La colère monte chez les gardes pénitentiaires
Ce n'est pas seulement chez les journalistes, avocats, magistrats ou policiers que le réflexe corporatiste reste éveillé. Chez les gardes pénitentiaires aussi, c'est bien le cas. Nos sources croient savoir que, bien que non syndiqués, ils se sont concertés pour mettre les prisons qu'ils gardent sens dessus, sens dessous au cas où les deux gardes pénitentiaires. Faye et P. M Diamé, arrêtés suite à la mort du prévenu Cheikh Maleyni Sané, seraient placés sous mandat de dépôt.
Pour le moment, ils sont juste déférés et en retour de parquet. On les soupçonne d'être à l'origine de la mort de Cheikh Maleyni Sané, dans des conditions jugées très floues. Mais les agents de l'administration pénitentiaire, qui suivent de très près ce dossier, estiment que les deux matons arrêtés font partie des plus tendres du corps. Et qu'à ce titre, il serait impossible qu'ils torturent à mort un prévenu.
Blocages...
Toute la journée d'hier, ils ont exprimé leur mécontement, bloquant toutes les visites, y compris celles concernant le prévenu le plus célèbre de la Maison centrale d'arrêt et de correction de Rebeuss, Karim Wade. Pire, c'est vers 18 heures que les repas ont été servis aux pensionnaires de Rebeuss, les mets ayant été bloqués des heures durant à l'entrée.
Et ils comptent remettre cela. Les plus radicaux pensent qu'il faut lâcher quelques brebis galeuses dans la nature ; histoire de montrer à l'autorité l'utilité sociale de la fonction (dévalorisée ?) de garde pénitentiaire.
Des évasions planifiées quoi !En tout cas, la colère, que nos oreilles ont bien pu capter, monte très bien... Il faut dire que si les gardes pénitentiaires sont jugés sévères, ils travaillent bien souvent dans des conditions très stressantes.
La rudesse de leur travail ainsi que l'absence de mesures d'accompagnement font qu'ils sont soumis à une tension permanente. Toutes choses expliquant cela ? On n'ose pas franchir le Rubicon....