Publié le 4 May 2024 - 16:10
AGRICULTURE

L’acte de naissance de la Doctrine de souveraineté alimentaire

 

Sur les années 2020, 2021, 2022 et 2023, une enveloppe globale de 310 milliards F CFA a été allouée à l’agriculture sénégalaise. Selon le Premier ministre, cette manne financière n’a pas profité aux véritables cibles. Son gouvernement entend opérer une rupture au niveau des mécanismes de subvention et de financement, comme aussi sur le ciblage des bénéficiaires.

 

Hier, lors du Conseil interministériel consacré à la préparation de la campagne de production agricole hivernale 2024, le Premier ministre a confié que la Doctrine de souveraineté alimentaire (DSA) guidera désormais les interventions de l’État au profit de l’agriculture. Cette doctrine, explique Ousmane Sonko, est axée sur 10 actions prioritaires d’investissement dans l’agriculture et l’élevage. C’est une déclinaison sectorielle du ‘’Projet’’.

Ainsi, la campagne agricole 2024-2025 marquera, selon lui, ‘’l’amorce de cette nouvelle dynamique, celle de leur marche résolue pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire du Sénégal’’.

 ‘’Avec la DSA, dit-il, il s’agit de faire de l’agriculture le levier essentiel du développement économique inclusif et durable de notre pays, le principal moteur de la croissance économique et le régulateur des équilibres macroéconomiques du pays. Désormais, l’agriculture devra mieux jouer son rôle prépondérant dans la création d’emplois pour les jeunes et les femmes, la lutte contre l’émigration irrégulière et l’éradication progressive de la pauvreté’’.

Pour étayer son propos, Ousmane Sonko souligne que ‘’le Sénégal alloue, année après année, d’énormes ressources financières à la subvention des intrants agricoles. Sur les années 2020, 2021, 2022 et 2023, une enveloppe globale de 310 milliards F CFA a été allouée à l’agriculture sénégalaise. Malheureusement, force est de constater que ces importants moyens financiers n’ont pas profité aux véritables cibles. Il y a donc lieu d’opérer une rupture au niveau des mécanismes de subvention et de financement, comme aussi sur le ciblage des bénéficiaires. Désormais, les ressources et moyens consentis à l’agriculture iront à ceux qui la pratiquent’’, prévient-il.

Le Premier ministre de promettre que le régime va s’y engager à partir de cette campagne agricole 2024 qui doit être marquée par l’amorce des ruptures en matière d’organisation et de procédures. Il annonce que des efforts seront déployés pour mieux organiser les producteurs, tant dans la mise en place du matériel que de celle des intrants agricoles.

Ce nouveau dispositif organisationnel, souligne-t-il, va se développer au-delà de cet hivernage, à travers le processus de digitalisation du système de distribution des intrants agricoles et leur sécurisation par les forces de sécurité et de défense. 

Dans cette perspective, seront organisées des sessions de renforcement de capacités sur les nouveaux schémas de financement du secteur agricole. A terme, des mécanismes innovants de financement comme le crédit-bail pour l’acquisition du matériel agricole et le nantissement des stocks seront instaurés dans les banques locales domiciliataires des ressources de l’État, sous couvert de la garantie souveraine ou des fonds de garantie mis en place par l’État.

‘’Cette approche innovante permettra de réguler les marchés, d’assurer un prix rémunérateur aux producteurs et de garantir le remboursement des crédits. Comme corollaire à ces mesures, une approche chaîne de valeur va assurer des débouchés aux produits agricoles, à travers la promotion par l’État du Sénégal, de ’championnes’ et de ’champions’ nationaux pour la transformation, la conservation et la commercialisation des produits agricoles. Cette forte ambition constitue, sans nul doute, un vaste chantier qu’il conviendra de bâtir avec l’ensemble des acteurs, de manière inclusive. C’est pourquoi j’en appelle à la franche collaboration de chacun et de tous, à un élan patriotique autour de cette mamelle de notre économie. Un Sénégal uni, souverain, juste et prospère conforme à la vision de Bassirou Diomaye Diakhar Faye, président de la République’’, a conclu le Premier ministre.

CHEIKH THIAM

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