Publié le 19 Jul 2020 - 00:28
BOUKARY DRAME, ANCIEN ARRIERE GAUCHE DES LIONS

‘’Atalanta pourrait profiter de sa forme actuelle pour éliminer Paris’’ 

 

L’ancien latéral gauche de l’équipe nationale de football du Sénégal, Boukary Dramé, parle à cœur ouvert avec le journal ‘’EnQuête’’, dans cette interview qu’il nous a accordée. Le nouveau sociétaire de Paganese (3e division italienne), interpellé sur le quart de finale de la Ligue des champions devant opposer ses deux anciens clubs, le Paris Saint-Germain et Atalanta, donne les Italiens favoris. Il croit en la qualification de la formation de Bergames en demi-finales. L’ex-joueur de Chievo Vérone s’est aussi prononcé sur ses 9 années passées en Italie, son absence en sélection, la suite de sa carrière professionnelle.

 

Comment vous vivez la reprise des activités sportives, après trois mois de confinement en Italie ?

La vie reprend petit à petit. Les activités sportives se passent bien en Italie, même si c’est à huis clos. Les gens restent encore vigilants avec le port obligatoire du masque et le respect de la distanciation sociale. Tout le monde évite de se faire contaminer. Donc, c’est de bon augure pour la suite. Espérons que toutes nos activités y compris celles sportives puissent retourner à la normale dans les prochains mois.      

Vous avez signé cette saison à Paganese (3e division italienne).  Pourquoi cette option ?

J’ai signé en octobre dernier en Série C à Paganes dans l’optique de se relancer. Je m’étais retrouvé un moment sans club et j’ai besoin de jouer. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de chercher un club disponible. Je voulais juste éviter de rester sans rien faire. Et Paganes me permettra de me reprendre, même si cette équipe évolue en division inférieure.

Comment avez-vous vécu la saison 2018-2019 pendant laquelle vous êtes resté sans club ? 

C’était une année très dure, parce que c’était la première fois que cela m’arrivait. Cette saison de 2019-2020 n’a pas été aisée pour moi. J’ai évolué en 3e division après avoir joué dans de grands clubs comme Paris, Sochaux ou Atalanta. Quelque part, c’est un recul. C’était compliqué, mais avec l’aide de mes proches j’ai pu surmonter. Ils m’ont aidé à retrouver le sérieux et la confiance avec des entrainements intenses.

Quel bilan tirez-vous de vos 9 saisons en championnat italien ?

C’est un bilan satisfaisant, même si je pense que je pouvais mieux faire. Je peux vous dire que j’ai réalisé de belles saisons et je me suis bien adapté. Ce n’était pas facile au début, quand j’étais à Chievo. Je ne pensais pas faire autant d’expérience.  Donc là, je suis très content et satisfait.

Atalanta Bergames, votre ancien club, est qualifié en quarts de finale de Ligue des champions pour la première fois. Qu’est-ce qui fait la force de cette formation, selon vous ?   

 Atalanta est en train de grandir depuis quelques années. Les joueurs sont en train de démontrer qu’ils détiennent un bon effectif avec tout ce qu’ils sont en train de faire. Ils l’ont réussi surtout grâce aux bons recrutements et l’arrivée de leur coach.  Ce n’est donc pas une surprise pour moi de les voir disputer un quart de finale de Ligue des champions. Ce n’est pas une chance non plus. Je dirais qu’ils ont eu le mérite de récolter le fruit de ce qu’ils ont travaillé ces dernières années.  Atalanta a beaucoup progressé pour devenir aujourd’hui l’une des meilleures équipes en Italie. Ils ont un très bon coach. L’entraineur a su créer un groupe. Donc, tout l’honneur lui revient.

Atalanta défie le Paris Saint- Germain, un de vos anciens clubs, en quarts de finale. Quelle analyse faites-vous de cette opposition… ?

(Il rit et coupe) Effectivement, Paris et Atalanta sont mes anciens clubs. Paris Saint-Germain, c’est là où j’ai commencé avec une formation de base, tout au début de ma carrière professionnelle. Vraiment, ça me touche de voir mes deux anciennes équipes s’affronter en quarts de finale de Ligue des champions. C’est que je nourris actuellement l’envie de jouer ce match pour l’une de ces deux formations, mais Dieu ne l’a pas voulu comme je le souhaite. Et pour ce match de quart de finale, je dirais que les joueurs de l’Atalanta sont avantagés actuellement par rapport aux Parisiens. Ils ont joué en championnat après le confinement imposé par la pandémie de Covid-19.

Ils ont repris avec un bon rythme, parce qu’ils ne perdent pas. Donc, ils sont confiants. Paris n’a pas joué en raison de l’arrêt forcé de leur championnat. Le club parisien a quand même disputé récemment un match amical contre Le Havre. Je dis qu’ils ne sont pas en forme par rapport à leurs adversaires et cela peut leur faire défaut pour ce quart de finale. Mais cela peut marcher pour eux. Tout le monde connait la qualité des joueurs de Paris. L’expérience peut faire la différence certes, mais moi je dirais que l’Atalanta pourrait profiter de sa forme actuelle pour éliminer Paris. Ils enchainent des victoires en championnat. Ils ont gagné une confiance qu’on ne doit pas négliger.

Donc, vous croyez que l’Atalanta peut battre Paris et aller encore plus loin dans cette Ligue des champions ?

Je crois bien que l’Atalanta peut aller encore plus loin, à condition que ses joueurs continuent ce qu’ils font actuellement en championnat. Ils peuvent battre le PSG parce qu’ils sont confiants et motivés. Mais il revient au coach de trouver le bon système et le bon discours pour que ses joueurs puissent se qualifier en demi-finales.

Existe-t-il une grande différence entre le Calcio italien et la Ligue 1 française ?

Bien sûr ! Parce que chaque championnat a sa particularité. Le football italien est beaucoup plus tactique. Les équipes ont parfois besoin de joueurs expérimentés et intelligents pour mettre en œuvre certains systèmes. Le rythme est très intense et exige beaucoup d’aptitudes et de qualités physiques. Je trouve que c’est à ce niveau là où se situe la différence. En tout cas, je peux vous assurer qu’il y a une grande différence, pour avoir évolué dans les deux championnats.

Quel regard portez-vous sur l’équipe nationale de football du Sénégal ?

L’équipe nationale avance depuis quelques années. Ça, je le reconnais. Je trouve qu’Aliou Cissé a fait un bon travail depuis qu’il est à la tête de la sélection. Mais nous savons tous qu’il n’est pas facile de remporter un trophée en Afrique. L’équipe s’est bonifiée et le mérite revient au coach Cissé. Il a su mettre en place un groupe compétitif. Les joueurs font de très bons matches. Je pense que ça va continuer pour les prochaines échéances. Je veux dire la Coupe d’Afrique et la Coupe du monde.

On ne vous voit plus en sélection nationale. Qu’est-ce qui a précipité votre départ ?

J’ai été handicapé par mes derniers moments à Atalanta. J’étais en fin de contrat et je ne jouais pas suffisamment. Et depuis lors, le coach ne m’a pas appelé. Voilà ce qui explique mon absence en sélection. Il y a aussi les blessures qui sont venues après.

Boukary pense à la retraite à 34 ans…

Forcément.  J’aurai 35 ans dans quelques jours. Donc, je partirai à la retraite pour bientôt. Mais je n’ai pas encore décidé sur ce que je vais faire après. Je le garde pour moi.

OUMAR BAYO BA

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