Publié le 8 Apr 2025 - 12:08
ALGUES ET HYBRIDATION PÉDAGOGIQUE  

La Ciruisef pose le débat

 

L’université Cheikh Anta Diop de Dakar accueille, du 7 au 11 avril 2025, la Conférence internationale des responsables des universités et institutions à dominante scientifique et technique d'expression française (Ciruisef). Cette année, l'édition sera accompagnée de deux colloques ; l’un sur la valorisation des algues et plantes d’Afrique, le second sur la formation à l’hybridation et aux pédagogies actives.

 

Plus de 350 scientifiques issus de 15 pays d'Afrique et d'Europe prennent part à la Conférence internationale des responsables des universités et institutions à dominante scientifique et technique d'expression française (Ciruisef). Il s'agira de décortiquer deux thématiques majeures résumées comme suit : algues et adaptation de l'enseignement au numérique. “Le congrès accueille deux colloques internationaux. Sur le premier qui est plus que jamais d'actualité avec la thématique de la numérisation et l’hybridation des formations, on essaie de montrer comment faire face aux difficultés rencontrées par notre système d'enseignement à l'ère du numérique. Aujourd'hui, il est indispensable de se réinventer pour continuer à exercer notre profession. Nous sommes condamnés à quitter notre zone de confort pour un avenir beaucoup plus radieux” introduit le tout nouveau recteur de l'université Cheikh Anta Diop, Alioune Badara Kandji.

L'ancien doyen de la faculté des Lettres et sciences humaines a aussi évoqué “le second thème qui s'intéresse à la valorisation des algues (qui) est un excellent prétexte pour permettre aux panélistes de présenter, d'abord, un patrimoine végétal exceptionnel du continent”.

Ainsi, lors du cours magistral, il a exposé ce potentiel économique du végétal pas assez exploré sur le continent africain. “La valorisation du patrimoine végétal africain revêt un enjeu économique. Il sera possible, pour les pouvoirs publics, à travers les discussions, d'aller au-delà de la pharmacopée. Car ces végétaux peuvent être utilisés dans l'industrie, l'agriculture, la médecine, etc. C'est donc un potentiel économique insoupçonné, des milliers, voire des millions d'emplois qui pourraient être générés”.

Le ministre de l'Environnement, venu présider la cérémonie d'ouverture de ces rencontres, a naturellement préféré évoquer la thématique qui s'attache directement à son ministère. “Cela va de soi que la thématique sur les algues m'intéresse particulièrement. C'est un sujet en lien avec la conservation de la biodiversité en proie à de diverses menaces telles la pollution, le changement climatique, la surexploitation des ressources. Les algues et les plantes atténuent les effets du changement climatique. Ce sont des réservoirs de carbone”, soutient Daouda Ngom. Le ministre de renchérir : “Sans oublier ce levier économique qu'ils constituent.

 Ainsi, il est urgent, pour les nations africaines, d'acquérir les compétences pour tirer un meilleur profit de leurs ressources. Dans les pays asiatiques, notamment, les algues se retrouvent un peu partout, dans les industries pharmaceutiques et cosmétiques, dans l’agriculture, etc.”.

Dans un contexte plus local, M. Ngom indique que le Sénégal se penche sérieusement sur le sujet, comme en témoigne sa prise en compte dans la Vision Sénégal 2050. “Le Sénégal, avec son littoral de 718 km, renferme plusieurs espèces d'algues. Et la question est bien prise en compte dans le référentiel Sénégal Vision 2025, au niveau de l'axe 3 du Programme aménagement et développement durable. Donc, cette initiative est une opportunité qui nous permettra d'avancer dans ce processus de valorisation des algues et des plantes”.

Mamadou Diop

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