Huit militants libéraux jugés demain au tribunal départemental
A part Mamadou Diop Decroix (AJ/PADS), Farba Senghor (PDS), Amadou Daff (AJ/PADS) et Ousmane Faye (PSD/JANT BI) qui ont été libérés, tous les autres militants de l’opposition sénégalaise arrêtés lors du sit-in avorté du Front national pour la défense de la République (FPDR) ont été placés hier sous mandat de dépôt, en attendant d’être jugés demain mercredi au tribunal départemental de Dakar.
Arrêtés samedi dernier, lors du sit-in avorté du Front national pour la défense de la République (FPDR), le Secrétaire général de l’Union des jeunesses travaillistes libérales (UJTL), Toussaint Manga, ainsi que ses camarades de parti Gallo Tall, Bocar Niang, Amina Sakho, Serigne Dame Dieng, Djibril Sarr et Nar Fall ont été déférés hier au Parquet, avant d’être placés sous mandat. Poursuivis pour participation à une manifestation non autorisée, ils seront jugés demain mercredi 4 février au tribunal départemental de Dakar. Déjà, le Parti démocratique sénégalais se prépare à la bataille juridique, en mettant en place un pool d’avocats composé de Mes El Hadji Amadou Sall, Adama Fall et Moustapha Dieng.
Mais les libéraux ne comptent pas se limiter seulement à une bataille juridique. Ils comptent également engager la bataille politique pour arriver non seulement à la libération de leurs camarades arrêtés au sit-in du samedi dernier, mais lutter pour la libération de tous les détenus politiques. ‘’Ils ont été arrêtés arbitrairement et illégalement par la police politique de Macky Sall’’, tempête le porte-parole du Parti démocratique sénégalais (PDS). Babacar Gaye, qui précise que cela n’empêchera le PDS de continuer à dérouler son programme, souligne que ‘’le parti va même radicaliser sa position par rapport à la manière dont l’Etat sanctionne et par rapport à la confiscation des libertés’’.
‘’Si Macky Sall ne recule pas, on retourne à la Place de l’Obélisque. Nous allons appeler tous les Sénégalais à venir accompagner le président Abdoulaye Wade à la Place de l’Obélisque, à partir de 15h’’, déclare pour sa part Farba Senghor selon qui, ‘’tout ce que le PDS demande à Macky Sall, c’est de le respecter’’. ‘’La loi lui donne le droit de gouverner avec ses 65%, mais l’article 50 de la Constitution nous donne le droit de nous opposer avec nos 35%’’, rumine le responsable libéral. Persuadé que ‘’le président Sall est conseillé par des va-t-en guerre qu’il écoute et auxquels il obéit’’, Farba Senghor menace : ‘’S’il veut la guerre, il aura la guerre. Nous allons manifester jusqu’à ce qu’il libère tous les prisonniers politiques qui ont été emprisonnés et jusqu’à ce qu’il regarde sa manière de gouverner le pays, parce que rien ne marche depuis son installation au pouvoir’’, fulmine-t-il.
Arrêtés en même temps que leurs autres frères d’arme, le coordonnateur du FPDR ainsi que ses alliés Ousmane Faye, secrétaire général du Parti social démocratique/Jant bi, Amadou Daff de And Jëf/Parti africain pour la démocratie et le socialisme (AJ/PADS) et le responsable libéral Farba Senghor ont été plus chanceux. Ils ont tout simplement été libérés.
Toutefois, il faut souligner que leur libération n’était pas évidente. Selon l’ancien ministre de l’Agriculture sous Abdoulaye Wade, le Procureur leur avait notifié dans un premier temps leur déferrement au parquet, avant de revenir sur sa décision. ‘’On nous avait notifié en premier lieu un acte de déferrement du Procureur en vue d’être inculpés pour troubles à l’ordre public et participation à une manifestation interdite. C’était vers 10h. On attendait d’être déférés, quand on nous a notifié vers 11h, une autre décision du Procureur qui nous libérait nous quatre’’, a confié Farba Senghor.
Cependant, si les autres responsables de l’opposition libérés sont sortis indemnes, à l’issue de leur détention, le leader de AJ/PADS, Mamadou Diop Decroix en est sorti très fatigué. Il a été admis au pavillon Brévier de l’hôpital Principal de Dakar pour des soins.
ASSANE MBAYE