‘‘On reproche à Khalifa Sall de ne pas choisir de s’aligner pieds et mains liés avec le pouvoir’’
Venu hier au Palais de justice de Dakar pour apporter son soutien ‘’à des démocrates qui souffrent de la violence d’un Etat qui continue à instrumentaliser les services de l’administration judiciaire afin de régler des questions politiques, surtout des questions qui sont internes à des partis politiques’’, le porte-parole du Parti démocratique sénégalais (Pds), Babacar Gaye, a donné son avis sur l’affaire de la casse de la maison du Parti socialiste (Ps). ‘’Je suis là en tant que démocrate, militant des droits de l’Homme et d’un Etat de droit.
Je le fais en solidarité à des hommes politiques qui travaillent, aujourd’hui, à améliorer la gouvernance démocratique dans ce pays et qui l’ont fait depuis longtemps’’, a-t-il d’emblée fait savoir. Avant de préciser : ‘’Même si ce sont des adversaires, nous avons l’obligation de solidarité à leur égard, particulièrement au maire de Dakar visé par cette agression de l’Etat du Sénégal contre une frange du Ps et qui a choisi de lutter pour pérenniser l’œuvre de Senghor. C’est ça la vérité’’.
‘’On lui reproche de ne pas choisir de s’aligner pieds et mains liés avec le pouvoir’’, a poursuivi Babacar Gaye, estimant ainsi qu’ils ont le droit et le devoir de lutter. ‘’C’est ce qu’ils ont toujours fait pour d’abord exister en tant que force politique crédible, mais surtout tracer des perspectives avec les démocrates de ce pays’’. C’est pourquoi, déclare-t-il : ‘’Je suis venu symboliquement représenter mon parti, le secrétaire national du parti, Me Abdoulaye Wade qui est un démocrate qui estime que les forces en lutte ont besoin de solidarité et de soutien.’’
Le porte-parole du Pds rappelle que ceux qui sont aujourd’hui derrière les barreaux seront les décideurs de demain. ‘’Il faut que les hommes politiques apprennent à tirer les leçons de la gestion du passé. Les opposants d’aujourd’hui seront les tenants du pouvoir de demain. Et ceux qui sont aux affaires pourraient finir en tant qu’opposants. C’est la règle d’une démocratie qui respire’’, dit-il.
Avant de conclure: ‘’Il faut chaque fois que celui qui quitte le pouvoir puisse exercer ses activités politiques en toute liberté, quand il retourne dans l’opposition, et que ceux qui sont dans l’opposition tiennent compte de ce qu’ils ont vécu comme difficultés avant d’accéder au pouvoir pour être plus tolérants dans la manière de distribuer ce que nous avons en commun, c’est-à-dire les richesses, que ce soit l’immatériel ou le matériel. C’est cela le principe de la démocratie.’’