« Les coupables doivent être arrêtés et mis hors d’état de nuire »
A la suite de la mort du jeune sourd muet Kécouta Sidibé, battu à mort par les gendarmes, dimanche soir à Kédougou, Alioune Tine, président de la Rencontre africaine de défense des droits de l’Homme (Raddho), a réagi en prônant comme première mesure, l’arrestation immédiate des responsables de cette bavure.
Ce lundi, à la mi-journée, les jeunes de Kédougou ne décoléraient pas, suite à la mort d’un des leurs, tué la veille par les gendarmes, lors d’une opération de lutte contre l’usage et le trafic de drogue, au quartier Mosquée. La tension reste donc vive dans cette ville de l’extrême sud-est du Sénégal.
Réagissant à la situation, Alioune Tine, président de la Rencontre africaine de défense des droits de l’Homme, a estimé que la première chose à faire par la hiérarchie est d’arrêter les gendarmes coupables de la mort du jeune Kécouta Sidibé.
« La torture est un acte odieux, c’est un acte barbare, cruel, inhumain, dégradant. Il est inadmissible, aujourd’hui, qu’on puisse assister à des actes de torture qui finissent par la mort des gens. C’est le cas de Kécouta Sidibé, lui-même sourd muet, qui a été victime de torture et qui est décédé. Je pense que ce qu’il faut faire très rapidement, c’est d’ouvrir une enquête, d’arrêter les coupables tout de suite. C’est ça qui est effectivement de nature à calmer le jeu », a dit Alioune Tine.
« Il ne faut pas oublier que Kédougou est très sensible. Il ne faut pas oublier les événements de décembre 2008 avec la mort de Sina Sidibé. Il faut le rappeler pour qu’effectivement les autorités publiques prennent leurs responsabilités par rapport à cette région et qu’on y mette des gens qui sont responsables, des gens qui sont compétents, qui respectent les droits humains », a ajouté M. Tine qui pense toutefois que les populations doivent rester clames et ne pas se faire justice elles-mêmes.
"Les organisations de droits de l’Homme que nous sommes vont veiller pour que la justice fasse son travail ", a conclu Alioune Tine.
Nettali