Publié le 10 Nov 2020 - 06:40
AUDIENCES PUBLIQUES INSTAURÉES PAR TALLA SYLLA

L'édition de la contestation

 

Le Collectif des tailleurs de la ville de Thiès a profité, avant-hier, de la 13e édition des audiences publiques initiées par le maire, pour le ''malmener''. Ils réclament à Talla Sylla une dette de 60 millions de F CFA qu'il entend solder avant la fin de cette semaine.

 

Ce samedi, le maire de la ville de Thiès a vu du feu, devant un parterre d'administrés. La 13e édition des audiences publiques qu'il a lui-même instaurées depuis 2014, a été celle de la contestation. On peut dire que Talla Sylla a manqué ce rendez-vous avec les Thiessois.

Pourtant, tout avait bien commencé. Après avoir chanté en chœur l'hymne national, le public, bien installé devant la cour de l'hôtel de ville, prend place pour écouter religieusement le ''grand maire''. Parmi les invités, un groupe de personnes qui portent des masques de couleur rouge. Elles sont venues en masse et font partie du Collectif des tailleurs de Thiès à qui Talla Sylla doit de l'argent.

Devant ce public, l'édile commença son discours. D'abord en français, pour lister ses réalisations effectuées pendant les derniers six mois : programme de modernisation des villes, éclairage public, prise en charge sociale, appui aux établissements scolaires dans ce contexte de pandémie, le projet '’Wagnu daara’’, pavage de quelques avenues de la ville aux-deux-gares, etc. Le successeur d'Idrissa Seck à la tête de l'institution municipale n'a presque rien oublié pour vanter sa gestion.

Jusqu'ici, tout se passe bien jusqu'à ce que Talla Sylla décide d'ouvrir une brèche aux artisans. ''Je remercie tous les tailleurs de Thiès qui ont accepté de confectionner des masques (250 000) pour participer à l'effort de guerre durant la pandémie de Covid-19. Je leur dit toute ma gratitude'', lance-t-il.

Mais avant même de clore son speech, Talla Sylla a été interrompu par le collectif des tailleurs qui l'attendait de pied ferme sur cette question. Masques rouges bien ajustés, tous se lèvent et tonnent : ''Aujourd'hui, vous pouvez nous remercier, alors que vous refusez de nous payer. Il faut nous donner notre argent. On ne vous demande pas de l'aide. Il faut nous payer !''

Pendant près d'une demi-heure, la situation était confuse et tendue. Ça partait dans tous les sens. D'un côté, il y a les collaborateurs du maire qui le défendaient bec et ongles ; de l'autre, des tailleurs qui continuent de réclamer le reliquat de 60 millions de F CFA sur les 100 millions que leur devait le maire. 

Devant cette atmosphère électrique, l'équipe du maire a du faire appel aux éléments de la police qui se sont chargés d'évacuer les contestataires. N'eût été leur intervention, le pire s'y serait sans doute produit. Car des coups de poing ont été évités de justesse.

Après avoir exclu les tailleurs de la rencontre, le maire a repris le micro pour se justifier. Il assure n’avoir rien dans son compte bancaire. Il n'est pas l'agent comptable particulier de la mairie. ''Je suis de tout cœur avec les tailleurs qui m'ont beaucoup soutenu. Je comprends leur frustration. Mais il faut qu'ils comprennent qu'aucun maire dans ce pays ne gère directement les ressources financières de sa municipalité. Quand ils ont commencé à me réclamer leur argent, je les ai convoqués pour leur signifier que l'argent était géré par la perception municipale. Je leur ai déjà remis 40 millions de francs CFA. Il ne me reste que 60 millions que je dois solder avant la fin de cette semaine. Je puis vous assurer que cette situation sera réglée'', promet Talla Sylla sous un tonnerre d'applaudissements d’un public acquis à sa cause. Un auditoire essentiellement composé de femmes et de jeunes garçons et filles.

Le maire Talla Sylla n'est pas à sa première promesse. Mais, cette fois, il dit être rassuré par des institutions bancaires qui ont promis de signer les documents pour une disponibilité, à temps, des fonds.

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

 

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