L’Etat lance le projet de Grand Transfert d’Eau d’un coût de 4 758 milliards FCFA
Pour mieux sécuriser l’alimentation en eau potable pour au moins 15 millions de personnes, le Projet de Grand Transfert d’Eau à partir du Lac de Guiers vers le triangle Dakar-Thiès-Mbour et Touba a été lancé, jeudi. La première phase, annonce le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, sera livrée en 2029. La mise en œuvre du projet, doté d’une enveloppe de 4 758 milliards FCFA, permettra également de développer l’agriculture irriguée sur au moins 700 000 hectares.
Le lancement du Projet de Grand Transfert d’Eau à partir du Lac de Guiers vers le triangle Dakar-Thiès-Mbour et Touba (GTE) a été présidé avant-hier par le Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement (MHA). Une occasion pour Dr Cheikh Tidiane Dièye de se prononcer sur les crues sur les bassins versants des fleuves Sénégal et Gambie. Il se désole que ces événements aient causé des dégâts matériels d’une ampleur rare.
‘’Les répercussions sont énormes sur les plans économique, environnemental et socio-sanitaire. Les différents référentiels en matière de développement économique et social n’ont pas suffisamment intégré les risques pesant sur les ressources en eau comme une éventuelle contrainte au développement. La sécurité de l'eau est la disponibilité d'une quantité et d'une qualité d'eau acceptables pour satisfaire les besoins de la santé, des moyens de subsistance, des écosystèmes et de la production, associées à un niveau acceptable de risques liés à l'eau pour les personnes, l’environnement et l’économie. Sur la base de cette définition, la réalisation des objectifs de sécurité de l'eau devrait être fondée sur une analyse solide des risques et une évaluation des compromis entre l'eau et d'autres politiques sectorielles et environnementales’’, souligne le ministre.
Dr Dièye déclare vouloir assurer l’accès à l’eau potable pour tous en tant que droit humain fondamental, mais aussi garantir la disponibilité optimale de l’eau pour divers usages productifs, en particulier pour l’agriculture qui concentre près de 90 % des prélèvements d’eau, sans oublier la protection et la restauration des écosystèmes.
Dans ce sens, il confie : ‘’Les Autoroutes de l’Eau se conçoivent à travers la réalisation de grands transferts d’eau depuis des zones de grande disponibilité d’eau, en particulier de surface, vers des zones déficitaires et de grandes consommations. De tels transferts seront facilités pour notre pays grâce aux possibilités très importantes offertes par le Fleuve Sénégal, le Fleuve Gambie et, dans certains cas, par certains champs captants permettant de mobiliser d’importantes ressources souterraines’’.
Le ministre ajoute : ‘’Les transferts d’eau portent sur le Grand transfert d’eau du Lac de Guiers vers le triangle incluant la ville de Touba, le transfert d’eau du Lac de Guiers vers le Ferlo, les transferts interbassins avec trois branches allant du fleuve Gambie (barrage de Sambangalou), de la Koulountou et de Bakel vers le bassin arachidier jusqu’à Thiès, ainsi que les transferts d’eaux souterraines de l’axe Malem Hoddar-Sadio’’.
Dr Cheikh Tidiane Dièye annonce que ces projets sont estimés à un coût global de 4 758 milliards FCFA, alors que pour la valorisation des eaux de surface, le coût global estimé pour les projets ci-énumérés est de 530 milliards FCFA. ‘’La mise en œuvre de ces projets permettra de sécuriser l’alimentation en eau potable pour au moins 15 millions de personnes et de développer l’agriculture irriguée sur au moins 700 000 hectares. Ce qui contribuera à la création d’environ 3 000 000 d’emplois directs et indirects. C’est pour cette raison, et conformément aux orientations des autorités, que nous avons décidé de lancer les travaux de la phase 1 de l’Initiative qui va porter sur le projet de Grand Transfert d’Eau du Lac de Guiers, qui sera érigé dans le sillage du Canal du Cayor afin de prendre en charge la problématique de l’alimentation en eau potable du triangle Dakar-Mbour-Thiès, communément appelé DMT, l’irrigation de la Zone des Niayes, mais aussi, de manière définitive, l’équation de l’alimentation sécurisée en eau potable de la ville de Touba’’, informe-t-il.
Le défi son département est, ainsi, de livrer la phase 1 en 2029. « Le mot d’ordre sera donc la célérité, l’innovation, l’expertise de grande qualité, mais aussi des capacités très hautes de mobilisation de financements et de réalisation, en combinant les ressources nationales et le partenariat avec des opérateurs de classe mondiale. En définitive, nous avons décidé de réaliser le Projet dans le cadre d’un partenariat public-privé à travers un mandat d’exécution au FONSIS, avec le moindre impact sur l’endettement public tout en veillant à mobiliser à l’optimum le levier du contenu local », informe-t-il.
CHEIKH THIAM