L’agent de La Poste, Omar Ampoy Bodian, cueilli chez lui par les éléments du Gign
La traque des ‘’criminels’’ de Boffa-Bayottes se poursuit activement sur le terrain. Un individu répondant au nom d’Omar Ampoy Bodian a été appréhendé, ce samedi, aux environs de 5 h du matin, chez lui, à Lyndiane, à la périphérie de Ziguinchor.
Avant son arrestation, Omar Ampoy Bodian était agent de La Poste à Ziguinchor. Jusqu’en 2012, il était le patron de l’Union des jeunes travaillistes libéraux de Ziguinchor avant la chute du président Abdoulaye Wade. Depuis, il se présentait comme le chargé de mission au sein du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc). Il a été cueilli, vers 5 h du matin, ce samedi, à son domicile sis au quartier Lyndiane, à la périphérie de Ziguinchor, par des éléments de la section de recherches de la gendarmerie. Cette interpellation, la 23e du genre depuis le 14 janvier dernier, entre dans le cadre de l’enquête sur le massacre de Boffa-Bayottes situé au sud de Ziguinchor.
Omar Ampoy Bodian fait-il partie de cette ‘’association de malfaiteurs’’ qui s’est négativement et odieusement illustrée dans la forêt de Boffa-Bayottes, le 6 janvier dernier ? Est-il complice ou fait-il partie de cette bande armée qui a ‘’assassiné’’, ce jour-là, 14 coupeurs de bois, toujours dans cette forêt et fait 6 blessés ? A-t-il participé à un ‘’mouvement insurrectionnel’’ ou encore ‘’détenait-il’’ et ‘’utilisait-il des armes à feu sans autorisation’’ ? La question est sur presque toutes les lèvres dans la capitale méridionale du pays.
Lors de son arrestation, les éléments du Groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (Gign) ont saisi trois de ses téléphones portables, son ordinateur ainsi que des documents lui appartenant. Il se trouve, depuis, entre les mains de la gendarmerie, pour les besoins de l’enquête.
Pour rappel, le vendredi dernier, le journaliste René Capain Bassène, en charge de la communication à l’Agence nationale pour la relance des activités socio-économiques en Casamance (Anrac) et 15 autres ‘’suspects’’, dans le cadre du massacre de Boffa, ont été placés sous mandat de dépôt, au terme de leur audition par le procureur de la République près du Tribunal de grande instance de Ziguinchor (tribunal départemental) et acheminés, aux environs de 17 h, à la Maison d’arrêt et de correction (Mac) de la capital sud du pays. Ces derniers doivent répondre de quatre chefs d’accusation que sont : association de malfaiteurs, assassinat, participation à un mouvement insurrectionnel, détention et utilisation d’armes à feu sans autorisation.
Six parmi les 22 individus appréhendés le 14 janvier dernier, après cette tragédie de la forêt de Boffa-Bayottes, ont été relaxés par le procureur. Soulignons, enfin, que l’armée poursuit le nettoyage de cette zone où, selon des sources concordantes, un accrochage, ce samedi, entre militaires et des hommes armés, a fait un mort au sein de la bande armée.
HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)