Macky Sall exige un suivi et d’une évaluation chaque semaine
Après le Conseil interministériel de lundi dernier, le Conseil des ministres a pris le relais pour exiger l’application des 22 mesures qui font déjà l’objet de rejets de certains membres des secteurs concernés.
Au dernier jour du deuil national décrété par le président de la République, suite à l’accident tragique de Sikilo, le chef de l’État a confirmé les mesures annoncées par le Premier ministre à l'issue du Conseil interministériel de lundi dernier.
En Conseil des ministres, Macky Sall a reposé la problématique du comportement global de la société face à la recrudescence des accidents de la route. Par la même occasion, le président de la République a demandé au Premier ministre et aux ministres impliqués (Forces armées, Intérieur, Finances et Budget, Transports terrestres) ‘’de mettre en œuvre, sans délai, avec l’implication de toutes les parties prenantes, les mesures arrêtées lors du Conseil interministériel sur la sécurité routière. L’application des décisions retenues fera l’objet, en Conseil des ministres, d’un suivi et d’une évaluation hebdomadaire’’.
Vingt-deux mesures ont été définies par le gouvernement, au lendemain de l’accident le plus meurtrier enregistré au Sénégal ces dernières années, avec 41 morts et 99 blessés. Il a ainsi été décidé l'interdiction de la circulation interurbaine des bus la nuit, ainsi que l'importation de pneus usagés, l'ouverture de centres de contrôle technique dans les régions ou encore le plombage des compteurs de vitesse à 90 km/h pour le transport de personnes et de marchandises.
Parmi elles, certaines font déjà grincer des dents au sein des organisations regroupant les transporteurs.
Toutefois, le président de la République veut montrer la fermeté de l’État. À cet effet, il a demandé au Premier ministre d’organiser, ‘’dans les meilleurs délais, une réunion spéciale sur le renouvellement prioritaire des parcs automobiles de transport, en relation avec les organisations de transporteurs et de chauffeurs’’.
Une réunion spéciale sur le renouvellement des parcs automobiles de transport
Les dangers qui menacent les usagers des routes sénégalaises concernent également ceux des marchés, souvent victimes d’incendies. Pratiquement, tous les grands marchés du Sénégal ont été visités par les flammes, ces dernières années. Avant qu’un autre drame de grande envergure ne survienne, la modernisation et de la sécurisation des marchés et espaces commerciaux s’est invitée à la rencontre hebdomadaire des membres du gouvernement.
C’est ainsi que Macky Sall a demandé au Premier ministre de faire prendre toutes les dispositions requises en vue d’accélérer la mise en œuvre du Programme de modernisation et de gestion des marchés (Promogem) dans les localités et sites prioritaires ciblés (marchés Ndoumbé Diop de Diourbel, Tilène de Ziguinchor, Sandikat de Pikine, Tambacounda et Kaolack…).
Dans la même veine, le chef de l’État a demandé au ministre de l’Intérieur de veiller à la fonctionnalité et à la mise aux normes des dispositifs de protection civile dans les marchés et espaces commerciaux.
L’autre sujet sur le climat social et les affaires intérieures évoqué en Conseil des ministres est la maîtrise foncière et des aménagements dans les zones et sites touristiques.
En effet, le président de la République souhaite la finalisation, avant fin mars 2023, de la cartographie précise des zones et sites touristiques. Une tâche allouée au chef du gouvernement et aux ministres chargés des Finances et du Budget, des Collectivités territoriales et du Tourisme, en relation avec l’Agence nationale de l’aménagement du territoire (Anat) et le cadastre.
La cartographie précise des zones et sites touristiques dans les trois mois à venir
À cet effet, Macky Sall a demandé au gouvernement de sécuriser, à travers des plans d’urbanisme approuvés, le périmètre d’intervention et les titres de la Sapco dans les communes concernées, intégrant les sites classés (forêts, aires marines protégées) placés sous la surveillance des services du ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la transition écologique.
Samedi dernier, le Haut conseil des collectivités territoriales (HCCT) a installé ses membres de la seconde mandature. Encore une fois, Aminata Mbengue Ndiaye va diriger la 4e institution constitutionnelle de la République dont la prérogative est de donner son avis sur les politiques de décentralisation, de développement territorial et d’aménagement du territoire.
Pour la concrétisation de ces vœux, le chef de l’État a engagé le gouvernement à examiner avec attention les 26 avis et 548 recommandations issus des rapports du HCCT et de diligenter la finalisation du cadre réglementaire portant régime financier des collectivités territoriales et d’assurer un financement optimal du développement territorial par la consolidation des projets publics réalisés dans les communes et départements.
Lamine Diouf