Publié le 14 Mar 2014 - 09:37
ARONA SY, ANCIEN COMMISSAIRE CENTRAL DE DAKAR

 ''Alioune Tine et Seydi Gassama m’ont attaqué''

 

Arona Sy, Alioune Tine et Seydi Gassama seront fixés le 2 avril prochain, dans le procès pour dénonciation calomnieuse qui les oppose. Le parquet général a estimé hier que les deux droits de l'hommistes ne peuvent être condamnés dans cette affaire. L'ancien commissaire central a pu exprimer le fond de sa pensée.

 

''On ne peut pas condamner Alioune Tine et Seydi Gassama. Parce qu'il n'y a pas de preuves sur le périmètre contentieux, à savoir les faits de dénonciations calomnieuses''. C'est en ces termes que le substitut général Ibrahima Bakhoum a ouvert hier les débats, lors du procès opposant Arona Sy aux deux défenseurs de droits de l'Homme Alioune Tine et Seydi Gassama. Selon lui, ''les héritiers du défunt Mamadou Diop ont déposé une plainte pour être édifiés sur le meurtre de celui-ci. Et celle-ci a fait l'objet d'une procédure qui est pendante devant les juges d'instruction''.

Poursuivi pour dénonciation calomnieuse, le prévenu Seydi Gassama, de la section Amnesty Sénégal, a expliqué à la barre, que ''leurs Organisations sont réglementées par les textes. Et que le contenu de la lettre adressée au secrétaire général de l'Organisation des Nations-Unies, Ban Ki-moon, a été vérifié par les conseillers juridiques des deux organisations''.

''Les deux organisations n'ont fait qu'alerter les Nations-Unies sur les exactions notées lors de l'élection présidentielle de 2012. Parce que les faits incriminés à nos clients sont dénoncés par les parents de regretté Mamadou Diop et la presse'', a renchéri Me Ibrahima Mbengue, l'un des avocats de la défense. ''Les Organisations des droits de l'Homme luttent contre l'injustice'', a-t-il ajouté. À noter que Alioune Tine, l'autre prévenu, était absent.

Dans cette affaire, Arona Sy, ancien commissaire de la police centrale, poursuit les deux défenseurs des droits de l'Homme pour dénonciation calomnieuse. En effet, initialement pressenti pour une mission de l'Organisation des Nations-Unies (ONU), Arona Sy avait finalement vu le poste lui filer entre les doigts. Et ce, suite à des ''dénonciations''.

''Arona Sy a été blessé dans sa chair''

Hier, il a pu donner sa version des faits. ''Alioune Tine et Seydi Gassama m’ont attaqué'', a-t-il martelé. Pour appuyer sa thèse, il a brandi une lettre adressée au secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. ''Les deux défenseurs des droits de l’Homme, Alioune Tine et Seydi Gassama, ont écrit aux Nations unies, pour dire que je suis impliqué dans des actes de violence, de violation des droits humains et de torture ayant conduit à la mort de Mamadou Diop, durant les manifestations électorales''.

Selon son avocat Me Baboucar Cissé, ils ont donc fait capoter la mission onusienne au Darfour, en menant ''une intense campagne pour dénoncer le fait que l'ancien commissaire avait joué un rôle prépondérant dans les répressions des manifestations du M23, durant la présidentielle de 2012''. 

Selon Me Baboucar Cissé, ''Arona Sy a été blessé dans sa chair par les soi-disant défenseurs des droits de l'Homme''. D'autant que, explique-t-il, son client a été recruté par les Nations unies pour une mission au Darfour, suite à un appel à candidatures, où 600 candidats ont été présélectionnés. Au final, deux ont été retenus dont son client.

''Ne voulant pas sa réussite, dit-il, Alioune Tine et Seydou Gassama ont écrit aux Nations unies pour dire que Arona Sy est tacheté de sang, parce qu'il est impliqué dans des actes de violence. Que la Croix-Rouge a dénombré 153 blessés, lors des manifestations électorales''.

Ainsi, pour lui, l’ordre de poursuite concerne le colonel des Gmi, car les deux conducteurs du camion Dragon n’étaient pas sous les ordres de son client. Il a conclu en demandant la confirmation de la décision du tribunal de première instance qui avait demandé le sursis à statuer. Idem pour le parquet.

Délibéré le 02 avril prochain.

EMMANUEL BOUBA YANGA (Stagiaire)

 

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