Les étudiants enrôlent des nervis pour se défendre
C'est en queue de poisson que s'est achevée la matinée d'hier qui n'a pas été de tout repos à la Faculté de droit de l'Ucad. Et pour cause, les sympathisants des deux listes engagées pour le renouvellement du bureau de l'amicale de ladite faculté se sont livrées à une véritable séance de pugilat.
Au menu de la querelle, coupe-coupe, coups de poing, gourdins, différents moyens utilisés pour entretenir un spectacle désolant avec à la clé quelques blessés sans différence de sexe dont certains ont été évacués à l’hôpital Principal, tandis que d’autres ont été pris en charge par le Service médical du Centre des œuvres universitaires de Dakar (COUD).
Du côté des frères ennemis, on s'accuse mutuellement quand il s'est agi de situer les responsabilités. Ainsi, la liste ‘’Justice et Respect’’ appartenant au bureau sortant a soutenu avec véhémence que l'autre camp dit de ‘’l'opposition’’ aurait armé des nervis ce mardi, afin de les empêcher de mener à bien ‘’ce dernier jour de campagne’’. Yves Léonard Nzaly, membre de la liste ‘’Justice et Respect’’ du bureau sortant de la Faculté des sciences juridiques et politiques reste formel. ‘’On a constaté certaines perturbations engendrées par les listes de l'opposition qui ont amené des nervis armés qui ont blessé trois de nos gars’’, avance M. Nzaly.
Pour sa part, la liste ‘’Renaissance et nouvelle vision’’ taxée d'opposante a maintenu qu'il y a bien eu actions et réactions entre les deux camps avant de recadrer le débat. Si ses sympathisants ne nient pas ouvertement être les principaux instigateurs de cette rixe, ils soutiennent que l'objectif était de mettre fin à la dictature que propose le pouvoir en place depuis bien longtemps. ‘’L'amicale en place, chaque jour, recrute des nervis munis de coupe-coupe, de décharges électriques et de couteaux, afin d'intimider les gens, les terroriser en disant qu'il n'y aurait pas d'élection en faculté de droit’’, a justifié Bara Ndiaye, l'un des coordonnateurs de la liste ‘’Renaissance’’.
M. Ndiaye portera ensuite un doigt accusateur sur l'administration qui ne serait pas capable de prendre des dispositions puisqu'il lui appartient ‘’de sécuriser la faculté afin que les étudiants exercent leur droit sans contrainte’’. Dans cette atmosphère, il doute de la tenue des élections prévues pour les 30 et 31 prochains. Espérons que tout rentre dans l'ordre afin que les étudiants de cette faculté en sorte tous gagnants.
ANTOINE DE PADOU