Le ‘’ Made in Africa’’ à l’honneur
Dans le contexte de mondialisation forcée, l’Afrique peut tirer son épingle du jeu. Pour cela, elle doit opérer des changements structurels dans sa politique industrielle. Ainsi, plus d’investissements et un meilleur suivi des politiques économiques devront favoriser son décollage industriel.
‘’Une industrialisation de l’Afrique est toujours possible’’. C'est en substance le message délivré par l’Association sénégalaise des économistes, lors d’une rencontre tenue hier à Dakar, en prélude au colloque sur l’industrialisation qui se tiendra du 22 au 24 avril 2014.
A cette occasion, le Pr Moustapha Kassé a souligné l’importance de l’industrie dans le développement économique pour ses capacités à créer de l’emploi, de la richesse tout en favorisant le progrès social avec l’essor de la classe moyenne.
Pour cela, indique l’ancien doyen de la Faculté des Sciences Économiques et de Gestion (FASEG), il s'impose la mise en place d'un «dirigisme économique» à l’instar des pays asiatiques avec un rôle central attribué à l’État dans la coordination et la création d’un environnement des affaires favorable aux investissements du secteur privé.
Déplorant la faillite du tissu industriel sénégalais qui comptait des centaines de petites unités et aujourd'hui réduit à la Sococim, les ICS, etc., le Pr Kassé a souligné l'urgence pour l’Afrique de se fixer un nouvel horizon industriel fondé sur le transfert de technologies et la recherche-développement. La redynamisation de ce secteur permettra de rompre avec notre modèle de consommation qui rogne notre tissu économique largement déficitaire.
‘’Les pays développés consacrent plus 2% de leur PIB à la recherche-développement, alors qu’au Sénégal, cet investissement est de 0,33%, ce qui ne favorise pas l’innovation industrielle en tant que clé du développement», a ajouté le Pr Chérif Salif Sy.
Le but de cette réorientation est de faire en sorte que le continent africain ne soit plus seulement «une simple réserve de matières premières», mais «un pôle industriel», souligne l'un des concepteurs du Nepad et secrétaire général de l’association.
Toutefois, le Pr Sy a tenu à préciser le rôle strictement consultatif de l’association et de son partenaire, le Laboratoire de l’École Doctorale (LARED) de Dakar, un centre spécialisé dans les études sur les politiques et stratégies de développement. «Nous n’avons qu’un rôle consultatif afin de permettre aux décideurs publics d’opérer les bons choix en matière de stratégie de développement économique.
Et nous comptons sur le colloque pour attirer leur attention sur la nécessité de mettre en place un marché financier actif et ouvert offrant des produits appropriés aux PMI’’, a ajouté le Sg de l’association.
Mamadou Makhfouse Ngom