APPELS DE POLITIQUES
La voie du médiateur et l’appel de l’Ordre des avocats
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Pour une solution de sortie de cette crise politico-judiciaire dont souffre le Sénégal depuis l’éclatement de l’affaire Ousmane Sonko-Adji Sarr, Alioune Badara Cissé propose un retour à la raison. Le médiateur de la République appelle Macky Sall à s’adresser à ses compatriotes, pour faire baisser la tension.
‘’J’ai suivi toutes les interventions, depuis le début de cette crise. Si j’étais un professeur et que je devais apprécier, j’aurais dit à refaire’’, a indiqué le médiateur de la République en conférence de presse, hier.
Alioune Badara Cissé n’est ainsi pas d’accord avec les récentes sorties du ministre de l’Intérieur et du président du Cese, suite à la série de manifestations qui ont causé beaucoup de dégâts et de pertes en vies humaines dans le pays. ABC prend le contrepied de ces autorités et joue la carte de l’apaisement.
Indigné face à la situation que traverse le Sénégal dans un contexte marqué par la pandémie de la Covid-19, Me Cissé pense qu’il est temps de prêter une oreille attentive à la jeunesse. ‘’J'ai vu une jeunesse sans espoir, une jeunesse qui ne sait plus à quel saint se vouer. Il nous appartient maintenant, à nous tous, d'offrir à cette jeunesse l'opportunité qu'elle mérite. Il faut qu'on arrête d'avoir un Sénégal à deux vitesses, un Sénégal des riches et un Sénégal des pauvres. Cela est inadmissible. Il faut arrêter de terroriser les jeunes, arrêter de les menacer ; cela ne passera pas, car nous devons les écouter’’, a prévenu le médiateur de la République.
De la même manière qu’il s’est adressé aux autorités, Alioune Badara Cissé invite les jeunes au calme et à la sérénité. Il les appelle à cesser les pillages des biens publics et privés du pays. En désespoir de cause, il a aussi lancé un clin d’œil aux autorités religieuses pour qui il exige respect et considération.
L’Ordre des avocats s’indignent
Réuni hier en session extraordinaire pour examiner la situation actuelle du pays, le Conseil de l’ordre des avocats du Sénégal n’a pas caché ses regrets. Les robes noires ont déploré les agressions contre les personnes, les pertes en vies humaines, de même que les astreintes et restrictions aux libertés sur les biens publics et privés, et les attaques et saccages d’édifices publics. Les avocats ont également fustigé l’attaque des institutions judiciaires. Soucieux du sort de certains magistrats qui sont la cible de manifestants, l’ordre appelle à la raison.
‘’D’autres avocats et des magistrats ont été nommément et injustement attaqués, vilipendés sur les réseaux, sur la base de motifs non établis. Ils sont même, et c’est plus grave, inscrits sur une liste de cibles à abattre’’, dénoncent-ils.
Par ailleurs, soulignent-ils pour le dénoncer, l’incident survenu vendredi dernier au tribunal, où les avocats de Sonko ont été empêchés d’assister leur client, est une violation flagrante du droit de la défense et des règles du procès équitable, tout comme les exigences de l’Etat de droit. Selon eux, ces faits ne sauraient être acceptés. Il lance un appel au pouvoir, au peuple sénégalais, aux autorités religieuses, coutumières… au calme, à la retenue et à œuvrer pour la décrispation, surtout dans un contexte où le coronavirus sévit dans le pays depuis plus d’un an.
SOKHNA ANTA NDIAYE ET MAGUETTE NDAO
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