Les mécaniciens invitent l'actuel régime à tenir ses promesses
L’Association des artisans de l'ancienne piste (3AP) a tenu un point de presse, hier mardi, pour rappeler aux nouvelles autorités les engagements pris lors de l’élection présidentielle envers les mécaniciens.
C'est sous une pluie battante que l'Association des artisans de l'ancienne piste a tenu son point de presse pour faire entendre son “langage de vérité” à l'endroit du régime de Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko. Les mécaniciens expriment leur ras-le-bol et souhaitent retrouver leur lieu de travail dans les plus brefs délais. Selon Soulèye Ndour, président de l'association, sans activité économique depuis bientôt un an, ils éprouvent beaucoup de peine à joindre les deux bouts. “Depuis le 1er octobre 2023, nous avons été déguerpis de l'ancienne piste, nous installant automatiquement au chômage. À titre d'exemple, l'année dernière, beaucoup de nos enfants ont dû suspendre l'école faute de moyens financiers. Sans oublier les bailleurs qui sont quasiment quotidiennement à nos portes pour exiger leurs arriérés de paiement. C'est pour vous dire à quel point la situation est compliquée”, s'explique le président de 3AP.
Ce dernier, poursuivant son discours, n'y est pas allé par quatre chemins pour rappeler aux nouveaux tenants du pouvoir les engagements pris à la veille de la Présidentielle de 2024. “Aujourd'hui, nous attendons du nouveau régime que cette injustice que nous subissons depuis octobre 2023 cesse pour de bon. Nous rappelons que nous avons été déguerpis sans suivi, sans dédommagement. Or, nous avons investi des millions dans ce secteur, sans oublier les nombreux jeunes que nous formions et que nous faisions travailler. Sur ce, que personne ne s'étonne de la recrudescence du phénomène de l'émigration clandestine. En gros, que le nouveau régime ne nous oublie pas et qu'il s'attelle à régler ce dossier de l'ancienne piste.”
Arona Sène, porte-parole de l'association, regrette l'état d'abandon dont souffre leur ancien lieu de travail. Bien qu'il fustige le concours des “bandits fonciers” qui sont les véritables instigateurs de leur déguerpissement, pour lui, la suite de l'histoire est encore plus déplorable. “Le pire dans tout ça, c'est que l'espace reste inutilisé alors que des milliers de Sénégalais sont au chômage. L'endroit est devenu un repère d'agresseurs, de dealers en tout genre. Tout cela favorise l'insécurité. Sans omettre que l'ancienne piste se transforme de plus en plus en un énorme dépotoir d'ordures”.
Selon M. Sène, le nouveau gouvernement doit rétablir les mécaniciens dans leurs droits pour qu'ils puissent au moins dérouler leur projet de développement de l'ancienne piste. “Cette situation est d'autant plus paradoxale si l'on sait que nous nourrissons l'ambitieux projet de transformer l'ancienne piste en une cité de l'automobile. Avec des centres de formation modernes, nous aurions pu mieux outiller tous ces jeunes qui souhaitent tant bien que mal évoluer dans le monde de la mécanique automobile”.
Mamadou Diop