Publié le 9 Nov 2018 - 17:33
AFFAIRE KHALIFA SALL

Me Ciré Clédor Ly se méfie de la Cour suprême 

 

La bataille de la communication fait rage dans l’affaire Khalifa Sall. Mercredi, les avocats de l’ex-maire de Dakar étaient à Paris où Me Ciré Clédor Ly a vilipendé l’Etat sénégalais. Il n’est du tout rassuré par la Cour suprême qui doit se prononcer sur le pourvoi de leur client.

 

En attendant que la Cour suprême statue sur le pourvoi de leur client, les avocats de Khalifa Sall n’espèrent pas beaucoup de cette nouvelle procédure. Lors d’un point de presse tenu mercredi à Paris, Me Ciré Clédor Ly a affiché même un certain scepticisme vis-à-vis de la Cour suprême. ‘’L’Etat du Sénégal a un calendrier pour éliminer le député-maire de Dakar de la compétition électorale imminente et c’est pourquoi il faut s’attendre à ce que la Cour suprême refuse de saisir le Conseil constitutionnel des questions prioritaires de constitutionnalité qui lui sont déposées et décide d’une audience aux environs du 20 novembre 2018’’, soutient l’avocat dans sa déclaration.

Cette appréhension est telle que Me Ly laisse entendre, d’une part, que ‘’ce qui importe pour le député-maire, c’est d’épuiser toutes les voies de recours que la loi lui permet et d’avoir pleinement le sentiment de n’avoir négligé ou omis un seul de ses recours’’. D’autre part, ajoute-t-il, ‘’ce qui importe pour les avocats, c’est de faire leur travail avec le sentiment d’avoir pleinement accompli leur devoir avec compétence, loyauté, endurance et courage’’.

En fait, d’après l’argumentaire du conseil, les nombreuses violations qui ont entaché la procédure annihilent tout espoir de sortir vainqueur dans cette procédure. ‘’Ce point de presse est une occasion pour l’honorable député-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, et ses avocats que nous sommes, d’alerter le monde démocratique et l’opinion publique internationale soucieux de la paix et de la stabilité des nations, sur les méthodes peu orthodoxes utilisées au Sénégal pour détruire des carrières politiques et éliminer de toutes compétitions un adversaire politique du pouvoir en place’’, a déclaré d’emblée Me Ly dans son adresse. Tout en donnant des assurances sur l’état de santé et le mental de leur client, il a soutenu que ce dernier ‘’est victime des dérives graves de la justice sénégalaise mue en bras armé d’un pouvoir totalitaire’’.

D’après la robe noire, l’ex-maire n’a pas été arrêté et détenu parce qu’il avait enfreint la loi, mais il a été plutôt ‘’embastillé parce qu’il gênait l’action gouvernementale par ses prises de position qui allaient à l’encontre de la discipline de la coalition des partis qui soutenaient le programme politique de l’actuel résident du palais de la République’’.

‘’Comédie judiciaire’’

Poursuivant ses récriminations à charge contre l’Etat du Sénégal, Me Ly soutient que le parlementaire ‘’incarnait l’ambition et faisait charrier des espoirs de sorte qu’une machination politico-judiciaire devenue inévitable était mûrie et méticuleusement exécutée pour étouffer et briser son élan et ses ambitions dynamiques’’.

Tout compte fait, il qualifie de ‘’comédie judiciaire’’ la procédure et fulmine que celle-ci ‘’continue de choquer avec sa cohorte de violations graves des droits élémentaires dont doit bénéficier toute personne victime d’une accusation pénale’’. Pour étayer ces violations, le conseil évoque l’arrêt de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest du 29 juin. ‘’La police judiciaire, le doyen des juges d’instruction, la composition de la Chambre d’accusation et la formation de la juridiction de jugement ainsi que la Cour d’appel ont été cloués au pilori par la Cedeao.

La juridiction sous-régionale africaine a conclu, dans sa décision, que des violations des droits de la défense, notamment le droit à l’assistance d’un conseil, le droit à la présomption d’innocence et le droit à un procès équitable des requérants ont été violées. La Cedeao, confortée par l’Union interparlementaire, renseigne également que la détention de Khalifa Ababacar Sall, entre la date de la proclamation des résultats de l’élection législative par le Conseil constitutionnel, c’est-à-dire le 14 août 2017, et celle de la levée de l’immunité parlementaire, à savoir le 25 novembre 2017, est arbitraire.

‘’Monsieur le député-maire Khalifa Ababacar Sall est en liberté d’office depuis le 14 août 2017 et son maintien en détention relève de l’arbitraire’’, a-t-il asséné.

Au regard de toutes ces violations, Me Ciré Clédor Ly a conclu que ‘’l’objectif des autorités politiques et judiciaires coalisés dans un simulacre de procès et de réussir une parodie de justice et parvenir à obtenir une condamnation définitive avant la publication de la liste des candidats aux élections présidentielles du 24 février 2019 par le Conseil constitutionnel’’.

FATOU SY

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