Publié le 16 Dec 2014 - 00:42
APPLICATION DE LA LOI CONTRE L’EXCISION

Les parlementaires montent au créneau

 

Les parlementaires ont organisé un séminaire de trois jours à Saly, pour plancher sur la question des mutilations génitales féminines. En effet, l’excision est interdite au Sénégal, depuis 1999, avec la loi 99-05 interdisant cette pratique sur le territoire nationale. Cependant, la réalité des chiffres montre que cette pratique ancestrale, qui remonte à la période pharaonique, bien avant l’avènement des trois religions révélées, a largement cours au Sénégal. Le nombre de femmes excisées reste effarant et varie, selon les zones. On trouve 80% de femmes excisées au sud et 90% dans le Sénégal oriental.

Selon Awa Guèye Thiam, présidente de l’organisation de la lutte contre la mutilation génitale féminine et l’excision, le chiffre total au niveau national reste de 29%. ‘’Mais, dit-elle, cela varie selon les régions, puisqu’il y a beaucoup d’ethnies qui ne la pratiquent pas’’. Toutefois, le phénomène n’est plus ce qu’il était. ‘’En dépit de ces chiffres, on a noté un recul. Mais le problème est que beaucoup de personnes quittent certaines zones où ils ne sont pas en sécurité, pour aller exciser leur enfants là où l’excision n’est pas interdite», regrette-t-elle.

Lors de ce séminaire qui a eu pour thème : ‘’La sensibilisation des parlementaires présidents sur les MGF- Excision’’, les députés ont insisté sur les conséquences de ces pratiques, notamment les infections clitoridiennes et le désir sexuel dont les victimes sont privées. «La religion ne prescrit pas cette pratique. L’excision est une pratique culturelle et pré-traditionnelle et à ce titre, le gouvernement doit renforcer la punition et faire une campagne de sensibilisation contre la mutilation génitale des femmes. Il y a des régions où on note plus 94% de victimes. Ces chiffres sont effarants. Donc, nous allons veiller à ce qu’on applique la loi contre l’excision’’, a promis le député Moustapha Diakhaté.

Toujours est-il que le combat est loin d’être gagné, si on en croit, l’urologue Dr Pape Hamed Fall : ‘’Seulement la pénalité de l’excision, dit-il, entraîne des pratiques en clandestinité. Par contre, si on autorise une assistance médicale, c’est si on l’autorise. Donc, l’Etat doit déployer des moyens sur la sensibilisation pour informer la population des méfaits de la mutilation génitale’’.

André BAKHOUM

 

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