil, le ministère public estime que la libération des prévenus ne serait pas une bonne chose.

Pour lui d’ailleurs, la culpabilité des personnes incriminées dans cette affaire ne souffre d’aucun doute, dès lors que le défunt avait, avant sa mort, confié à son grand-père, à un agent de police et au surveillant de prison Daouda Faye, que ce sont les personnes qui l’avaient interpellé qui l’ont battu. ‘’Dès lors qu’il n’y a aucune explication de leur part pouvant justifier qu’ils n’ont pas commis cet acte, je vous demande, Monsieur le Juge, de déclarer les quatre prévenus coupables et de les condamner à 2 ans d’emprisonnement dont 8 mois ferme’’, a formulé le substitut du procureur.

Ce réquisitoire a fait sortir l’avocat de la défense de ses gonds. Me Boubacar Dramé a rejeté en bloc toutes les accusations portées sur ses clients. Il a d’emblée attaqué le certificat de genre de mort établi par le docteur Saint Charles Nabab Kouka, médecin légiste, par ailleurs expert en dommage corporal, en service à l’hôpital départemental de Mbour. Il a douté même du sérieux du toubib car, dit-il, il a écrit sur réquisition de l’adjudant Oumar Diop, Commandant de la brigade de gendarmerie de Diourbel, alors que ce dernier n’était plus en poste, lorsque les faits survenaient. Selon lui, la blouse blanche aurait utilisé le conditionnel en écrivant : «Fallou Ka serait mort.»

Il pense ainsi que les conclusions du médecin légiste ne valent rien, étant donné qu’elles font planer le doute sur les causes réelles du décès de Fallou Ka. ‘’Avec des si, on ne peut pas entrer en voie de condamnation. Le Droit pénal est un droit de certitude’’, a-t-il soutenu. Avant de plaider la relaxe au bénéfice du doute. Son confrère, Me Abdoulaye Babou, abonde dans le même sens. ‘’Ce n’est pas dans l’émotion que vous allez entrer en voie de condamnation. Pour condamner, il faut avoir des preuves irréfutables. Ce qui n’est pas le cas. La seule constance dans cette affaire, ce sont les douleurs abdominales dont souffrait le défunt’’, déclare-t-il.

Incriminés dans cette affaire, les policiers Daouda Ndiaye, Ndongo Kane et l’Asp Baba Koundoul sont incarcérés à la Maison d’arrêt et de correction de Diourbel depuis le mois de mai dernier. Jugés pour coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans intention de la donner, du détenu Fallou Ka, qu’ils avaient interpellé pour offre et cession de chanvre indien, ils ont nié les faits. Ils ont été placés sous mandat de dépôt le 27 mai dernier par le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Diourbel.

Hier, leurs parents, collègues, amis et connaissances avaient pris d’assaut la salle d’audience du tribunal. Appelée à la barre, la partie civile, représentée par le papa de la victime, a confié qu’elle a été informée, par son père, de la mort de son fils aîné, âgé, au moment des faits, de 20 ans. En guise de dommages et intérêts, elle a demandé la somme de deux millions, si les prévenus sont reconnus coupables.

BOUCAR ALIOU DIALLO (DIOURBEL)

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