Publié le 15 Sep 2025 - 21:49
ACCUSÉ DE SPOLIATION PAR DES THIANTACONES

Serigne Khadim Thioune se lave à grande eau !

 

Mis au banc des accusés par les membres du Collectif pour l’émergence de Madinatou Salam lors d’un point de presse sur la gestion du foncier dans le village d’accueil des Thiantacounes, Serigne Khadim Thioune a été blanchi par la commission de recensement mise en place à cet effet par la municipalité de Malicounda. N’empêche, le chef religieux, lui-même président de la première commission dédiée à l’initiative de son défunt père Cheikh Béthio, a tenu à s’adresser à l’opinion nationale et internationale sur la position de ses détracteurs qui sent le ridicule, à ses yeux.  

 

Mardi dernier à Madinatou Salam, une partie des Thiantacounes (disciples de feu Cheikh Béthio Thioune) avait dénoncé ce qu’elle considère comme une opacité dans la gestion des terres de leur village d’accueil. La structure qui s’est identifiée sous l’appellation de Collectif pour l’émergence de Madinatou Salam s’en était ouvertement prise à la commission de recensement des parcelles pilotée par la municipalité de Malicounda pour des « manquements graves », mais aussi à Serigne Khadim Thioune, fils de leur vénéré guide spirituel qui l’avait désigné président de la commission originelle.  

Pour ces « insurgés », le frère cadet de l’actuel Khalife Serigne Saliou Thioune s’est arrogé, avec la complicité de l’équipe municipale, un lot de 400 parcelles dans la surface lotie de 6 000 parcelles recensées dans la zone pour en faire sa propriété au détriment d’autres Talibés. Ce qu’ils considèrent d’ailleurs comme un reniement par rapport aux injonctions données de tout temps par Cheikh Béthio Thioune, qui, ont-ils rappelé, de 2007 année de la création de Madinatou Salam à 2019 année de son rappel à Dieu, a affirmé à qui voulait l’entendre que les terres de Madinatou Salam sont destinées aux Thiantacones, sans distinction aucune.  

Répondant aux interpellations du collectif le même jour, la municipalité de Malicounda, par le biais du 1er adjoint au maire Maïssa Faye, avait tenu à disculper l’héritier du guide spirituel des Thiantacounes. « Concernant les terrains nus au moment du recensement, la commission avait décidé à l’unanimité de muter les parcelles au nom de Cheikh Béthio, puisqu’il s’agit d’une affaire d’héritage. Nous ne pouvons pas prendre le risque de partager les biens du défunt Cheikh. Si la famille trouve un terrain d’entente, cela devra se faire devant notaire », avait fait valoir Maïssa Faye, comme du reste Bouré Diouf, le président de la commission domaniale.  

« Nous sommes des talibés, mais nous sommes aussi les héritiers de notre père… »  

En dépit de cette mise au point faite par l’autorité municipale, le porte-parole du Khalife de la famille de Cheikh Béthio Thioune a tenu à s’exprimer sur ce sujet, une manière à ses yeux de lever toutes les équivoques sur ce dossier. « Mon père avait demandé à tous ses talibés de venir habiter avec lui dans ce village. Il a distribué la quasi-totalité des parcelles. Sur plus de 6 000 parcelles, il ne lui en restait qu’un peu plus de 400. Le Cheikh a quitté le Sénégal en novembre 2018 pour aller se soigner. Avant son départ, je l’ai moi-même interpellé à ce sujet, car certains talibés continuaient de faire des demandes. Il m’a répondu qu’aucune des parcelles restantes ne devait être remise à qui que ce soit avant son retour. Ainsi, entre mai 2018 et mai 2019, Serigne Béthio n’a attribué aucune nouvelle parcelle », a-t-il précisé d’emblée.  

Poursuivant son illustration, il déclare : « Au moment de son décès (Cheikh Béthio Thioune), il avait laissé plus de 400 parcelles, qui revenaient légalement à sa famille. Par la suite, un recensement a été effectué : toute parcelle déjà aménagée avec du sable n’a pas été comptabilisée, mais celles qui étaient nues l’ont été. Car les conditions fixées par le Cheikh étaient claires : une parcelle donnée devait être aménagée dans les 15 jours, sinon il la reprenait ; et en cas de construction en dur, le délai pouvait aller jusqu’à deux ou trois ans.  

« Nous sommes des talibés, mais nous sommes aussi les héritiers de notre père »  

Très en verve, il a jeté un gros pavé sur le jardin d’une certaine frange des Thiantacones : « Notre combat n’est pas de prendre l’héritage d’autrui, mais de préserver celui de notre père. Certes, certains cherchent à nous opposer au gouvernement et à la mairie ; qu’ils sachent que c’est peine perdue », a-t-il martelé sous les acclamations même de ses fidèles.  

Pour Serigne Khadim, toute cette agitation est l’œuvre de personnes qui ont profité de la situation pour vendre des parcelles, mais le malheur, pour elles, note-t-il, est que jusqu’à présent elles sont incapables de fournir des papiers aux acquéreurs, car elles ont vendu ce qui ne leur appartenait pas.  

 

Pape Mbar Faye

Section: