Deux multirécidivistes risquent 10 ans de prison ferme
Dix ans de prison ferme, c’est la peine requise jeudi par la représentante du ministère public contre Makhary Diouf et Mamadou Ndiaye. Le duo, qui a passé 21 mois en prison, est accusé de détention et de mise en circulation de faux billets, d’association de malfaiteurs et de complicité de capitaux. Des accusations qu’ils ont tous les deux contestées, malgré les éléments du dossier qui les accablent.
Les policiers ont reçu une information faisant état d’un réseau qui confectionne de faux billets à la cité Mixta. C’est ainsi qu’un dispositif de surveillance a été mis en place sur les lieux. Ce qui a permis l’arrestation de Makhary Diouf et de Mamadou Ndiaye. Lors de son interpellation, Makhary Diouf avait dans sa sacoche des faux billets de plus de deux millions 640 mille francs CFA avec huit portables. Quant à Mamadou Ndiaye, ivre, il a dit aux enquêteurs que c'est Makhaly qui lui avait dit de l’accompagner chez Laye pour lui vendre de faux billets. Il devait recevoir la somme de 50 mille francs CFA en guise de commission.
Il ressort de la procédure qu’il devait également vendre une valeur de 100 mille francs CFA de faux billets à un individu à 15 mille francs CFA. Poursuivant leurs investigations, les limiers découvrent dans les téléphones des mis en cause des images de mallettes contenant des dollars, des ouguiyas et des roupies.
Entendu, Makhary Diouf plaide non coupable. Même si, dans le passé, il a été condamné à trois reprises pour des faits similaires, il jure que cette fois-ci, il n’est en rien mêlé à cette affaire.
Né en 1981, ce père de famille marié à une épouse, raconte ce qui l’a conduit à la cité Mixta : ‘’Laye m’a appelé pour me dire qu’il est en Guinée et qu’il souhaitait fêter son anniversaire à son retour. Le jour de la fête, j’ai pris Mamadou Ndiaye et on est allé ensemble à la cité Mixta. Laye était avec deux filles dans l’appartement. Ils buvaient de l’alcool. Moi, j’étais à l’écart. Au bout de 30 minutes, des policiers ont frappé à la porte. A leur entrée, ils ont commencé à fouiller l’appartement. L’un des flics a mis sa main dans ma poche, je l’ai repoussée. Ils ont pris mon argent, mes téléphones et ma sacoche’’, a-t-il renseigné en jurant qu’il ne détenait pas par-devers lui de faux billets.
Sur les images retrouvées dans son téléphone, il explique : ‘’Un ami, Cheikh Kane, m’a une fois envoyé une photo où il y avait des mallettes de dollars. C’est une image que j’ai gardée sans arrière-pensée.’’
Par ailleurs, une enquête a été menée sur son patrimoine. Elle a révélé l’existence d’un appartement évalué à 30 millions de francs CFA sis à Keur Massar, un terrain à Diass, une dibiterie et sept millions de francs CFA dans son compte en banque. Au prétoire, Makhary déclare qu’il a loué l’appartement et nie avoir un terrain. Pour sa dibiterie, il dit que c’est le fruit de ses petits commerces. ‘’J’ai commencé mes activités commerciales en 1998, quand j’ai quitté l’école coranique’’, a-t-il dit. D’ailleurs, il a précisé qu’il a fait faillite.
Quant à Mamadou Ndiaye, il corrobore les déclarations de son coaccusé, en ce qui concerne leur arrestation. Lui aussi, ayant un passé pénal pour les mêmes faits, soutient qu’ils ne détenaient pas de faux billets. ‘’Quand ils ont débarqué, ils nous ont intimé l’ordre de nous asseoir. À un certain moment, on m’a conduit dehors. J’ai entendu les coups qu’ils donnaient à mon ami. Là, j’ai sursauté pour aller l’aider. Ils nous avaient tous menottés. J’avoue que j’étais ivre’’, a-t-il raconté.
La représentante du ministère public, qui estime que les faits sont constants, a requis 10 ans d’emprisonnement et une amende ferme de 20 millions de francs CFA.
Les avocats de la défense ont sollicité la relaxe au bénéfice du doute.
L’affaire mise en délibéré, la décision sera rendue le 13 juillet.
MAGUETTE NDAO